Toutes les études sérieuses montrent que la corruption est un cancer qui plombe le développement. Le Togo n’est pas un exemple typique. Ce qui l’est en revanche, c’est que les Togolais, tout comme les habitants de certains pays du continent, hésitent à dénoncer ce phénomène par peur des représailles.
Ce constat s’origine dans un rapport de Transparency International rendu public ce 11 juillet. En réalité, c’est un sondage réalisé par Afrobaromètre et Omega Research dans 35 pays africains, qui donne ce résultat alarmant.
La remarque générale reste que la corruption n’est pas une fatalité d’autant que la plupart des africains, 53% des sondés, estiment que des « citoyens ordinaires peuvent changer la donne dans la lutte contre la corruption ».
S’ils en sont capables, encore faudrait-il que leurs gouvernants leur donnent « les moyens de le faire », souhaite Paul Banobam, le coordinateur régional pour l’Afrique de l’Est de Transparency International.
Ce sondage montre qu’au Togo, au Nigeria, au Kenya, en Ouganda, au Malawi, au Gabon… il est difficile de dénoncer les corrompus et les corrupteurs à cause de représailles. Bien que ces pays soient dotés d’institutions de lutte contre ce problème de société, elles ne fonctionnent pas ou très peu.
Au Togo, par exemple, la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) créée par la N°2015-006 du 28 juillet 2015 reste pour l’heure dans la phase de discours de bonnes intentions et de formation.
Une partie des Togolais commence déjà à s’impatienter ou à douter de sa capacité à mettre les pieds dans les fourmilières d’autant que les dossiers de corruption se ramasseraient à la pelle pour qu’elle s’y intéresse vraiment.
Selon le rapport, 57% des Togolais estiment que la corruption a augmenté au cours de ces 12 derniers mois. Et 32% indiquent avoir versé des pots-de-vin pour se faire délivrer des papiers administratifs. Les forces de l’ordre, les magistrats et les juges sont pointés du doigt, comme étant les leviers de la corruption au Togo.
L’étude indique que le gouvernement togolais a baissé la garde en ce qui concerne la lutte contre la corruption. Dans tous les cas, estime le rapport, le Togo est plus corrompu qu’il ne l’était il y a 4 ans.
A.H.
Source : www.icilome.com