Grève de 72 heures à la Coopec Solidarité : Le personnel dénonce les décisions abusives du PCA et exige son départ

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Les agents de la Coopec Solidarité ont
démarré hier, une grève de 72 heures. Parallèlement à cette cessation de
travail, ils ont organisé une assemblée générale au cours de laquelle les
derniers développements ont été présentés à la base. Les agents de cette
coopérative membre de la Fucec-Togo dénoncent les méthodes autoritaires du PCA,
Legba-Mony Koffi Gabriel et appellent à son départ.  

Selon les responsables syndicaux,
l’annonce de la grève a été l’occasion pour la Direction générale du Travail de
mettre autour d’une même table les délégués de personnel et syndicaux ainsi que
les membres du Conseil d’administration de la Coopec Solidarité, une
institution de microfinance affiliée à la Fucec-Togo.

Dans le procès-verbal de la rencontre
présenté à l’assistance, les responsables syndicaux rappellent que la
plate-forme revendicative comporte quatre points. Il s’agit du « respect de l’indépendance des prérogatives
entre les différents organes de gestion 
», « le non-respect des décisions judiciaires qui risquent de porter un
préjudice à l’exploitation de notre institution
 », « l’annulation de toutes les décisions
importantes prises par le Conseil d’Administration (CA)
 » et « le départ à la tête du Conseil
d’Administration de monsieur Legba-Mony Koffi Gabriel, actuel président du
Conseil d’Administration (PCA)
 ».

En réalité, les difficultés que traverse
la Coopec Solidarité sont liées, selon le personnel, aux prises de décision du PCA
Legba-Mony Koffi Gabriel. « Ce qui
se passe, c’est qu’une seule personne qui a été choisie pour être le PCA est
venue avec la complicité des gens de la FUCEC-Togo pour détruire Coopec
Solidarité qui est la meilleure coopec du réseau Fucec-Togo
 », a
déclaré Christophe Yaovi Alanga, délégué du personnel et délégué syndical de la
Coopec Solidarité. Il est reproché au PCA d’avoir, entre autres, décidé de
licencier le DG de la Coopec Solidarité, Godome Dewouna parce que ce dernier a
recruté et affecté du personnel.

Lors de la rencontre avec la Direction
du travail, il a été démontré au Conseil d’administration que les articles 46,
49 et 51 des statuts de la coopérative donnent droit au DG de procéder au
recrutement et à l’affectation du personnel. L’intervention du Conseil
d’administration n’est requise que dans le cadre des recrutements aux postes
stratégiques. Le PCA a donc outrepassé ses prérogatives en reprochant au DG
d’avoir procédé à des recrutements. « Monsieur
Akohin Koffi Edem, 1er conseiller du CA a expliqué que le Conseil
n’intervient pas directement dans le recrutement des agents, selon le manuel de
gestion des ressources humaines en vigueur, sauf le cas exceptionnel du
directeur de l’institution qui est nommé par le Conseil
 », lit-on dans
le procès-verbal issu des discussions.

L’autre grief porté contre le PCA est
relatif aux actes qu’il a pris et qui sont en violation des textes qui
régissent la coopérative. Il s’agit notamment de « la centralisation du personnel, la création de nouveaux postes dans
l’organigramme de la coopec dont celui de directeur adjoint, la mise en œuvre
des nouveaux textes imposés par Fucec-Togo et le licenciement ou le
remplacement de l’actuel directeur 
». Selon les syndicats, la
violation des textes par le PCA a fait l’objet d’une saisine de la justice et
une ordonnance a été rendue en sa défaveur. « A la question de savoir pourquoi malgré l’ordonnance de la justice, le
CA a pris la décision de licencier le directeur de l’institution, le PCA a
répondu que la décision de justice en réponse à leur requête de sursis en appel
de l’ordonnance de la Cour d’appel tarde à arriver, raison pour laquelle le CA
a pris cette décision pour évincer le Directeur de l’institution puisque, selon
lui, il y a péril en la demeure
 », rapporte le PV. Et selon le rapport
fait par les délégués, le PCA aurait affirmé avoir pris la décision de
licencier le DG pour forcer la main à la justice afin qu’elle rende rapidement
une décision sur l’appel formulé.

A la lecture du PV, on remarque une
divergence de vue au niveau des membres du Conseil d’administration dont la
majorité est pour le rétablissement du DG licencié à son poste. « Dans son intervention, le 1er Vice-président
du CA a décrié la méthode utilisée par une partie du Conseil dans le
licenciement du directeur de l’institution
 », précise le PV.

Mais si les employés observent une grève
pour exiger le rétablissement du DG et l’annulation des décisions prises par le
PCA, c’est en connaissance de cause. Ils s’inquiètent des facilités avec
lesquelles ils peuvent être licenciés si l’injustice faite au DG n’est pas
corrigée. « Si le PCA arrive à
licencier abusivement le DG, qu’en sera-t-il pour nous, simples employés ?
 »,
s’interrogent-ils.

Dans son intervention, la Secrétaire
générale du Synbank, Mme Joséphine Patassé a rassuré les employés quant à la
solidarité de son syndicat envers ses membres. Elle les a appelés à la
solidarité et rappelé la faillite de la société d’assurance Ogar parce que les
employés n’ont pas pris leurs responsabilités en voyant les mauvaises pratiques
qui ont cours en son sein.

Contrairement à la législation dans le
monde du travail, les employés grévistes, sinon une partie a été remplacée par
des personnes externes pour effectuer le travail. « Le Code du Travail interdit à l’employeur de recruter des personnes
externes pour travailler à la place des grévistes. Ils sont en train de
commettre des forfaitures
 », a déclaré M. Alanga, déplorant le fait
que la Fucec-Togo ait décidé de soutenir le PCA dans ses forfaitures.   

Pour l’heure, les multiples démarches du Synbank pour rencontrer le ministre de l’Economie et des Finances sont vaines, mais l’organisation syndicale assure que si rien n’est fait pour rétablir la vérité, la situation risque de paralyser tout le secteur bancaire au Togo.

Géraud Afangnowou

source : Liberté

Source : TogoActu24.com