La Commission électorale indépendant (CENI) a créé la surprise au travers d’un communiqué, publié mardi, induisant un report de l’élection présidentielle à 2019. Félix Tshisekedi, le président du Rassemblement de l’opposition, a accusé jeudi le président Kabila et Corneille Nangaa, le président de la CENI, de « forfaiture ».
À Kinshasa, la tension monte alors que la commission électorale nationale indépendante (CENI) vient de publier un communiqué induisant qu’elle ne serait pas en mesure d’organiser une élection avant 2019 pour remplacer Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat a pris fin le 19 décembre 2016.
« Devant cette énième forfaiture, Joseph Kabila et son serviteur Corneille Nangaa ont déclaré la guerre au peuple congolais et se sont de ce fait disqualifiés », a affirmé le leader de l’opposition Félix Tshisekedi à l’issue d’une réunion des cadres de sa coalition jeudi à Kinshasa. Avec l’autre opposant Moïse Katumbi, il demande une « transition sans Kabila » à compter de janvier 2018.
Pressions internationales
« Mon pays a bel et bien mis le cap vers les élections, a répété pour sa part le ministre congolais des Affaires étrangères, Leonard She Okintundu. Le calendrier sera publié incessamment ».
L’annonce de la CENI enterre définitivement l’accord entre le pouvoir et l’opposition du 31 décembre 2016. Conclu sous l’égide de l’Église catholique, le texte prévoyait des élections présidentielle, législative et locale au plus tard fin 2017.
Les Nations unies et les grands pays partenaires continuent pour leur part de réclamer l’application intégrale de cet accord. « À notre connaissance, il n’y a pas eu de communication officielle de la part de la Commission électorale nationale indépendante sur le calendrier électoral, écrit de son côté le ministère français des Affaires étrangères. Comme nous avons eu l’occasion de l’indiquer à plusieurs reprises, nous appelons à la mise en œuvre urgente et dans son intégralité de l’accord politique du 31 décembre 2016, afin que soient organisées, dans les plus brefs délais, des élections crédibles et inclusives ».
Tension palpable à l’Assemblée nationale
Ce 12 octobre, la CENI a aussi annoncé le report d’une semaine d’une réunion tripartite avec le gouvernement et le Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre (CNSA). La tension politique est tout aussi palpable à l’Assemblée nationale, où l’opposition menace de déposer une motion de censure contre le Premier ministre Bruno Tshibala.
La semaine dernière, l’opposition a déposé des motions de défiance contre le ministre de l’Intérieur, Emmanuel Shadari et son collègue de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. Leur rejet est inconstitutionnel, estime-t-elle.
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