Présidentielle et méthodes peu orthodoxes : Braquage électoral, terreur, rapt…

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La fête continue dans le sérail sur la
victoire (sic) du « Messi » de la minorité pilleuse, en fait le fruit
d’un braquage électoral en règle. Mais tout porte à croire que le pouvoir ne
veut pas s’en contenter. Après le hold-up, c’est l’heure du rapt des
contestataires. Tout le processus de l’élection présidentielle n’aura été
qu’une suite de méthodes peu orthodoxes sur toute la ligne.

Enlèvement
du conseiller  spécial d’Agbéyomé Kodjo

 « M. Otto Koashie APEDO, Conseiller
Spécial responsable de la sécurité présidentielle a été enlevé cette nuit du 09
mars 2020 à son domicile à Zanguera par une quinzaine d’éléments armés de 3
unités de l’Armée, de la Gendarmerie et des Antigangs dont un cagoulé qui ont
escaladé le mur et défoncé le portail de sa résidence et qui ont menacé de
tirer sur toute personne qui s’approcherait de la maison. La maison a été
perquisitionnée sans mandat tandis que M. Otto Koashie APEDO était menotté par
terre et violenté devant sa femme et ses enfants. La baie vitrée du salon a été
fracassée et tous les portables dans la maison ont été retirés, de même que ses
documents administratifs avant que M. Otto Koashie APEDO n’ait été conduit vers
une destination inconnue ».

C’est cette alerte de la dynamique Mgr
Philippe Fanoko Kpodzro qui a lancé en quelque sorte la journée de lundi. Le
bon sens aurait voulu que si le conseiller a posé un acte qui mérite son
arrestation, cela se fasse en tout respect de la loi, avec un mandat de
perquisition formel délivré par le procureur de la République ou un juge et que
l’opération se fasse en pleine journée. Mais le pouvoir a cru devoir procéder
autrement. On est simplement en face d’une méthode de voyou dont les véritables
desseins sont cachés.

Suite
logique du braquage électoral

Cet enlèvement opéré par le régime
n’étonne pas vraiment.  Il a commencé la
stratégie de la peur depuis l’ouverture du processus électoral, et cet enlèvement
n’est que la suite logique de l’état d’esprit qui l’a entouré.

En effet, la phase d’après-vote a
consisté en un hold-up en règle marqué par le détournement des suffrages
populaires au profit du candidat de la minorité. Alors que les populations ont
manifestement adoubé Agbéyomé Kodjo, leurs votes seront victimes de braquage en
règle et attribués indûment au « Messi ».  Mais elles n’ont pas eu l’opportunité de
réclamer leur victoire, comme le leur demande Mgr Kpodzro.

Le régime a imposé ce hold-up par la
terreur ayant consisté à déployer les corps habillés lors de la proclamation
des résultats. Une stratégie qui a eu l’effet d’apeurer les électeurs et les
empêcher de sortir défendre quoi que ce soit. Illustration palpable de la
détermination du régime à imposer le hold-up à tout prix, à ne rien laisser
remettre en cause la victoire de son « Messi »,
la manifestation appelée par Mgr Philippe Fanoko Kpodzro pour le 28 février
dernier a été réprimée avec sévérité, les jeunes arrêtés à l’occasion traités
comme des terroristes ou bandits de grand chemin…

La question qui se pose à présent, face
à cette logique du pouvoir, c’est de se demander à quoi il faut désormais
s’attendre.

Des
signes précurseurs

L’annonce de cet enlèvement du
Conseiller spécial du « Président
élu
 » réveille des observateurs avisés qui voient des actes bien
prémédités dont les signes avant-coureurs sont apparus au lendemain de la
proclamation le 3 mars dernier des résultats définitifs  de l’élection présidentielle du 22 février
2020 et surtout face à la contestation inaugurée par Agbéyomé Kodjo et les
siens.

En effet, la plupart des porte-voix du
parti au pouvoir et du « Prince »
au cours de leurs sorties, ont appelé le « Président
élu »
Agbéyomé Kodjo à se ressaisir. L’un des tout premiers à
s’illustrer, c’est le Secrétaire Exécutif du RPT/UNIR, Atcholé Aklesso. « La récréation est terminée »,
a-t-il pesté au cours de la conférence de presse du RPT/UNIR le 05 mars,
mettant en garde les contestataires et leur promettant  la rigueur totale.  « Après
le 3 mars, la récréation est terminée. La théâtralité à laquelle nous avons
assisté depuis quelques jours a pris fin. Place aux institutions de la
République d’agir et de faire leur travail. Nous sommes d’accord pour le débat
démocratique, les contradictions des idées. Mais les attaques personnelles : ça
suffit ! La récréation est terminée »,
a-t-il fulminé.

A côté, le Délégué Général du fameux
Mouvement des sages UNIR, le Prof Charles Condi Agba.  « Vous
savez, chez moi à Kabou, on dit : lorsque vous avez tué un poulet et que vous
le laissez par terre, il va s’agiter. Le poulet ne meurt pas comme ça. C’est
normal. Je pense que Agbéyomé va se ranger (…) Agbéyomé est de la maison. Il a
été formé par le RPT. Il connait la loi. Mais c’est normal que quand vous avez
perdu, vous vous agitez un peu avant que les choses normales ne reviennent.
Agbéyomé Kodjo a intérêt à se ranger »,
a indiqué le « Sage » dans une interview.

Au niveau du sérail, on n’aurait pas
digéré le culot du Premier ministre nommé par Agbéyomé Kodjo en la personne
d’Antoine Koffi Nadjombé ayant appelé formellement le « président régulièrement battu », c’est-à-dire Faure Gnassingbé  et tous ses alliés à « négocier pacifiquement leur départ ». Ceci expliquerait
donc cela.

Ces propos, manifestement pour plusieurs observateurs, étaient en quelque sort des avertissements au « Président élu » de se ranger, sinon…

Tino Kossi

source : Liberté

Source : TogoActu24.com