Communiqué du 27 avril 2023 adressé au Peuple Togolais
Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et
Collectif pour la Vérité des Urnes – Togo – Diaspora (CVU-Togo-Diaspora)
Contact : [email protected] qui transmettra.
Le 27 avril 1960, avec le concours de l’Organisation des Nations Unies, à l’époque indépendante de certaines puissances étatiques la composant, le Togo dirigé par Sylvanus Olympio, son premier Président élu démocratiquement, n’a pu obtenir une indépendance juridique de la France qu’au prix d’importantes conditionnalités françaises, restées non souscrites.
1. Des méthodes anti-démocratiques pour légitimer l’indépendance « juridique » au Togo
Les accords secrets de défense, l’annexion programmée d’une partie des richesses par certaines entreprises multinationales, l’obligation d’utiliser le Franc CFA comme monnaie, font, entre autres, partie de cette panoplie de règlementations postcoloniales qui ont formaté les consciences et les cerveaux du Peuple togolais.
Cette relation sous le sceau de la domination postcoloniale, constitue le fondement des mutations complexes d’un impérialisme que la France tente d’assimiler par des méthodes d’influence, de domination et de diplomatie à géométrie variable pour son propre intérêt, celui de ses entreprises privées ou de ses relais africains, composés par les élites gouvernantes, militaires, ou plus récemment par certaines organisations de la société civile. Les fortes turbulences qui caractérisent dans la période actuelle l’évolution du paysage politique dans la sous-région de l’Afrique de l’ouest, incitent certains à s’interroger sur le rôle de certains terroristes actifs sur le sol africain. Dans maints pays les méthodes dont usent et abusent les gouvernements, sont loin d’être démocratiques et ne peuvent soutenir une investigation indépendante, plus particulièrement sur le respect des droits humains, une justice indépendante et des médias libres.
2. L’influence française légitime le quatrième mandat anticonstitutionnel du pouvoir Gnassingbé
Sous le prétexte de l’aide au développement et de la coopération, toutes les arguties sont utilisées pour faire admettre sans le nommer le principe d’ingérence, et servent de justification à une présence faussement qualifiée d’indispensable, d’utile, sans laquelle le Togo et plusieurs pays francophones en Afrique seraient voués au chaos. Dans ce contexte, l’organisation de la désorganisation de l’opposition politique togolaise apparaît en évaluation ex-post comme préméditée, pour justifier l’injustifiable : le refus de voir le Peuple togolais, organiser son autodétermination et sa souveraineté politique, économique, monétaire, bancaire, financière, environnementale, culturelle…, bref sociétale.
Le pouvoir recourt ainsi à un usage retors de la sémantique en utilisant sciemment un florilège savant de mots « magiques » et incontournables : « paix », « dialogue », « stabilité », « cohésion » … qui, vidés de leur contenu dans la pratique gouvernementale sont néanmoins répétés à satiété ad nauseam pour justifier l’influence française et occidentale tout en relativisant les abus de pouvoir et de droit du pouvoir Gnassingbé au Togo.
D’autres concepts ont graduellement disparu du vocabulaire politique officiel et de la pratique courante tels que : la « vérité », la « justice », les « nationalisations », l’« égalité » des droits, les « libertés », etc. Et lorsqu’ils sont « utilisés » par des médias politiquement corrects et non indépendants, ces concepts qui fondent la souveraineté et l’indépendance sont dévoyés.
La désinformation et l’ignorance entretenues d’une grande majorité de la population togolaise sont des entraves qui retardent une prise de conscience rapide, voire ne la permettent pas, ce d’autant que selon l’adage « ventre affamé n’a point d’oreilles » … Mais au Togo, « ventre affamé croit pouvoir vivre de la délation » … Il suffit alors d’instrumentaliser ces « ventres affamés » pour assurer la pérennisation d’une autocratie au pouvoir qui est résolument anti-peuple togolais, avec l’appui d’un système basé sur la peur et l’autocensure.
