La polémique est grande autour du nouveau président de la Cour constitutionnelle de Guinée, Lamine Bangoura, qui a pris ses fonctions ce lundi. Une prise de fonctions en l’absence de son prédécesseur qui conteste son élection, il y a une semaine. Une élection confirmée par un décret du président Alpha Condé, mais contestée par la classe politique et les acteurs sociaux.
C’est en présence du médiateur de la République, du président de la Cour des comptes et du conseiller à la présidence chargé des Relations avec les institutions que le nouveau président de la Cour constitutionnelle a pris fonction. A cette occasion, Lamine Bangoura a déclaré que : « La Cour constitutionnelle que j’ai le privilège de présider entend assumer sa mission de gardienne de la Constitution avec dignité et responsabilité ».
L’occasion était aussi unique pour le conseiller du chef de l’Etat, Mohamed Lamine Fofana, de défendre le décret confirmant l’élection du nouveau président très critiqué par les juristes, la classe politique et la société civile : « Les critiques tournaient autour du décret, on a dit que le président a entériné, non il n’a pas entériné. Dès lors que l’huissier a constaté son élection, il est président voilà ».
Moussa Samoura, le coordinateur local de la Rencontre africaine des droits de l’homme (la Raddho), y voit une manipulation et une caporalisation des institutions de la république à des fins inavouées : « La crise à la Cour n’est pas anodine, c’est lié déjà aux hommes qui animent la Cour. Ce n’est pas fini par ce qu’ils n’ont fait que déplacer le problème. Je dis si cette forfaiture est consommée comme on vient de le voir, nous nous sommes là, on ne peut que dénoncer. Quand vous regardez les paralysies de ces institutions, c’est lié à une forte implication de l’exécutif dans toutes les institutions ».
Il faut signaler que cette cérémonie s’est déroulée en l’absence des membres du gouvernement et du corps diplomatique accrédité en Guinée.
Source : www.cameroonweb.com