Fulbert Attisso : « L’armée togolaise doit tirer exemple de l’armée zimbabwéenne pour que le Togo entre en démocratie »

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La position de l’armée, le dialogue qui se profile à l’horizon et la question du départ de Faure Gnassingbé. Toutes ces questions sont abordées par Fulbert Atisso, président de Togo Autrement, parti membre de la coalition des 14 partis politiques. Lecture !

Quelle attitude devra adopter l’armée togolaise ?

Il faut dire au pouvoir que les changements qui interviennent finalement pour les écarter ce sont les changements radicaux. Ce qui se passe actuellement au Zimbabwe avec l’armée qui est intervenue dans le jeu politique pour neutraliser ou mettre à l’écart Mugabe c’est une fin à laquelle tout le monde s’attendait. Maintenant est-ce que nous souhaiterions en tant que coalition des 14 ou en tant que partis politiques de l’opposition que l’armée ait le même comportement ? Eh bien oui nous voudrions que l’armée ait le comportement démocratique pour que l’armée soutienne la cause des démocrates. Je pense que quand vous voyez les protagonistes qui sont face-à-face dans la crise politique togolaise c’est la coalition qui est porteuse de la démocratie. Donc nous souhaiterions que l’armée togolaise tire exemple de l’armée zimbabwéenne pour faire en sorte que le Togo entre définitivement en démocratie.

Le processus de dialogue que vous avez entamé, croyez-vous qu’il peut donner des résultats ?

Au départ nous avons dit quand nous avions commencé nos manifestations que la coalition était ouverte au dialogue. Vous savez que quelles que soient les crises que vous pouvez avoir elles se terminent toujours autour d’une table. Donc nous n’avons jamais été fermés au dialogue. Ça c’est une chose. C’est pour cela que nous sommes contents que la communauté internationale notamment les Etats de la sous-région et la Cédéao s’impliquent pour trouver une solution à notre crise. La délégation ghanéenne était arrivée au Togo la dernière fois. Nous l’avons reçue mais nous avons estimé que c’est une bonne chose que nous ayons un dialogue.

Mais nous avons dit que pendant qu’on sera en train de parler autour de la table nos manifestants, nos populations seront toujours dans les rues. Nous n’allons pas arrêter les manifestations. Nous avons dit que nous souhaiterions que le dialogue ait lieu au Togo pour nous permettre d’être proche de nos populations pour véhiculer les informations et pour communiquer. Et puis nous avons souhaité aussi que ça démarre autour de décembre pour que nous ayons le temps d’harmoniser nos vues parce que vous savez que la délégation ghanéenne a proposé le 27 novembre ou le 28.

Donc nous sommes ouverts au dialogue mais nous disons que ce dialogue ce dialogue ne doit pas ressembler aux dialogues que nous avons connus dans le passé. Parce que vous n’êtes pas sans savoir que nous avons connu beaucoup de dialogues, certains parlent de 25 qui n’ont jamais rien donner. Donc cette fois si dialogue il doit y avoir il faut que la communauté internationale prenne ses responsabilités, tire les leçons du passé du Togo pour faire en sorte que ce dialogue débouche sur des résultats concrets. Mais je puis vous dire que nous ne restons pas opposés mais nous voudrions que ce soit un dialogue qui accouche des résultats concrets pour que le Togo aille à des élections libres, démocratiques et transparentes qui débouchent sur l’alternance et la démocratie.

C’est-à-dire à une transition ?

Ça va être le moyen. Vous savez que dans notre document que nous avons sorti, le mémorandum qui va être distribué dans les prochains jours, nous avons dit que si jamais le dialogue qui va commencer la prochaine fois débouche sur un accord il faut que nous soyons ensemble pour mettre en application cet accord. C’est-à-dire qu’il faut mettre en place un exécutif commun c’est-à-dire enclencher une transition entre le régime et nous parce que c’est nous la coalition des 14 qui sommes protagonistes du gouvernement. Il ne faut pas qu’on nous divertisse en disant l’ensemble de la classe politique. C’est nous qui sommes protagonistes et c’est ensemble avec le gouvernement que nous mettrons en place les institutions transitoires qui nous permettrons d’appliquer l’accord qui sera issu du dialogue.

C’est-à-dire que vous n’êtes plus maintenant dans la logique du départ immédiat du chef de l’Etat. Est-ce c’est ça ?

Nous discuterons au cours de ce dialogue du départ du chef de l’Etat. Le départ du chef de l’Etat suppose que le chef de l’Etat peut partir sur le court terme ou au plus tard en 2020. Donc la question du départ de chef de l’Etat est un sujet de discussion. Alors je ne sais pas si vous voulez savoir que le chef de l’Etat doit partir immédiatement mais nous nous disons que la question du départ du chef de l’Etat est une question cruciale sur laquelle nous allons discuter. Il doit partir soit sur le court terme ou soit au plus tard en 2020. Nous n’accepterons jamais que le chef de l’Etat aille au-delà de 2020 que ce soit clair.

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