La CDPA ne veut pas de ses militants dans les délégations spéciales

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Suite à la proposition du ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, de placer des militants de l’opposition dans les délégations spéciales, occultant ainsi les élections locales, la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) réagit et rappelle à Payadowa Boukpessi que sa position (contenu dans le communiqué en date du 25 février 2017) n’a pas changé. Dans une lettre envoyée au ministre, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson demande plutôt au gouvernement d’« accélérer le processus de décentralisation ». Lecture !

Lomé, le 23 juin 2017

La secrétaire générale

à

Monsieur le ministre
de l’administration territoriale
de la décentralisation et
des collectivités locales

Monsieur le ministre

J’accuse réception de votre lettre n°0570/MATDCL/SG-DDCL, en date du 14 juin 2017, nous rappelant que :

(i) le nombre de délégués spéciaux dans certaines conseils municipaux et de préfectures s’est considérablement réduit à cause de décès et maladies ;

(ii) une telle situation pose par endroit, entre autres problèmes, celui du quorum nécessaire pour délibérer et par conséquence, la régularité des actes d’administration et la validité des décisions des délégations spéciales ;

(iii) l’atelier national sur la décentralisation tenu à Lomé du 6 au 8 décembre 2016, auquel avait pris part un représentant de la CDPA, à proposé pour donner vie aux collectivités locales, la nomination de délégués spéciaux là où le besoin se fait sentir et en prenant en compte toutes les sensibilités politiques.

Je prends formellement acte de votre instruction aux préfets d’approcher dans leurs localités, des représentants de partis politiques en vue de mettre en œuvre la recommandation de l’atelier et note que le préfet de Vo a pressenti localement un militant CDPA pour faire partie du conseil préfectoral.

Cependant, je voudrais vous rappeler que lors de l’atelier susmentionné, la position de la CDPA était sans ambigüité : sursoir à cette initiative et accélérer plutôt le processus de décentralisation en vue d’aller aux élections locales dans un délai raisonnable. Notre parti a réitéré ce refus dans le communiqué ci-joint, lorsque des préfets ont approché en février 2017 nos représentants locaux afin d’exécuter vos instructions.

Je voudrais par conséquence vous signifier que notre position n’a pas varié, autrement dit la CDPA n’entend pas faire partie du conseil de préfecture de Vo, ni d’aucun conseil.

Veuillez agréer, monsieur le ministre, l’assurance de ma considération distinguée.

Kafui Brigitte ADJAMAGBO JOHNSON

P.J. Copie du communiqué de la CDPA du 25 février 2017

Et voici le communiqué de la CDPA adressée au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales le 25 février 2017

Communiqué de la CDPA

Depuis quelques semaines, les responsables de fédérations CDPA nous rapportent qu’ils sont sollicités avec beaucoup d’insistance par leurs préfets pour siéger au sein des délégations spéciales opérant dans leurs préfectures.

La CDPA s’étonne d’une telle initiative de reconstitution des délégations spéciales au moment où le gouvernement vient d’annoncer sur un média international, sa volonté d’organiser des élections locales d’ici la fin 2017.

Par ailleurs, la CDPA ne comprend pas cette tentative de débauchage de ses militants à la base, ignorant de fait l’organe dirigeant national du parti. Elle assimile une telle approche à une manipulation, indigne de représentants locaux du gouvernement, agissant certainement aux ordres de leur hiérarchie.

La CDPA condamne cette pratique consistant à contourner les états major de politiques pour aller traiter avec les militants à la base en vue de solutionner un problème d’intérêt national. Elle est indigne dans une république.

La CDPA rappelle au gouvernement que sa position est de ne jamais s’associer à une quelconque manœuvre amenant des partis politiques cooptés par le régime en place à se partager des sièges dans des délégations spéciales mises en place pour une durée déterminée. Au demeurant, si les circonstances l’exigeaient, une telle décision devrait être discutée au plus haut niveau des états major de partis politiques.

La CDPA lance enfin un appel au gouvernement afin qu’il cesse de jouer avec le destin des togolais confrontés au quotidien à des souffrances indicibles et lui demande instamment de reprendre attache avec les partis politiques et autres acteurs concernés afin que dans les meilleurs délais, les discussions aboutissent à communiquer des dates précises et crédibles pour la tenue d’élections locales.

Fait à Lomé, le samedi 25 février 2017

Kafui Brigitte ADJAMAGBO JOHNSON

www.icilome.com