Nous avons appris avec stupeur et un brin d’ironie que le président d’une CENI mise entre parenthèses depuis le 19 août 2017, s’exprime à travers un communiqué rendu public le 08 août dernier, sur les enjeux électoraux à venir au Togo. L’auteur du malencontreux communiqué, semble-t-il, converti aux nouvelles propositions et recommandations de la CEDEAO du 31 juillet, serait en retard d’une guerre. Plus aucune élection ni processus d’élection ne sera engagée au Togo sans que, dans les discussions en cours pour résoudre la crise du Togo, une nouvelle loi électorale ne fixe de nouvelles règles de vote notamment comment voter, qui va voter, pour qui et dans quelle circonscription électorale, avec éthique d’équité totale et surtout qui va compter le vote sans la machine frauduleuse d’Aganahi !
Cette CENI est « ….instituée par la loi 2012-002 du 29 mai 2012 portant Code Electoral qui en fixe également les attributions, la composition et le fonctionnement. L’article 3 du Code dispose que « il est créé une CENI chargée d’organiser et de superviser les consultations électorales et référendaires. Elle est une institution permanente. Elle a son siège à Lomé ». Elle n’a d’autonomie que limitée à des fonctions exécutives dans le cadre de la loi électorale, elle-même contrôlée par la Cour constitutionnelle du Togo.
Le communiqué du président de la CENI n°003/2018/P/CENI, dont la littérature est un quelque peu compliquée, rappelle « ..l’exhortation à procéder à la révision intégrale du fichier électoral en vue de l’organisation le 20/12/2018 des élection législatives… » et par conséquent … annonce la reprise de ses activités pour l’installation de ses démembrements, et de la préparation du recensement des électeurs.
L’article 5 du Code indique que la CENI élabore et gère son budget de fonctionnement et celui des élections selon les normes en matière de budget et de comptabilité publique. Puis l’article 6 précise que l’Etat met à sa disposition les moyens nécessaires à son fonctionnement permanent… ».
Rappelons au passage à quoi est censé servir cette CENI.
La principale mission de la CENI est l’organisation et la supervision des opérations électorales et référendaires. Dans cette perspective, elle est chargée de :
– l’élaboration des textes, actes et procédures devant permettre la régularité, la sécurité, la transparence des scrutins, d’une part, puis garantir aux électeurs ainsi qu’aux candidats le libre exercice de leur droit;
– la nomination des membres de ses démembrements ;
– la formation des agents électoraux et celle des citoyens en période électorale ;
– la commande, l’impression et la personnalisation des cartes d’électeurs ;
– la commande du bulletin unique de vote et de l’ensemble du matériel électoral ;
– la ventilation du matériel électoral dans les bureaux de vote ;
– l’enregistrement, la ventilation et la publication des candidatures ;
– la désignation des observateurs nationaux et l’attribution de leurs documents d’identification et la coordination de leurs activités ;
– la centralisation des résultats et la proclamation des résultats provisoires des scrutins.
La CENI n’est pas incarnée par elle-même. Son périmètre doit épouser les contours de la loi, de la constitution. On ne peut en la substantialisant, la soustraire de l’ensemble des institutions qui font l’état. Elle ne saurait être autonome dans le contexte où le soulèvement populaire et l’invite faite aux partenaires du Togo en développement, interrogent et exigent des évolutions majeures : des réformes avant toute initiative.
Le Prof. Kadanga veut enjamber la CEDEAO et le peuple togolais, dans cette sorte de fuite en avant sans attendre que le dépoussiérage en cours, ait commencé à nous débarrasser du passé électoral nauséabond. Ce faisant, deux hypothèses se dégagent : ou bien le Prof. Kadanga gesticule pour mériter les millions qu’il engloutit comme émolument à la tête de son institution qui en l’état est à ranger dans les musées de la dictature Gnassingbé ou bien sa provocation vise à tester les Togolais et la CEDEAO.
Dans tous les cas, la réaction des Togolais lui demande de ne pas être plus royaliste que le roi. Le Togo se purge de ces institutions qui ont tant et tant hypothéqué notre destin !
Source: coditogo.org
Source : www.icilome.com