La fermeture de la morgue du CHU SO suscite la question des victimes politiques

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La morgue du Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio sera fermée le 16 juillet prochain et ce pour trois mois. Telle est en substance le communiqué du ministère de la Santé. Pour ce faire, « le ministre de la Santé et de la Protection sociale présente ses condoléances aux familles éplorées dont les corps des parents défunts sont encore conservés à ladite morgue et les invites à procéder à leur retrait au plus tard le samedi 14 juillet 2018 », lit-on dans le communiqué.

Seulement ce communiqué suscite des remous au sein de l’opinion publique. Invité ce matin sur Victoire Fm, Emmanuel Sogadji, Président de la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT), a vivement critiqué cette décision du ministre Moustapha Mijiyawa de la Santé. Il voit en cette décision une manière de mettre fin à des procédures judiciaires qui n’ont pas encore abouti.

« Il y a des corps qui n’ont pas encore trouvé de solutions mais on demande aux parents de venir les chercher. Le corps du jeune Jojo qui a été tué par balle à Bè Kpota gît toujours à la morgue. Jusqu’aujourd’hui, l’affaire n’est pas encore clarifiée. Le dossier est devant le procureur et on demande l’autopsie et toujours on dit à la famille que le médecin légiste est en voyage », argumente-t-il.

Et d’ajouter : « Aussi des gens sont venus entre temps se plaindre à la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme avec des documents qui attestent que les corps de leurs défunts se trouvent à la morgue du CHU SO depuis 2005 ». Alors la question reste posée. Que fera-t-on de ces corps tombés sous les balles de l’armée? Va-t-on les mettre dans une fosse commune, ce qui signerait la fin de la procédure, sans aucune justice?

Il fallait une alternative dans le même centre : aménager un endroit où seraient mis les cadavres « problématiques » avant le lancement des travaux de réfection ou réduire simplement la capacité d’accueil de la morgue sur une période donnée.

Selon le défenseur des droits des consommateurs, le coût de transport des cadavres est un autre problème : « les gens seront obligés d’amener leurs cadavres à Aného, Tsévié, à Lomé Commune etc. Le gouvernement portera-t-il les charges supplémentaires? Nous nous mobiliserons pour que le ministre revoie cette décision ».

Magnim Karouwe

Source : www.lomechrono.com