Par Ayayi Togoata APEDO-AMAH
Où sont nos élites ? Telle est la question que se posent les Togolais face à la désertion de nos cadres supérieurs sur le front du combat libérateur. L’on me pose souvent la question comme si on m’intimait l’ordre de répondre d’eux. Que cela se sache, je ne réponds que de moi-même et de personne d’autre.
Il est en effet triste de constater que cette catégorie sociale formée à grands frais grâce aux sacrifices du peuple togolais, manquent à l’appel.
Ce qui handicape nos élites intellectuelles, c’est l’opportunisme et le cynisme qui l’accompagne. Que va me rapporter cette lutte ? Ils ne croient pas à la victoire du peuple contre ses bourreaux sanguinaires. Ils ne veulent prendre aucun risque qui puisse entraver leur course aux nominations. Ceux qui ont un poste juteux s’y accrochent comme des chauve-souris. Ceux qui sont en attente d’une éventuelle nomination ne veulent pas faire de vagues. Dans tous les cas, ils nourrissent l’espoir que des arrêtés et des décrets vont changer le cours de leur carrière.
C’est une option délibérée : leur carrière au détriment de l’oppression du peuple togolais. Les Togolais n’ont qu’à crever, pourvu que ça leur rapporte gros et que leur carrière soit relancée. S’ils étaient sûrs que le despote tomberait aujourd’hui ou demain, ils imiteraient les rats avec lesquels ils ont beaucoup d’affinités : ils quitteraient massivement le navire en perdition pour se présenter comme de vieux combattants de la liberté. Sous- entendu, pensez à nous pour les postes juteux. Le patriotisme ne se marchande pas. Chacun connaît son devoir. Il ne faut jamais forcer quelqu’un à militer, sinon il trahira à la première occasion.
La minorité d’intellectuels, d’universitaires, d’écrivains et d’artistes qui ont pris ouvertement fait et cause pour le peuple, sont-ils fous? Oui est leur réponse. Ils ne comprennent pas des gens qui ne veulent pas manger. Comme si la corruption était une fatalité.
Ceux qui se lamentent à propos de ces vauriens traîtres et opportunistes, n’ont qu’à les oublier. Le peuple les a-t-il attendus avant d’entamer la lutte contre les monstres ? Le peuple se battra et triomphera sans ses bouches inutiles sans foi ni loi.
Le sang et les larmes versés n’ont aucune influence sur leur coeur de pierre. Pauvres types ! Laissons-les se vendre pour des cacahuètes.
Ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas s’exprimer. On les voit se parader sur les réseaux sociaux; non pas pour parler de résistance, d’encouragement et de sacrifices, mais pour banaliser notre lutte et la faire oublier. De vrais salopards. Ils papotent autour de futilités, de bêtises sur leurs sapes, sur des partenaires sexuels ou s’envoient des coucous ou des bisous avec des sourires niais très banania malgré l’extrême gravité des temps de braise que nous vivons. Que méritent-ils d’autre que notre souverain mépris ? Pour un peu de sous, ils vendraient père et mère. Laissons les médiocres à leur médiocrité. Ils font semblant d’être opposants le jour mais la nuit, ils vont quémander des postes aux chiens en ravalant leur propre vomissures par terre.
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