Interdiction des manifestations par le RPT/UNIR : la preuve de la panique à bord du navire 16 octobre 2017

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Interdiction des manifestations par le RPT/UNIR : la preuve de la panique à bord du navire                                                                             16 octobre 2017
La marche de l’Union pour la République (UNIR)

Par K. Monzonla, togo-online.co.uk

Baptisé LOI BODJONA, la loi sur les manifestations publiques en vigueur au Togo, est malheureusement en train de subir des brimades à elle infligée par des gens qui sont censés la protéger. Non seulement elle est violée, mais elle s’applique avec vibration, dans un contexte où le peuple togolais accélère sa lutte de démocratisation.

Une application biphasée basée finalement sur des considérations sociopolitiques et ethnique, contrairement aux dispositions de la constitution originelle du 14 octobre 1992 et de toutes les autres versions tripatouillées qui disposent en l’article 2 : « La République Togolaise assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe, de condition sociale ou de religion. Elle respecte toutes les opinions politiques, philosophiques ainsi que toutes les croyances religieuses. Son principe est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. »

En effet, le premier jet de cette imposture exercée sans vergogne par le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales, Payadowa Boukpessi avait été avancé le soir du 29 Août 2017, après qu’il ait lui-même, contrairement à tout principe de bonne gouvernance et de démocratie, non seulement autorisé mais organisé et participé à une manifestation publique un jour ouvrable, pour dit-il, soutenir Faure Gnassingbé. Des images l’ont montré en pleine séance de selfy sur la plage de Lomé avec ses collègues et des artistes griots du pouvoir. Quelques minutes seulement après avoir livré ce spectacle désolant au regard d’un monde qui braque ses projecteurs sur le Togo, monsieur le ministre porte un premier coup dur à la loi, en communiquant la probabilité d’interdiction de manifestation les jours ouvrables, faisant donc de l’application de la loi, un instrument basé sur des considérations politiques.

Comme cela ne lui suffisait, Payadowa Boukpessi introduira un projet de loi à l’Assemblée Nationale en guise d’amendement de la loi sur les manifestations publiques, un document dans lequel ce dernier fait parler son désidérata en y introduisant des dispositions iniques qui briment en toute sincérité, le droit universel de manifester, le tout en violation de la constitution de la VI République, c’est-à-dire celle sodomisée. L’on ignore à ce jour, à quoi représente ce projet de loi.

Toujours assoiffés de l’envie de refuser au peuple de manifester pour dénoncer la dictature des Gnassingbé, le pillage des ressources du pays et son accaparement par une minorité citée par le Chef de l’Etat, la gouvernance anti-sociale, la violence militaire et policière, la gabegie, le bradage des biens du pays…, Payadowa Boukpessi portera l’estocade à la liberté de manifester, à l’introduction de la note d’information des prochaines manifestations de l’opposition les 18 et 19 octobre prochains, en animant premièrement une conférence de presse au cour de laquelle celui-ci et son collègue de la sécurité et de la protection civile, attribuent à la coalition des 14 partis politiques, de prétendus actes de violence que des manifestant auraient posé à l’endroit d’autres citoyens qui refuseraient de manifester.

Très étonnant du moment où, aucun des deux ministres n’a été capable de matérialiser ces allégations. C’est donc ainsi que le ministre Payadowa Boukpessi lancera une campagne médiatique qui informe de l’interdiction des manifestations les jours ouvrables. « Vous pouvez organiser des meetings les jours ouvrables, mais les marches, vous ne pourrez les organiser que les week-ends », peut-on lire dans les publications. Une information qui sera confirmée par la décision n° 0010/MATDCL/CAB du 13 octobre 2017.

Coup de tonnerre. Payadowa Boukpessi venait d’abroger une loi constitutionnelle et une loi organique par une décision ministérielle. Dans sa décision, contrairement aux dispositions de l’article 12 de la loi règlementant les manifestations publiques qui stipule que « L’autorité administrative qui reçoit la déclaration peut faire connaitre ses observations et ses recommandations notamment en ce qui concerne le lieu, l’itinéraire, la sécurité et les secours d’urgence raisonnable, dans un délai de 72 heures avant la date prévue pour la réunion ou la manifestation », le ministre s’arroge le droit de différer les dates des manifestations telles que prévues par les organisateurs, et changer la nature des manifestations annoncées par ceux-ci.

Une faute extrêmement grave qui matérialise l’application biaisée de la loi pour protéger certains et léser d’autres. La coalition des 14 partis politiques persiste et signe la tenue des manifestations telles qu’annoncé par elle sur les 18 et 19 octobre prochain.

L’opposition appelle le peuple togolais à chuter la marche devant le siège de la CEDEAO à Lomé pour dire à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qu’il ne veut pas d’un référendum. Cette marche et sa nature découle d’un courrier publié par la CEDEAO, courrier dans lequel l’organisation sous-régionale appellerait Faure Gnassingbé et son gouvernement à fixer rapidement une date pour aller au référendum. Cette position de la CEDEAO corroborée par les sorties médiatiques du président de la commission de l’organisation est dénoncée par l’opposition qui veut manifester pour l’exprimer devant le siège de la CEDEAO à Lomé.

Payadowa Boukpessi interdit les marches les jours ouvrables, la coalition des 14 partis politiques persiste et signe la tenue de ces marches. Le bras de fer est ainsi engagé et met les signaux au rouge.

Cette trouvaille de Boukpessi a rapidement été copiée par le Contre-Amiral Fogan Adegnon, Président de la Délégation spéciale de la ville de Lomé qui, par le courrier n°630 du 03 octobre 2017, a fait part au Front « TOGO DEBOUT », de l’interdiction d’une messe œcuménique suivie d’un concert à la plage de Lomé ce dimanche 15 octobre pour dire non à la violence, arguant qu’ils leur parviennent certaines informations tendant à troubler l’ordre public.

vie d’un concert à la plage de Lomé ce dimanche 15 octobre pour dire non à la violence, arguant qu’ils leur parviennent certaines informations tendant à troubler l’ordre public.

Togo-Online.co.uk