Intimidation, brutalité et force, ce sont les mots qui qualifient le mieux le procès des militants du PNP arrêtés après les manifestations du 19 août dernier. Sans preuve formelle, sans témoins, avec un tribunal bouclé par les forces de l’ordre, ces jugements synchronisés pour une première fois, sur tout le territoire ont condamné certains militants. Un verdict qualifié de « procès politique » par Dodzi Apévon, l’un des avocats de la Défense.
Après débats et plaidoiries, le collège des avocats, composé de Me Dodzi Apévon, de Me Kpandé Adzaré, Me Agbogan Célestin, Me Amégan et Me Amékoudji, se dit frustré par le verdict du jugement qui n’a rien d’objectif et qui a pris l’allure d’une loi dictée quelque part.
« Lorsque vous poursuivez quelqu’un, il faut avoir la possibilité de démontrer la participation de la personne à l’infraction qui lui est reprochée. Mais ce que le Procureur a requis a été malheureusement suivi par le Président du Tribunal. Je ne vois pas comment, ils ont pu asseoir la culpabilité de tous ceux qu’ils ont condamné », a fustigé Me Dodzi Apévon.
Visiblement, le Président du Tribunal qui a requis des peines pour certains et relaxé d’autres, ignorent que toutes ces personnes ont été arrêtées dans les mêmes conditions.
Alors si ce jugement n’était pas de façade, « c’est tout le monde qui doit être relaxé puisque c’est dans les mêmes conditions qu’on a arrêté tout le monde. Quand ils ont eu le courage de libérer les 12, les 15 autres, (ndlr, parlant de Lomé), on ne sait ce qu’ils ont posé comme actes. Ce qu’on a compris c’est qu’ils ont fait un jugement juste pour contenter l’opinion et condamné d’autres pour qu’on dise qu’ils ont fait un jugement équitable », a poursuivi l’Avocat.
Et de conclure : « C’est un procès politique, tout le monde le sait, il ne faut pas se le cacher ».
Les avocats comptent faire appel dans les prochains jours puisqu’il est inconcevable de laisser ces individus croupir sous les verrous de la prison pour des faits qui ne sont même pas établis.
M E
Lomechrono.com