Faure Gnassingbé préfère « sa » Madougou à son frère Kpatcha Gnassingbé incarcéré depuis 12 ans

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On se croirait dans le film « SCANDAL » de Shonda Rhimes où le Président américain (Fitz) met tout l’appareil de l’Etat pour sauver sa copine (Olivia Pope). Depuis l’incarcération de sa conseillère Reckya Madougou à la prison de Missérété à Porto Novo au Bénin pour financement du terrorisme, le Chef de l’Etat togolais remue ciel et terre pour voir libérer la Reckya.

Entre Reckya Madougou et son frère de sang Kpatcha Gnassingbé qui croupit en prison depuis une douzaine d’années, Faure Gnassingbé a pris fait et cause pour la béninoise dont la promiscuité avec le numéro un togolais n’est plus à démontrer.

Selon des sources bien informées, le président togolais est en pleine campagne de lobbying et plaidoyer auprès de ses homologues du Nigéria, du Sénégal, et même du Congo Brazzaville pour voir Reckya Madougou sortir de prison.

Une posture surprenante de la part de Faure Gnassingbé qui a démontré au cours de ses nombreux mandats cumulés à la tête du Togo que la libération de prisonniers politiques devenus ses otages personnels, n’est pas inscrite dans son agenda. Pressions, conciliations, décisions de justice, ne lui font pas revenir à de meilleurs sentiments.

Combien de fois son frère Kpatcha Gnassingbé n’a pas introduit de demandes de grâces présidentielles via ses avocats ? Sans oublier les nombreuses initiatives de conciliations au plan familial et de la part du chef canton de Pya. Rien ne semble émouvoir Faure Gnassingbé. A croire qu’il veut voir son propre frère mourir en prison. Pour preuve, malgré l’état de détérioration de la santé du prisonnier personnel de la République, du fait de ces nombreuses années de détention dans des conditions difficiles, aucune faveur ne lui est octroyée pour se faire soigner, un droit pourtant pour tout prévenu. Or il est de notoriété mondiale que les prisons au Togo sont des enfers et la prison de Lomé où est détenu Kpatcha Gnassingbé est la plus surpeuplée du pays et loin des standards requis. Construite pour accueillir 600 détenus, elle abrite plus du double. L’une des raisons pour lesquelles les Nations Unies ont demandé sa fermeture. Mais silence radio du côté de Lomé.

Le pouvoir incarné par Faure Gnassingbé semble bien au-dessus des Nations Unies et de toutes les instances internationales.

Pour rappel, dans le dossier Kpatcha Gnassingbé, des Présidents africains notamment, Mouammar Kadhafi, Omar Bongo, Jerry Rawlings et bien d’autres sont intervenus en faveur de sa libération histoire de donner une chance à la réconciliation et à l’apaisement des cœurs mais Faure Gnassingbé s’est agrippé à des arguments de prétexte pour maintenir injustement son frère en prison.

Le voilà, le « tout puissant » Faure Gnassingbé incapable de clémence envers son frère, dans la même posture que ses ainés de vénérés mémoires pour faire libérer par Patrice Talon Reckya Madougou. Un sort bien ironique, une répétition de l’histoire qui atteste que la roue peut tourner à tout moment. Une situation qui appelle à plus d’humilité et d’humanité de la part de tout dirigeant.

Il est à souligner qu’en 2013, la cour de justice de la CEDEAO a rendu un arrêt attestant de l’inéquitabilité du procès de l’ancien ministre de la défense, Kpatcha Gnassingbé et dénoncer les actes de tortures dont ont été victimes les prévenus et condamné l’Etat du Togo à ses dépens. Faure Gnassingbé choisi de payer les dommages et intérêts, de libérer quelques détenus mais maintient en prison son frère ainsi que le Commandant Atti et le Capitaine Dontema aussi en mauvaise santé.

Deux ans après la cour de la CEDEAO, notamment en 2015, le groupe de travail des nations unies sur la détention arbitraire a reconnu sans l’ombre d’un doute que Kpatcha Gnassingbé est détenu arbitrairement et doit recouvrer sa liberté. Faure Gnassingbé depuis lors n’a bougé le petit doigt. Qu’on le voie se débattre avec énergie pour une femme, de surcroit non togolaise, accusée par son pays d’actes terroristes semble ubuesque aux yeux des togolais qui découvrent hébéter ‘’l’humaniste’’ Faure Gnassingbé.

Ainsi donc Faure Gnassingbé éprouve de la compassion pour autrui, un point positif certes sauf qu’entre son sang, son frère, il a préféré voler au secours de son amie béninoise.

Cette compassion sélective est perçue comme un mépris vis-à-vis de la famille Gnassingbé qui a besoin de se réconcilier et la libération de Kpatcha Gnassingbé constituera un pas vers cette réconciliation tant chantée par Faure Gnassingbé. Comment peut réconcilier les enfants d’un pays quand sa propre famille est divisée ?

Continuer par maintenir Kpatcha Gnassingbé en prison tout en s’activant pour faire libérer Reckya Madougou n’a rien de logique encore moins de cohérent.

K.A.

Source : Liberte

Source : 27Avril.com