Face à la gouvernance des sécuricrates togolais : l’incontournable transition démocratique

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COMMUNIQUÉ

Le Peuple togolais, doté d’une grande patience, a compris que l’ensemble des principaux acteurs au pouvoir, au Togo comme au sein de la communauté internationale y compris certains chefs d’Etat africains, n’ont fait que légitimer le régime militaro-civil cinquantenaire de la famille Gnassingbé.
 
Ayant tiré conséquences des précédentes élections falsifiées, de la Constitution de 1992 unilatéralement modifiée, de l’Accord Politique Global (APG) de 2006 foulé au pied et non mis en œuvre à ce jour, de la répression des sécurocrates de Faure Gnassingbé, de l’ambiguïté de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de l’Union africaine (UA), de la Communauté Economique et de Développement des Etats d’Afrique Occidentale (CEDEAO), de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de certains Chefs d’Etat africains, le Peuple togolais a compris qu’il doit continuer les marches pacifiques afin de récupérer son droit à l’autodétermination. La majorité des partis politiques togolais, épris d’alternance politique, l’ont compris aussi !
 

1. L’IMPOSSIBLE RENONCEMENT AU DROIT À L’AUTODÉTERMINATION DU PEUPLE TOGOLAIS

 
L’alternance politique au Togo ne pourra plus se faire uniquement sur la base d’une diplomatie, à sens unique où les tractations se font en catimini et excluent le Peuple togolais et sa Diaspora.
 
La Diaspora togolaise, forte de sa pluralité, rappelle par ce communiqué que le problème togolais est un problème politique. Aussi, la réponse à apporter doit être politique avec l’ensemble des parties prenantes y compris la Diaspora dans toute sa diversité. La réponse qu’offre Faure Gnassingbé et son parti Union pour la République (UNIR) se résume à des opérations sécuritaires pour empêcher des marches pacifiques de la population togolaise d’avoir lieu dans le pays. Il s’agit bien donc d’un chantage où les sécurocrates se confondent allègrement avec les militaires, la police, les délateurs, et les milices non-identifiées ainsi que ceux identifiés comme appartenant aux forces armées togolaises mais tolérées par le pouvoir en place. Il est question d’assurer que le système de vases communicants entre ces antidémocrates et une certaine communauté internationale y compris africaine, ne conduisent le Peuple togolais à renoncer à sa lutte pour retrouver son droit à l’auto-détermination. En réalité, le Pouvoir de Faure Gnassingbé se trompe lourdement !
 
Le Peuple togolais, qui rappelle que son droit à l’autodétermination a systématiquement été bafoué depuis l’assassinat de Sylvanus Olympio, le 13 janvier 1963, ne peut accepter d’être divisé, encore moins d’être séparé de sa Diaspora, la 6e région du Togo. Ainsi, le Peuple togolais, appuyé par sa Diaspora non alignée et indépendante, exige une refondation immédiate des conditions du retour de son autodétermination. Cela suppose une nouvelle discipline unitaire tout en respectant la pluralité des acteurs.
 
La libération du Togo relève du marathon démocratique et passe par des marches pacifiques et des actions d’influence. Toutefois, face à un rapport de force asymétrique, il est urgent d’aller chercher des partenaires en dehors de ceux qui légitiment le pouvoir actuel en proposant le maintien de Faure Gnassingbé au pouvoir jusqu’en 2020. De toutes les façons, le Gouvernement actuel dirigé par Mr Komi Selom Klassou doit démissionner et laisser une équipe gouvernementale, disposant de pouvoirs élargis et sélectionnée sur la base de la compétence, gérer la transition… A défaut, des élections législatives et présidentielles anticipées sont indispensables pour refonder le Togo de demain.
 
En effet, il n’est pas possible de conserver le statu quo alors que ce Gouvernement a opté pour remettre les « compteurs à zéro », c’est-à-dire à passer par pertes et profits le non-respect de la Constitution originelle de 1992 approuvée par le Peuple togolais à plus de 97,6 %. Donc, Faure Gnassingbé a choisi de prolonger la tragédie sans fin d’un pouvoir non légitime aux yeux de la population togolaise et d’une partie de la Communauté internationale, restée silencieuse à ce jour. En effet, le projet de loi proposée par Faure Gnassingbé, a pour objet de soumettre à un nouveau référendum populaire, la Constitution de 1992 toilettée des « articles » qu’il souhaite réintroduire paradoxalement par référendum alors que la Constitution originelle de 1992 a été modifiée sans référendum. Il s’agit de réintroduire entre autres :

  • Le mode de scrutin à deux tours ;
  • La limitation à deux mandats de cinq ans non renouvelables.

Bref, un retour à la Constitution originelle de 1992 sans le vote de la Diaspora togolaise devrait alors débuter à partir de 2020. Il s’agit donc bien de prolonger le règne illégitime militaro-civil du système Gnassingbé de 10 ans.
 
Le prix humain pour faire perdurer la gouvernance des sécurocrates au Togo et le règne de l’arbitraire sont inversement proportionnels au silence assourdissant d’une certaine communauté internationale y compris africaine. En effet, les propositions actuelles de l’exécutif togolais pour aller à la table de négociation se résument à faire « accepter » par les partis d’opposition, les propositions de Faure Gnassingbé de restaurer la Constitution de 1992 sans rétroactivité. Autrement dit, il s’agit de préserver le statu quo, donc Faure Gnassingbé au pouvoir jusqu’en 2020 sans changer de Gouvernement.
 
