Le leader de l’opposition kényane, Raila Odinga, a promis mardi de ne pas en rester là avec la « parodie d’élection » du 26 octobre, qu’il avait boycottée et qui a débouché sur la victoire du président sortant Uhuru Kenyatta, avec 98% des voix.
« On ne peut pas en rester là avec cette parodie d’élection », a déclaré M. Odinga lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il a redit son intention d’organiser une campagne de résistance nationale, avec toutes les « formes légitimes de protestation ».
M. Odinga n’a pas précisé si, comme pour le scrutin du 8 août, il saisirait la Cour Suprême.
« On ne peut pas en rester là avec cette élection. Si on le permettait, ce serait une farce intégrale (…) et potentiellement la fin du scrutin électoral comme moyen d’instituer le gouvernement au Kenya », a-t-il répété.
Cela « détruirait complètement la confiance du peuple dans le vote (…) et les élections deviendraient des rites de couronnement », a-t-il repris, lors d’un discours mesuré et énoncé sur un ton calme.
La coalition d’opposition Nasa « est pour le dialogue », a-t-il affirmé. « Tous les désaccords politiques se règlent par le dialogue. »
« Avant d’engager tout dialogue, il faut être au clair sur les différences qui nous conduisent à nous asseoir (autour d’une table) pour les résoudre », a-t-il nuancé.
« La crise politique actuelle porte sur des élections libres et équitables, la démocratie, le constitutionnalisme et la règle de loi », a-t-il encore observé.
M. Odinga a estimé que ce second scrutin rendait « vaine la décision historique » de la Cour suprême d’invalider, pour des irrégularités dans le processus de transmission des résultats, l’élection du 8 août, remportée avec plus de 54% des voix par M. Kenyatta.
Lors du scrutin du 26 octobre, M. Kenyatta, 56 ans, a réuni sur son nom 7,483 millions de voix, soit 98,26%, contre 73.228 à M. Odinga, 72 ans (73.228 voix, 0,96%), qui avait boycotté l’élection car il estimait qu’elle ne pourrait être libre et équitable.
M. Odinga a annoncé lundi la création d’une « campagne de résistance nationale », qui comprendra notamment « des boycotts économiques, des piquets de grève pacifiques et d’autres formes légitimes de protestation ».
Il avait déjà appelé de ses voeux la semaine dernière le lancement d’une campagne de « désobéissance civile », pour forcer l’organisation d’une nouvelle élection dans les 90 jours, une option rejetée par le pouvoir.
Il a également annoncé lundi le lancement d’une « Assemblée du peuple », un forum composé entre eux de personnalités élues, membres de la société civile, leaders religieux, femmes, jeunes, groupes économiques.
« Elle sera le moyen par lequel nous exercerons notre devoir solennel de restaurer la démocratie, la primauté de la Constitution et l’État de droit », a-t-il ajouté.
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