Le parquet de Gap a classé sans suite l’enquête ouverte après la mort en février d’un migrant togolais, retrouvé inanimé sur le bord de la route reliant la frontière italienne à Briançon (Hautes-Alpes).
Il avait 28 ans et était originaire de la ville de Kpalimé au sud-ouest du Togo. Taminou Derman est « décédé d’hypothermie » le 7 février, quand la température nocturne était descendue à -11 °C, selon les investigations et analyses de la Brigade de recherches (BR) de la gendarmerie de Briançon ainsi que les nombreuses auditions de témoins.
L’enquête ouverte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en péril a été classée « en juillet » en l’absence d’infraction pénale, a précisé, ce mardi, le procureur Florent Crouhy.
Les aidants avaient déconseillé la traversée de nuit
Les autres migrants qui se trouvaient avec Taminou Derman ont raconté aux enquêteurs que les aidants en Italie leur avaient « vivement déconseillé de traverser de nuit par ces conditions » mais qu’ils « n’avaient pas suivi leurs conseils tant leur quête d’entrer en France était importante », a souligné M. Crouhy.
« De plus, ils ont eux-mêmes affirmé avoir laissé la victime au bord de la route alors qu’elle était en difficulté et avoir appelé les secours » mais quand ceux-ci sont arrivés, la victime « ne présentait aucun signe de vie » et les tentatives de la ranimer ont été vaines, selon le magistrat.
Deux autres décès classés sans suite
En mai, le parquet de Gap avait également classé sans suite les enquêtes pour le décès de deux migrants morts en 2018, peu après avoir franchi la frontière en provenance d’Italie : Mamadi Conde, Guinéen de 44 ans, et Blessing Matthew, une Nigériane de 21 ans.
L’association Tous Migrants et la sœur de Blessing Matthew ont toutefois déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction de Gap. Cette plainte « n’a pas encore été communiquée au parquet. À ce jour, aucune instruction n’est donc ouverte », a indiqué le parquet.
Selon la préfecture des Hautes-Alpes, 1 254 personnes en situation irrégulière ont été remises aux autorités italiennes (procédure de non-admission) depuis le début de l’année, contre 3 587 personnes en 2018, 1 900 en 2017 et 315 en 2016.
Source : ouest-france.fr
Source : www.icilome.com