Le 8 mars de chaque année, les femmes célèbrent la Journée internationale des droits des femmes. Leur fête. Instaurée depuis août 1910 et observée de par le monde, cette journée pas comme les autres permet aux groupes et associations de femmes militantes et féministes de donner un écho favorable à leurs revendications. Revendications qui portent sur leur condition féminine.
Plus qu’une journée festive, la journée du 8 mars permet donc aux intéressées de tabler sur leurs avancées et reculs, ainsi que les batailles qui leur restent à mener pour une société plus égalitaire. Dans la capitale française et en régions par exemple, des milliers de femmes ont notamment dénoncé les inégalités salariales et les violences sexistes vendredi dernier. De Berlin à Tokyo, de Bruxelles à Ottawa, la gent féminine a donc battu les pavés, munie de banderoles de toutes sortes, signe que la lutte est loin d’être terminée.
Au Togo, la majorité des femmes ont plutôt vu dans le 8 mars une occasion de se parer de la plus superficielle des façons, de mener une vie féerique. On a ainsi vu des femmes dont les coiffures avaient de quoi faire pâlir Aglaé, déesse de la beauté et de la splendeur ; on a vu des femmes parées d’atours aveuglants pour aller à on ne sait quelle fête ; d’autres encore, et des plus jeunes, s’étaient adonnées à la musique, à la boisson, criant à tue-tête pour finalement tomber dans une saoulerie digne d’un Cinciglione (personnage légendaire, réputé pour être un célèbre ivrogne italien).
Au même moment, leurs droits sont dans un profond coma. Les violences sexistes, les Togolaises en sont tout aussi victimes que leurs consœurs de l’autre côté des Pyrénées, pour ne rien dire d’autre abus sans cesse perpétrés par les hommes. Il est déplorable qu’au lieu d’une vraie prise de conscience, d’une manifestation pour revendiquer les droits dont elles sont souvent privées dans un Togo pour le moins patriarcal, les femmes togolaises se soient livrées plus aux plaisirs futiles qu’elles ne l’ont fait de ces questions existentielles. Chose qui occulte du coup le bien-fondé de cette journée qui doit plus faire penser à leurs droits qu’aux cérémonies de réjouissance.
Ce n’est donc pas seulement une journée de festivité, journée où on met les tables, on s’empiffre et s’enivre tout à la fois. Ce serait oublier ses propres droits que de s’adonner aux plaisirs de table et aux parures, dans un monde dominé par les hommes. Un monde où rien n’est pas gagné d’avance.
Source : www.icilome.com