Depuis une semaine, il est sous les feux des projecteurs, et don acte est plein de symboles. Président national du parti Les Démocrates, Ayao Nicodème Habia, observe une grève de la faim illimitée, devant l’ambassade du Ghana au Togo. A travers sa privation de nourriture, l’ancien député de l’UFC exige la libération, sans condition des détenus politiques et l’opérationnalisation des réformes. Vraisemblablement une autre manière de s’opposer au régime de Faure Gnassingbé.
La récidive
Depuis mardi 18 septembre, l’homme fait le chou gras de la presse et attire la curiosité. Après la devanture des locaux de l’ambassade des États-Unis au Togo, l’opposant Nicodème Habia dont le parti est membre de la Coalition des 14 formations politiques (C14) se prive à nouveau et volontairement de nourriture pour ne se contenter, au quotidien que d’un demi litre d’eau. Mais cette fois-ci, l’ancien député de l’Union des Forces de Changement (Ufc) a choisi la devanture de la représentation diplomatique du Ghana au Togo. Un des pays dont les chefs d’Etat assurent, depuis février 2018, la facilitation en faveur d’une sortie de crise apaisée au Togo. Donc un choix à dessein.
Solidarité agissante
L’homme s’est depuis lors singularisé par la particularité de sa démarche. Ceci au point de susciter, au-delà de la sympathie des forces et esprits libre, l’unanimité au sein de la C14 dont chacun des leaders vont régulièrement à son chevet, chacun à sa manière. Pendant que nombre de togolais dont des politiques, des responsables de la société civile, des défenseurs des droits de l’homme, des amis et les proches parents y défilent pour lui remonter le moral et lui apporter tout le soutien dont il a besoin pour relever le défi, Dr Georges William Kuessan, tensiomètre à la main, s’y est rendu l’ausculter, dans le but de préserver sa santé. Somme toute l’expression d’une solidarité agissante à l’endroit de l’ancien député de l’Ave.
Outre l’opinion nationale, celle internationale semble visiblement aussi alertée par la démarche de Nicodème, y compris dans les hautes sphères diplomatiques. Ce qui expliquerait la descente musclée à l’ambassade du Ghana, d’une horde de la gendarmerie aux fins de le déloger. Et d’après les indiscrétions, cette tentative échouée de la gendarmerie de déloger Nicodème Ayao Habia résulterait d’un appel de la présidence ghanéenne aux autorités togolaises, après rapport de l’ambassade du Ghana sur la situation , plaidant au même moment pour un rapide règlement de l’affaire afin que ce dernier puisse regagner sa famille.
Faire la politique autrement
Tout compte fait, la démarche de l’homme et dont certains esprits ont choisi de moquer, parle d’elle-même aujourd’hui. A l’appui des organes du groupe France Media Monde qui en parlent constamment désormais, l’action de Habia est fortement relayée sur les radios ghanéennes également. Cette grève de la faim qui dure une semaine déjà a le mérite de démontrer qu’au-delà des moyens classiques dont dispose l’opposition pour s’opposer au régime d’en face, il en existe encore d’autres, plus douces mais d’une grande portée.
Nicodème Habia offre ainsi sa santé sur un plateau afin que les réformes se fassent selon l’esprit de la feuille de route de la Cedeao et que les détenus de la société civile qui croupissent dans les geôles togolaises depuis le 19 août 2017 soient relâchés. Il aura ainsi fait sa part, en dépit des risques que comporte une telle démarche audacieuse. Il reste désormais à Faure Gnassingbé de faire sa part. Et les Togolais attendent !
Source : www.icilome.com