Sans l’influence française, la légitimation de tous les mandats présidentiels et anticonstitutionnels du pouvoir Gnassingbé n’aurait pas été possible. Il est vrai que la France dément systématiquement son rôle d’influence au Togo, à croire qu’il s’agirait d’une France « virtuelle ». Pourtant, la France comme d’autres puissances ont besoin de matières premières à bas prix, voire gratuites. Il est alors essentiel que le Peuple togolais comprenne que la stratégie d’un tel Etat ne relève pas d’une quelconque relation d’amitié entre peuples, mais bien de relations personnelles au bénéfice d’une minorité, dont la conditionnalité est l’effacement de l’intérêt général des peuples au bénéfice des intérêts privés des oligarchies partenaires. Ces puissances, véritables « aspirateurs » de ressources natives, font tout pour maintenir non seulement le Togo, mais l’ensemble de l’Afrique, à la place que lui ont dévolue ces conglomérats ésotériques, économiques et financiers, à savoir servir de « pourvoyeuse de matières premières » des économies prédatrices.
3. Les appuis locaux en première ligne pour brouiller les pistes des vrais commanditaires de l’indépendance sous perfusion
Au Togo, les activités culturelles et cultuelles auraient pu contribuer utilement à l’émancipation du Peuple togolais. La réalité est tout autre et semble plus proche d’une forme d’impérialisme culturel et cultuel qui permet de contrôler et dominer les consciences au point qu’une partie importante du Peuple togolais semble embrigadée dans une forme d’autocensure instrumentalisée et autoentretenue par la convoitise et le mirage de l’argent facile.
Il est ainsi permis d’observer de manière récurrente que le rôle de certaines communautés ecclésiastiques, organisations de la société civile (OSC), les organisations non gouvernementales (ONG) exerçant des activités dites d’appui à caractère humanitaire et/ou démocratique, concourt toujours à légitimer le pouvoir en place au Togo. Lorsque les nombreuses grèves des segments du Peuple togolais, les villes mortes ou les révoltes populaires de tout le Peuple togolais y compris dans la Diaspora finissent par surprendre le régime togolais, elles sont systématiquement écrasées dans le sang, souvent suivies par des projets et activités de contre-insurrection avec des soutiens financiers, logistiques, humains et de renseignements provenant de l’extérieur. Pendant ce temps, ces même acteurs regardent ailleurs.
Au pire, il suffit d’invoquer l’urgence d’exfiltrer des ressortissants français dans le pays pour justifier une présence militaire. Faussement qualifiée d’« information », une propagande orchestrée par les médias du système oligarchique, permet de travestir l’absence de consentement et d’approbation des populations françaises et occidentales à des opérations décidées, souvent par un homme seul, en dehors de tout contrôle démocratique des parlements concernés et surtout de légitimer l’envoi de nombreux vrais « faux » agents de la paix, pour la plupart instrumentalisés.
De nombreux médias étrangers et nationaux ont des liens, voire des intérêts avec des entreprises multinationales présentes au Togo. Le silence ou la désinformation sur les provenances des armes, des munitions et autres équipements lourds de maintien de l’ordre ou plus précisément « fauteurs de désordre », contribuent à désamorcer, voire à tuer dans l’œuf, des luttes de libération du Togo, et sont sciemment organisés pour mieux faire oublier la responsabilité des grandes puissances directement impliquées au Togo et dans la sous-région. Faut-il rappeler que la justice togolaise est instrumentalisée, infiltrée et rend la justice en fonction des intérêts bien partagés des tenants de l’autocratie ?
4. L’independance togolaise sous perfusion en 2023 : le silence des institutions dite de justice
Face à des crimes, des voies de fait, des abus du pouvoir, des incendies criminels à l’initiative de séides du pouvoir, des emprisonnements sans mandats, des disparitions de journalistes, et de la corruption instrumentalisée, telle le « PétroleGate[1] » ou le « CovidGate[2] », aucune enquête sérieuse n’a jamais abouti au Togo. A tel point que la lenteur ou l’inertie des tribunaux nationaux et celle de la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en particulier, apparaissent comme la partie intégrante d’une conspiration contre l’indépendance et la souveraineté du Peuple togolais. Quelle indépendance togolaise ? Et l’on ose encore en 2023 convoquer le peuple à fêter cette indépendance sous perfusion ? Un déshonneur que ceux qui prétendent tenir les rênes de l’opposition ne soient pas capables d’offrir un projet de société commun au peuple togolais pour tracer une perspective et redonner de l’espoir !
