Considéré par certains togolais comme un « Opposant saisonnier » qui choisit l’hiver ou l’automne pour des tirs sporadiques contre le régime Gnassingbé avant de vite disparaître de la circulation ou entrer en hibernation, l’ancien Secrétaire d’État français d’origine togolaise, Kofi Yamgnane refait parler de lui dans les officines diplomatiques de la métropole. Refuser d’entendre parler de retraite politique, selon nos indiscrétions, l’ancien Député français, natif de Bangéli (Togo) s’active pour une transition démocratique de trois (3) ans maximum, synonyme d’arrêt de la « pagaille électorale » actuelle sur le sol togolais.
Pour conduire cette transition démocratique, Kofi Yamgnane, le Président de Sursaut-Togo se présente comme une alternative crédible. Assurant qu’il a l’étoffe nécessaire pour être le Chef du Gouvernement de la Transition, balayant d’un revers de main l’éternel argumentaire de ses détracteurs qui distillent au sein de l’opinion nationale et internationale que Kofi ne maîtrise rien des réalités du terrain, l’homme, en se fondant sur son parcours politique dans son pays d’adoption, la France, s’estime le meilleur choix pour une telle mission. Il ne reste qu’à s’interroger sur l’éventualité d’une transition démocratique au Togo vu que l’Élysée semble résumer la crise sociopolitique togolaise à une affaire d’élections qui aujourd’hui plonge le pays dans l’impasse. « Ne croyez pas que la France se désintéresse des souffrances des peuples. Elle s’implique mais dans la discrétion, » déclarait-il à la rédaction du journal La Manchette en février 2018.
En froid depuis 2015 avec ses partenaires de l’opposition togolaise, surtout le Président de l’ANC, Jean-Pierre Fabre à qui il a reproché d’avoir « légitimé l’élection de Faure » par « sa décision calamiteuse d’aller à la présidentielle malgré tout ce qu’il savait (fausses listes électorales, avertissements de l’OIF, CENI instrumentalisée, Cour Constitutionnelle aux ordres », Kofi Yamgnane soulignait aussi avoir pris depuis lors ses distances vis-à-vis de Jean-Pierre Fabre. « Je n’ai plus eu aucun contact avec lui ».
« J’ai une ambition pour mon pays : en faire une nation qui compte dans le concert mondial des États démocratiques ! Réconcilier la société togolaise avec elle-même ; promouvoir une société nouvelle de liberté et de paix dans laquelle chaque togolais mange à sa faim ; se soigne dans des établissements qui ne sont pas des mouroirs ; scolarise ses enfants pour leur ouvrir des postes de travail pour construire le pays et pour comprendre le monde tel qu’il est; profite d’infrastructures sûres de transport des hommes, des marchandises, de l’énergie, de l’eau potable, etc. »
C’est en effet, un échantillon de ses déclarations dans nos colonnes le 21 février 2018. Est-ce des signes annonciateurs d’un plan de gouvernance démocratique ? Ce qui est constant, c’est que la probabilité d’une transition démocratique au Togo est très faible en un moment où toute la classe politique, pouvoir et opposition, semble acter la tenue prochaine des élections, même si ça cloche aujourd’hui sur les modalités du jeu démocratique, notamment sur la question de transparence et d’équité du scrutin. Qu’à cela ne tienne, les togolais ne perdent absolument rien à attendre et à voir ce que demain sera fait.
LA MANCHETTE
Source : www.icilome.com