Par Serge Lemask, togo-online.co.uk
La mise en examen du milliardaire Bolloré, par la justice française, pour corruption dans certaines de ses affaires africaines, surtout celles liées aux ports du Togo et de la Guinée défraie la chronique ces derniers jours. Pour le Président du Nouvel Engagement Togolais (NET), Gerry Taama, Il est temps de se poser les bonnes questions sur les propres capacités du Togo à prendre en charge sa destinée en tant que nation, en tant qu’Etat, et surtout en tant qu’organisme économique.
Depuis près d’un mois, c’est l’affaire du siècle. La mise en examen du milliardaire Bolloré, par la justice française, pour corruption dans certaines de ses affaires africaines, surtout celles liées aux ports du Togo et de la Guinée.
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Depuis donc, c’est tempête du désert, tout le monde non seulement en parle, mais s’est mué en spécialiste de droit des affaires, et le dénominateur commun de cette cacophonie, c’est pillage de nos ressources nationales.
J’ai pourtant une seule question à poser. Avant Bolloré, qui gérait le terminal à conteneur du port de Lomé? Progosa. dirigé par ancien associé de Bolloré, lui aussi Français.
Quand on a finit de répondre à ça, il faut aller se coucher. Cette affaire est strictement franco française.
Je me souviens qu’à l’époque j’avais écrit que la France-Afrique était morte pour la naissance des France-Afriques, j’avais été critiqué.
Aujourd’hui, les multinationales sont si voraces qu’elles se dévorent entre elles, qu’elles représentent les intérêts français ou non. De temps de Jacques Chirac et de Foccart, jamais des entreprises françaises ne se seraient étripées en Afrique (c’est mauvais pour l’image) et bien entendu, Bolloré n’aurait jamais été mis en examen. (l’image, l’image c’est l’essentiel.)
Bref, la leçon que nous autres africains nous devons comprendre que ça ne sert à rien de crier panafricanisme ou indépendances si nous ne sommes pas en mesure de gérer efficacement nos pays. Si jamais un dirigeant togolais décide un jour d’expulser les Chinois, Indiens, français et Libanais de ce pays, c’est le jour là que nous découvrirons que notre fameuse indépendance tient à peu de choses, et que l’économie va s’écrouler à une vitesse impressionnantes. Nous manquons de rigueur, à tous les échelons. Voila notre vrai problème.
Au Togo, on aurait certes voulu que les députés de l’opposition fassent comme leur camarades Guinéens, demandent au moins une enquête indépendante, mais on sait aussi que quand il s’agit d’argent, nos députés deviennent subitement aphones. Le jour où ils ont décidé de doubler leurs émoluments, ils étaient aphones aussi. La bouche qui mange ne parle pas, dit-on.
C’est une affaire franço-française. Si on disait qu’on avait retiré le marché chez un Togolais pour donner à Bolloré, je comprendrais toute cette animation.
Pourquoi des Togolais ne peuvent’-ils pas gérer notre terminal? La réponse est toute simple. Nous avons essayé, et ça na pas marché. De toutes les usines lancées en grande pompes dans les années 80 sous Eyadema, seule la sucrerie d’Anié a résisté au temps et à la mauvaise gestion, car exploitée en autonomie par des Chinois.
Il est temps de se poser les bonnes questions sur nos propres capacités à prendre en charge notre destinée en tant que nation, en tant qu’Etat, et surtout en tant qu’organisme économique. Les réussites de Djondo, des avocats Martial Akako, Aquereburu et d’autres succès stories sont certes encourageantes, mais restent isolées dans un océan d’échecs et de ratés.
Pour finir, et il est important de le préciser aux lecteurs, Boloré, qui est la dixième fortune de France, ne réalise que presque 25% de son chiffre d’Affaires en Afrique. C’est assez faible.
Gerry
Togo-Online.co.uk