Il n’est pas davantage besoin de s’appesantir sur la dette autorenouvelée du Togo et l’impossibilité du contrôle des recettes extraites des gisements de minerais et de pétrole, des plantations, vraies ou fausses, qui sont présentées comme de projets agricoles alors qu’il s’agit d’extraire des métaux rares. Toutes ces recettes perdues pour le Peuple togolais y compris celles liées au pétrole offshore du Togo ne sont pas comptabilisées de manière vérifiable dans les comptes de la nation. Pour cela, il faut des investigations indépendantes, ce qui est impossible au Togo.
5. Le Togo independant mais sous domination d’un pouvoir oligarchique adepte de l’impunité
Les vrais commanditaires de la stratégie d’extraversion de l’économie togolaise ont besoin d’appuis locaux en première ligne pour brouiller les pistes, voire pour ne pas se retrouver devant la justice de leur propre pays, comme c’est le cas dans l’affaire « Vincent Bolloré[3] ». En effet, ce français de l’ethnie « bretonne » avait été mis en examen en 2018 par la justice française pour « corruption active d’agent public dans le cadre de l’attribution des concessions portuaires de Lomé ». A ce jour, la date de son procès devant un tribunal correctionnel reste indéterminée. Peut-être cela pourrait-il contribuer à faire toute la lumière sur la nature et le degré de corruption au plus haut sommet de l’Etat et contribuer à faire tomber le système Gnassingbé ?
Aussi, la dépendance juridique de 1960 du Togo s’est graduellement muée en une domination économique d’une oligarchie militaro-financière adoubée au sein d’un réseau ésotérique composé d’adeptes et organisateurs de l’impunité afin de contrôler de facto tout le Togo. En fait, il s’agit de contrôler toutes formes d’enrichissement ou au besoin les neutraliser lorsqu’elles échappent au contrôle du sérail jusqu’à les mener à résipiscence et les obliger à rejoindre le club des élites togolaises adeptes de la fausse « indépendance clientéliste » de Faure Gnassingbé et consorts. Nombreux sont ceux qui ont vu leur initiatives publiques ou privées stoppées nettes, leurs équipements bloqués au port au motif de non-paiement d’impôts ou taxes farfelus et imaginaires, ou encore subi les rackets dignes de la mafia qui font partie de la panoplie des instruments qui bloquent l’autodétermination politique et économique du Peuple togolais indépendant du système Gnassingbé et ses relais tant du monde occidental que de plus en plus du proche ou Moyen-Orient.
6. Décoloniser les consciences complexées au togo et dans la diaspora
En réalité, le processus de décolonisation demeure une lutte évolutive en progression. Ce processus démarre avec la libération des consciences tant de l’ignorance, de l’irresponsabilité, de l’égoïsme des élites dirigeantes que de la corruption des valeurs, notamment la vérité, la justice et la solidarité que suppose un engagement patriotique pour la liberté contre tous oppresseurs.
La réalité que les médias politiquement corrects ont mis en exergue se résume à des images de liesses populaires lors des indépendances doublées d’une joie naïve, qui permettent d’occulter les véritables conditions de dépendance du Togo envers les tenants de la colonisation française. Ces derniers ont dû muter pour épouser une approche plus discrète en optant pour la gestion par élites interposées. La définition de l’élite s’entend, une élite compradore, opportuniste, intéressée au plus haut par ses propres intérêts mais en contrepartie corvéabilisée, soumise, et prête à défendre les intérêts postcoloniaux de la France avant celle du Peuple togolais.
La pire des dépendances commence par la colonisation des consciences, surtout si elles sont complexées, au Togo comme dans la Diaspora, que ce soit par la voie de la perte des valeurs ancestrales, la déviation de l’éthique, principalement de la vérité, de la justice et de la solidarité, bref, la Maât au sens africain.
7. Macron « regarde » l’avenir de « Faure gnassingbé » en bonne voie vers son 5e mandat présidentiel usurpé
Le mode opératoire de la colonisation des consciences passe par le contrôle des élites au pouvoir, des espaces et des capacités productives du Togo. Il s’agit de mettre en place un maillage décisionnel néocolonial où le maître colon, serait « invisible » ou presque tel l’anophèle, le moustique qui transmet la malaria.
