La première réunion du Comité de suivi et de la mise en œuvre des recommandations de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Lomé les 10 et 11 septembre derniers, a laissé acteurs politiques de l’opposition et populations togolaises sur leur soif. Les débats continuent de se faire sur ce qui a été concrètement dit pendant ces deux jours de travaux.
Un acteur de premier plan lors de cette rencontre, le Secrétaire général du Comité d’action pour le renouveau (CAR, membre de la Coalition des 14), Jean Kissi, revient sur cette réunion et charge la CEDEAO. Pour ce dernier, l’institution sous-régionale a une obligation envers le peuple togolais, et donc doit prendre sur elle de trouver des solutions adéquates à la crise politique togolaise.
« À l’issue de la rencontre, nous étions dépités, c’est-à-dire que c’était comme de la pagaille et une cacophonie organisée, et on s’est demandé comment une institution sous-régionale aussi élevée et organisée peut nous faire aller et revenir de la sorte. Nous avons eu l’impression qu’ils n’étaient pas préparés avant d’arriver, mais comme l’opinion voulait qu’il faut que la CEDEAO vienne, ils sont venus sans être prêts pour nous apporter des solutions concrètes. La CEDEAO a une responsabilité majeure dans la question togolaise. Elle a une responsabilité de réparation envers le peuple togolais », a indiqué Jean Kissi.
Durant les travaux, a-t-il poursuivi, le Comité de suivi n’a pu dégager un chronogramme précis pour la mise en œuvre de la feuille, comme l’avait promis le président de la Commission de la CEDEAO, Jean Claude Kassi Brou lors de la réunion du 8 août dernier. Aussi, la CENI continue-t-elle ses travaux, contrairement à ce qu’a demandé la Coalition des 14 partis de l’opposition. « Nous voulons la mise en œuvre de la feuille de route avec un chronogramme précis. Pas un chronogramme des élections, mais celui de l’application des recommandations », a relevé le SG du CAR.
Devant cette situation, la Coalition se voit obligée de reprendre les manifestations de rue. « Les manifestations, c’est pour arrêter ce qui ce passe à la CENI. Nous voulons manifester également pour la libération des prisonniers politiques. Peut-être que si, d’ici deux jours, ils arrêtent ce qu’ils sont en train de faire à la CENI, peut-être qu’on attendra le retour des facilitateurs », a souligné Jean Kissi.
Le député du CAR estime que les élections législatives ne pourront pas se tenir le 20 décembre prochain, comme l’ont annoncé les chefs d’Etat de la CEDEAO. Il donne pour preuve le recrutement des experts, le recensement biométrique, etc. qui devront prendre du temps.
« Les élections ne peuvent pas avoir lieu le 20 décembre 2018 parce que quand on voit le rapport des représentants des facilitateurs sur le recensement biométrique général intégral, apparemment ce recensement se fait sur une période minimum de trois (3) à six (6) mois. Et c’est çà que les experts électoraux de la CEDEAO viendront nous rappeler et nous dire qu’il y a des choses à faire aussi avant la tenue de ces scrutins. L’essentiel, c’est de préparer de bonnes élections et ce n’est pas la course à une date », a-t-il dit.
I.K
Source : www.icilome.com