La crise politique s’enlise davantage. Les discours, depuis quelque temps, se radicalisent. La tension est perceptible. La reprise des manifestations de rue avec son lot de répression, occasionnant des blessés, est imminente. Face à la situation, les Facilitateurs ne peuvent que rompre le silence. Après Faure Gnassingbé qui s’est rendu à Accra mercredi dernier, c’est le tour de la Coalition des 14 partis de l’opposition de rencontrer Alpha Condé à Conakry.
Même si la présidence de la République togolaise a parlé d’une « visite de travail et d’amitié » marquée par le renforcement de la coopération entre les deux pays, effectuée par le chef de l’Etat togolais à Accra auprès de son homologue Nana Akufo-Addo, les observateurs avertis de la scène politique au Togo n’écartent pas le fait que les deux hommes aient discuté de la crise politique au Togo.
Nana Akufo-Addo étant l’un des Facilitateurs dans cette crise, il est normal que, vu l’état actuel de la situation marquée par la difficulté dans la mise en œuvre de la feuille de route des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président ghanéen interpelle Faure Gnassingbé sur ce qui ne va pas. Le déplacement du chef de l’Etat togolais à Accra se justifie dans ce contexte.
La même préoccupation, à en croire des informations, se fait remarquer chez le président guinéen Alpha Condé. Ce dernier vient d’adresser une invitation à la Coalition des 14 partis de l’opposition, en mettant un avion à la disposition de la délégation qui fera le déplacement à Conakry ce demain samedi.
Sûrement qu’Alpha Condé veut également savoir le problème qui se pose au point où les recommandations de la CEDEAO pour une sortie pacifique et durable de la crise politique, trouvent des difficultés à être mises en œuvre.
Sur place, au Togo, point n’est besoin de démontrer que les jours qui arrivent sont incertains. Le régime fonce, tête baissée vers les élections le 20 décembre prochain. La Coalition des 14 dénonce des « coups de force » et promet reprendre les manifestations de rue. Le gouvernement s’apprête à empêcher ces manifestations. Il faut sauver la situation.
Ces déplacements de Faure Gnassingbé à Accra et de la Coalition des 14 à Conakry sauveront-ils vraiment la situation sociopolitique ? Les jours à venir situeront mieux.
I.K
Source : www.icilome.com