Cette situation, continue d’ailleurs depuis 1963, l’année de l’assassinat du premier président togolais Sylvanus Olympio, et semble se renforcer en 2023 sous la gouvernance du Président français, Emmanuel Macron, qui, sous influence de certains mondialistes[4], n’arrive plus à distinguer entre la colonisation, la néocolonisation, la postcolonisation et la françafrique qu’il décrète morte, puisqu’il l’a déclaré[5].
Mais, le sens de l’histoire, malgré les rodomontades et l’arrogance[6] d’Emmanuel Macron, est tout autre. La complexité de l’Afrique et son système de règlement des problèmes échappent à ce Président. Force est de constater que depuis le discours d’Emmanuel Macron prononcé à Ouagadougou au Burkina Faso le 28 novembre 2017 où après avoir « humilié en public » sans honte, ni excuse, ni remords, le Président Roch Marc Christian Kaboré, le Président français annonçait être « résolu à regarder vers l’avenir » par qu’il, jeune président de 39 ans alors, faisait partie de la « génération qui n’a jamais connu l’Afrique comme un continent colonisé ». En réalité, c’est peut-être là le problème.
Trop jeune pour penser « solidarité » selon la culture africaine, il semble dans la pratique, malgré une « aide-crédit » au développement en hausse (autour de 0,55 % prévue pour 2023 avec retour sur investissement exclusivement français), résolu à répéter le passé, comme en témoigne son soutien discret, notamment en fourniture de moyens de coercition contre la population togolaise à Faure Gnassingbé, fils du feu président-dictateur Etienne Eyadéma Gnassingbé, et accessoirement l’usurpateur du pouvoir togolais depuis 2005, et préparant son 5e mandat anticonstitutionnel et illégal.
Chacun se rappelle que la France a refusé le recomptage des bulletins de vote en Côte d’Ivoire suite au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2010[7]. Cela aurait permis de s’assurer de la victoire ou de la défaite du Président Laurent Gbagbo. Or, c’est la proclamation des résultats provisoires et de la victoire d’Alassane Ouattara par la Commission électorale indépendante (CEI), ce hors du délai de trois jours imparti par la loi électorale, et l’Hôtel du Golf, transformé à l’époque en quartier général d’Alassane Ouattara. Il y a eu manifestement un vice de procédure, constaté par le Conseil constitutionnel ivoirien, considérant Laurent Gbagbo vainqueur. Mais, c’est M. Choi Young-jin, le représentant du Secrétaire général des Nations unies en Côte d’ivoire qui a, sur la base de ses propres résultats, certifié et déclaré Alassane Ouattara vainqueur avec des chiffres différents de ceux de la CEI et du Conseil constitutionnel. Le rôle d’influence de certaines puissances quand il s’agit de défendre des intérêts pose problème.
8. Prendre conscience du coup de pouce d’Émmanuel Macron pour « légitimer l’indépendance » de Faure Gnassingbé
D’ailleurs, il suffit d’analyser son adoubement de la transmission du pouvoir au Tchad après le décès d’Idriss Déby pour comprendre que la stratégie d’Emmanuel Macron passe nécessairement par l’exécution des stratégies de groupes mondialistes aux agendas impérialistes dont il apparaît de plus en plus comme un représentant dévoué, sinon complaisant, non sans passer ses propres intérêts en Afrique en premier.
La dernière tournée africaine d’Emmanuel Macron a consisté à renforcer les liens avec tous les régimes « forts », autrement dit autoritaires ou dictatoriaux et adeptes de la corruption et de l’impunité, selon des échelles variables. Le Gabon, L’Angola, La République du Congo, la République démocratique du Congo ont tous été répertoriés comme des « régimes autoritaires » selon l’Indice de démocratie élaboré chaque année par le groupe de presse The Economist.
Alors, si Emmanuel Macron se tourne ainsi vers « SON » avenir en privant le Peuple togolais de « SON » avenir, il y a problème ! Comment en débattre publiquement puisqu’Emmanuel Macron décide d’abord, fait exécuter grâce à l’article 49.3 de la Constitution française, son « autocratie » et l’exporte sous sa forme décentralisée en Afrique, par le truchement des autocrates africains, celui du Togo figurant parmi les premiers de la classe.
Il n’y a qu’à observer comment en ce moment même, Emmanuel Macron est en train de maltraiter le Peuple français en lui imposant une réforme des retraites rejetée par plus de 80 % de la population française, n’hésitant pas, pour servir sa cause et celle de l’oligarchie qu’il représente, à perpétrer, ce que les Africains indépendants auraient considéré comme un véritable coup d’état constitutionnel, quoiqu’en dise le Conseil Constitutionnel français, pour constater sa propre dérive autoritaire.
