Entre magouilles, amateurisme et cynisme, le Lt-Col Akpovy et son groupe exposent le Togo à des lourdes amendes de Macron . 28 millions d’équipements Errea inutilisables . 39 millions d’équipements Sergio toujours impayés
Dans notre parution n°745 du 06 février 2017, nous avions dans une enquête exclusive révélée l’arnaque autour du contrat qui lie la Fédération Togolaise de Football (FTF) à l’équipementier italien Macron. Une arnaque qui a fait payer au Togo jusqu’aux brassards quand bien même la CAF en a offert à tous les pays participants. En tout, 145 millions ont été gaspillés rien que pour l’achat des équipements pour la participation du Togo à la CAN Gabon 2017. Des équipements, en réalité, qui ailleurs, devaient être fournis gratuitement au Togo.
Comme promis, nous revenons une fois de plus sur ce puant dossier des équipementiers à la FTF au regard des derniers développements.
Des règlements de la facture Macron
Nous avions rapporté que le ministre de l’Economie et des Finances Sani Yaya pour son respect des clauses du Code de passation des marchés publics, s’est opposé au règlement des factures de la FTF relatives aux achats des équipements Macron à hauteur de 145 millions FCFA soit 91 millions pour la CAN et 54 millions pour les préparatifs. Aux dernières nouvelles, après l’audition du ministre des Sports Guy Lorenzo et le Président de la FTF Kossi Akpovy par le Premier ministre Klassou sur demande du chef de l’Etat très remonté contre la situation, l’ordre a été donné de régler l’addition salée de Macron. « Toutes les dispositions ont été prises par le gouvernement pour payer Macron. Cela traîne un peu au niveau des transactions bancaires. Mais tout va être réglé cette semaine », rapporte une source très proche du dossier.
En clair, le règlement de cette facture qui constitue une perte sèche pour le contribuable togolais, va certainement enrichir illicitement Akpovy et son entourage dans ce business onéreux.
Paradoxalement, pendant que l’Etat se plie à quatre (4) pour réparer les bourdes de la FTF, la pagaille continue.
Entre magouilles, amateurisme et cynisme, Akpovy et son groupe exposent le Togo à des lourdes amendes
Depuis novembre 2016, la FTF a conclu un contrat de deux (2) ans avec Macron avec obligation pour le Togo d’acheter des équipements à hauteur de 200 millions FCFA par an. Pour cette année 2017, les achats sont évalués à 91 millions FCFA. Malgré le caractère incongru de ce contrat, à partir du moment où il n’est pas résilié, le Togo a l’obligation de s’y soumettre.
Curieusement, à l’occasion des deux (2) matches amicaux de la journée FIFA des 24 et 28 mars face à la Libye et à l’Egypte, « L’équipe nationale du Togo sera habillée pour la circonstance par l’équipementier Puma », selon un communiqué du Secrétaire Général de la FTF Gbenyo Lamadokou.
Il se rapporte que la facture pour ses deux (2) matches s’élèverait à 15 millions FCFA. Dans la foulée, il se rapporte que les responsables de Macron très remontés contre l’amateurisme de la FTF s’apprêteraient à porter plainte contre le Togo.
Pis, la décision de payer à nouveau des équipements à Puma seraient longtemps cachée aux autorités togolaises comme ce fut le cas dans la conclusion du fameux contrat avec Macron. Pourquoi ce nouveau revirement ? Des sources proches de la FTF rapportent que les dettes auprès de Macron auraient motivé la décision de se tourner vers Puma. Mais qu’à cela ne tienne, les sélections du Togo sont du ressort de l’Etat et les achats des équipements doivent être mieux clarifiés au peuple.
A y voir de près, il y a bien un désordre notoire instauré par Akpovy et ses collaborateurs. En un an de mandat, quatre (4) équipementiers ont été déjà utilisés avec des fortunes diverses. A son arrivée le 13 février 2016, le Comité Exécutif de la FTF s’est appuyé sur Sergio Sport. Pour ces cinq (5) matches officiels avec la sélection A et trois (3) regroupements avec les Eperviers locaux, la facture s’élève à 27 millions hors taxes ou 39 millions TTC.
L’équipementier Errea fortement soutenu par le sélectionneur Claude Le Roy a aussi vendu des équipements pour deux (2) matchs à hauteur de 44 mille euros soit 28 millions FCFA. Bizarrement, pour ses qualités douteuses, ces équipements Errea n’ont jamais été utilisés. Gaspillage !
Le cas de Macron à la CAN a coûté 91 millions pour le Togo pour six (6) matchs dont trois (3) seulement ont été joués.
De tous ces équipement susmentionnés, Sergio Sport apparaît le plus abordable pour le Togo. Mais pourquoi le Comité Akpovy tourne dos à l’équipementier moins cher du Togolais et continue d’endetter le pays à l’extérieur ?
De surcroît, il se rapporte que les 39 millions FCFA de dettes contractées ne sont pas payés jusqu’à ce jour à Sergio Sport. Pourquoi autant de haine et de cynisme contre celui qui apparaît pourtant au premier plan dans la candidature d’Akpovy, il y a seulement une année ? Il est important que le gouvernement change de fusil d’épaule pour sortir la FTF de la chienlit vestimentaire.
La promotion des produits togolais ne peuvent se faire que par les Togolais eux-mêmes. Les exemples des équipementiers Tovio au Burkina Faso et Airness au Mali sont des exemples vivants de la promotion des produits locaux.
Le paradoxe patent est que tous les équipements payés ailleurs sont plus chers et jusque-là, la FTF n’a jamais remis en cause la qualité de produits payés chez Sergio. La gestion même des stocks livrés par Macron lors de la CAN conforte l’amateurisme ambiant à la FTF. Tous les équipements des six (6) matches jusqu’en finale avaient été floqués au nom des joueurs au Gabon.
Figurez-vous que pour trois (3) matchs, chacun des joueurs est parti avec les six (6) maillots prévus pour toute la compétition. Or, il suffisait d’une bonne gestion de ce stock chèrement payés pour que pour ces deux (2) derniers matches amicaux, on n’ait plus besoin de payer 15 millions à Puma. Plus grave, la délégation du Togo pour ces deux (2) matchs amicaux en Egypte a dû quitter Lomé en bigarrée. Quelle horreur !
Après Sergio, Macron, Puma, Errea, il ne sera pas surprenant que le Togo soit habillé en juin par Adidas ou Nike. Il n’est que temps que cessent la pagaille et les magouilles sur le dos du pauvre contribuable togolais.
Kokou AGBEMEBIO/Source: Le Correcteur N’753 du 27 Mars 2017
www.icilome.com