De la sorte qu’au Togo et en Afrique en général, est-il permis pour le Peuple africain et togolais en particulier, de déduire qu’Emmanuel Macon et Faure Gnassingbé ont des intérêts communs et donc mènent le même combat ! Mépris de la volonté et de l’intérêt du peuple pour préserver les bénéfices exorbitants de l’oligarchie.
En effet, au Togo, Faure Gnassingbé et sa clientèle militaro-tribalo-ésotérique ont choisi de devenir les sous-traitants dociles et serviables d’un tel système, quitte à réduire à néant toutes les initiatives pacifiques de contre-pouvoir et d’alternances pacifiques au Togo. Sans le soutien en télécommande de la France, la démocratie et l’indépendance effective du Togo auraient été une réalité depuis belle lurette.
Mais les luttes sociales qui propulsent en France des millions de citoyens dans les rues contre une réforme non-sollicitée, partisane et inéquitable peuvent permettre de rapprocher les peuples togolais et français dans un regain de solidarité entre leurs luttes respectives contre l’arbitraire, l’injustice et l’autoritarisme partisan. A ce titre, Peuples togolais et français, même combat contre l’arbitraire et une forme de démocrature ?
9. Les conséquences du « masque Macron » au Togo et en France
Le nouveau masque de la néocolonisation, francisée ou pas, consiste pour les autorités néocoloniales mondialisées à opérer sans se démasquer en utilisant les « nègres de service », appâtés par la facilité, le grand remplacement du colon et l’honneur des grands commis de l’administration postcoloniale contre une servitude volontaire, le gain usurpé, l’enrichissement illicite et le maintien au pouvoir. Ce masque dit « masque Macron » au Togo relève de la mascarade, puisque nul ne doute plus dans la société civile et dans la diaspora togolaise, indépendantes, que ce masque contribue à maintenir en poste les autocrates togolais et à venir jouer le pompier de service entre des oppositions alimentaires, de moins en moins patriotes et de plus en plus alimentaires.
Tout ceci ressemble fort aux critères indispensables pour émarger sur la banque de données de la Françafrique, dont les fichiers ne sont ni effacés, encore moins piratés. Au contraire, les fichiers se sont élargis avec un recrutement décentralisé et l’intégration au sein des sociétés secrètes et ésotériques, des adeptes de la contre-vérité, de l’injustice, de l’assujettissement clientéliste, voire tribaliste, de l’alignement sur la pensée unique du « maître blanc » ou du « noir arriviste ».
Au demeurant, il n’était pas question que les luttes des élites africaines conscientes rejoignent les luttes des classes populaires en France. C’est à ce titre qu’il faudra que la lutte d’indépendance et de souveraineté effective de l’après 2023 se fasse en partenariat avec les luttes des classes opprimées ou ponctionnées en France et dans le monde. Il ne s’agit donc pas d’une lutte entre « noirs » et blancs », car on trouve dans les premiers comme dans les seconds, des réactionnaires de tous poils, prêts à vendre leur éthique et leur honneur pour de l’argent, du pouvoir et de la gloire. Ne pas maîtriser ce point a conduit certains « activistes », femmes comme hommes, à opter pour des voies menant leurs peuples et leurs actions à des impasses.
La vigilance est de mise contre les adeptes de la peau noire mais arborant un masque blanc[8]. Le problème est que cet état de fait, semble de plus en plus contaminer des entreprises et des institutions en Afrique, au Togo en particulier. Tout un pan de l’économie togolaise, sous une direction générale togolaise, appartient et travaille pour des intérêts étrangers. Pire, près de 100 % des entreprises publiques au Togo sont dirigées par une clientèle proche ou redevable à Faure Gnassingbé et ses notables. Il est difficile d’y mener des audits ou des procéder à la vérification des comptes publics…
10. Recommandations de RCDTI et de CVU-Togo-Diaspora : construire une organisation alternative de contre-pouvoir citoyen
Il est donc évident que l’indépendance togolaise de 1960 n’a rien à voir avec la post-indépendance de 2023. Les espaces de joie et la liesse des fêtes populaires d’antan pour célébrer la liberté « retrouvée » ne sont plus au rendez-vous des attentes et des espérances de la population togolaise.
Le Peuple togolais pourrait faire son mea culpa pour avoir laissé pendant des décennies le système Gnassingbé l’acheter au prix d’une obole de quelques billets de Franc CFA avec en filigrane la délation et la corruption comme mode de désorganisation des contre-pouvoirs.
Mais, pour que le système néocolonial perdure, il a fallu de l’ordre et moins de réflexion et de stratégie. Les militaires togolais obéissants et si possible sans ambition pour le Peuple togolais, ont été systématiquement choisis parmi les « anciens combattants africains ayant servi la France dans ses guerres coloniales ailleurs (Algérie, Indochine, etc.) pour perpétuer l’agrégation du territoire devenu indépendant, en une intégration sous forme de confrérie-corporation.
Le clientélisme et le patronage politiques et ésotériques togolais autour des autocrates locaux se résument à un soutien du régime Gnassingbé contre une garantie d’impunité et d’accès à des facilités, des postes, à des passe-droits, bref à la mangeoire… Y résister est un signe de défiance envers tout le système Gnassingbé et est sévèrement réprimé et puni.
De fait, l’impunité a régné et règne en maître dans un système politique parfaitement huilé, et solidement ancré sur la non-considération de la volonté du Peuple togolaise notamment par le truchement du non-respect :
* la vérité des urnes ;
* la vérité des comptes publics ;
* de la justice ; et
* de la liberté de choisir son destin politique, à commencer par la déconstruction de la Constitution togolaise approuvée par le Peuple togolais en 1992.
La citoyenne et le citoyen togolais, au Togo comme dans la Diaspora, ne doivent pas céder à la résignation, chacun doit déconstruire et reconstruire sa nouvelle conscience, à la lumière du combat pour la liberté et la souveraineté qui implique de se défier et se défaire des masques jumeaux « Macron-Gnassingbé » et accepter de construire une organisation alternative de contre-pouvoir pacifique.
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA proposent de préparer de manière inclusive par agrégation de toutes les bonnes volontés un projet de transition politique, un projet de société commun et des conférences inclusives, digitalisées ou pas, indispensables à une opposition politique togolaise véritablement indépendante pour redevenir crédible et reprendre la lutte pour la souveraineté du Peuple togolais et du Togo.
Un peuple épris de liberté et de souveraineté ne devrait plus continuer à croire que tout se fera par magie, ou par l’intervention d’une forme d’ingérence privative des richesses togolaises.
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA exhortent le Peuple togolais à reprendre conscience que son destin est d’abord et avant tout entre ses seules mains et à ne pas se laisser égarer et disperser sa force par les tentatives de diversion de nombreuses personnalités qui refusent de leur proposer un projet de société, fondement de l’unité de citoyens togolais indépendants du pouvoir des Gnassingbé.
Faure Gnassingbé ne peut soumettre tout le peuple togolais, y compris avec tous ceux qui se cachent derrière le Masque « Macron » et que la Maât dénoncera le moment venu.
2023 est une prise de conscience de l’indépendance clientéliste au Togo. Le citoyen togolais ne doit pas se résigner mais accepter de construire, avec des personnalités indépendantes, une organisation alternative de contre-pouvoir citoyen.
Le 27 avril 2023.
La Direction du :
Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et du Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA) en partenariat avec toutes personnalités ou structures de la société civile indépendantes.
Signataires : RCDTI, CVU-Togo-Diaspora, partenaires et sympathisants :
Yves Ekoué AMAÏZO, Dr.
Jean-Pierre Akoété BALIKPO
Ernesto D’ALMEIDA, Dr.
Mathieu D’ALMEIDA
Koffi DEKU, Ing.
François FABREGAT
Geneviève MOUTON
Antoine RANDOLPH, Dr.
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Note : Toutes les personnalités ou associations qui souhaitent être signataires des textes de RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA peuvent le faire en écrivant par courrier électronique à l’adresse ci-dessous. Ils ou elles auront l’occasion de participer à l’une ou l’autre des téléconférences fondant notre démocratie participative et proposer des solutions dans le cadre du projet de société commun pour l’avenir du Togo en vue d’une transition.
© RCDTI & CVU-Togo-Diaspora
Références: Voir ici
Source : 27Avril.com