Heureusement, certains Chefs d’Etat africains, loin des caméras, se démarquent de la position de certains de leurs pairs qui soutiennent Faure Gnassingbé. Les premiers réfléchissent à la manière de contribuer à la « démission » du Président togolais, les seconds, à la manière de le maintenir au pouvoir ad aeternam. Les partis politiques d’opposition togolaise ainsi que le réseau de coordination de la Diaspora togolaise indépendante ne doivent pas accepter un médiateur nommé par le pouvoir de Faure Gnassingbé pour gérer la crise togolaise. A défaut, cette opposition constructive devrait demander au Président du Nigeria, Muhammadu Buhari et au Président d’Afrique du sud, Jacob Zuma, de proposer un deuxième médiateur dans cette crise, au cas où Faure Gnassingbé et son Gouvernement continueraient de refuser de démissionner. En effet, les marches pacifiques du Peuple togolais risquent d’être systématiquement empêchées par les sécurocrates et autres milices violentes du pouvoir togolais.
 
Aussi, pour appuyer le droit à l’autodétermination du Peuple togolais, il est demandé que les armées du Nigeria et d’Afrique du sud puissent envoyer un contingent d’au moins 200 militaires avec du matériel de sécurité et d’informations satellitaires au Togo pour protéger les populations, ce dans le cadre d’un mandat de l’Union africaine. La CEDEAO s’est totalement déconsidérée en choisissant le dernier des autocrates sanguinaires de la sous-région à sa tête pour un an. La CEDEAO reste incapable de démettre Faure Gnassingbé malgré les multiples atteintes abjectes aux droits humains et les maltraitances et les tortures des citoyens togolais par ses milices et ses forces de perturbation des manifestations pacifiques de la population togolaise. Cela devrait permettre de faire aboutir les revendications légitimes du Peuple togolais et accélérer la démission pacifique de Faure Gnassingbé et de son Gouvernement. Cette force militaire de l’Union africaine aura pour mission de stopper les opérations punitives, arbitraires et violentes organisées par le pouvoir de Faure Gnassingbé pour « mater » le Peuple togolais, -l’opposition indépendante en particulier- sur l’ensemble du territoire togolais.
 
La lutte du Peuple togolais est irréversible et celles et ceux qui souscrivent pour l’autodétermination du Peuple togolais, se doivent, en âme et conscience, d’apporter leur contribution volontaire qui fera la différence et assurer la victoire finale. Restons donc vigilants face aux ruses diverses et maintenons la mobilisation au sein de nos réseaux de coordination respectifs !
 

2. QUELLE MÉDIATION, QUELLE TRANSITION ET AU PROFIT DE QUI ?

 
Dans l’histoire des 57 années du Togo, la Diaspora togolaise a unanimement constaté qu’une certaine Communauté internationale a utilisé, -parfois abusé-, des instruments du droit international pour légitimer le pouvoir monarchique au Togo, tout en servant ses propres intérêts.

  • Comment peut-on encore croire qu’un Etat, membre de cette communauté internationale et ayant des antécédents coloniaux, peut ne pas défendre les intérêts de ses entreprises multinationales installées au Togo ?
  • Comment peut-on être crédule au point de croire que les Chefs d’Etat africains et francophones qui se sont alignés sur les positions d’une communauté internationale ambiguë ne vont pas chercher à gagner du temps pour mieux enterrer la lutte du Peuple togolais à son autodétermination ?
  • Comment croire que les parties prenantes du réseau de coalition des partis d’opposition, des associations de la société civile togolaises et de la Diaspora réclamant le retour de la Constitution de 1992 au Togo avec effet rétroactif ne finissent pas par trahir la cause poursuivie par le Peuple souverain face à des bastonnades, des brimades, des pressions diverses, des chantages et des achats de conscience tant des sécurocrates de Faure Gnassingbé que de certains Chefs d’Etat africains ?

Aussi, la lutte du Peuple togolais et de sa Diaspora a besoin de Dieu lui-même, car face à ces forces du marché, ésotériques et politiques, le courage du Peuple togolais face à la réponse disproportionnée et inhumaine de Faure Gnassingbé doit être dopé. La Communauté internationale y compris les Chefs d’Etat africains ne peuvent soutenir l’insoutenable au Togo.
 
La Diaspora Togolaise plurielle, non-alignée et indépendante est majoritaire au sein des citoyens togolais vivant à l’extérieur du territoire togolais. Le régime de Faure Gnassingbé a refusé de recenser et de donner le droit de vote à cette Diaspora, 6e région du Togo. La Communauté internationale y compris africaine doit s’engager à ne faire de l’ingérence au Togo que si cette ingérence n’a pas pour objet de stopper le droit à l’autodétermination du Peuple togolais.
 
Quelle incohérence que de chercher d’un côté les solutions pour contenir en Occident les questions migratoires et, d’un autre côté, empêcher l’autodétermination des Peuples africains en légitimant, parfois instaurant, des régimes autocratiques comme le cas au Togo ? La Diaspora togolaise demande à la Communauté internationale et aux Chefs d’Etat africains de considérer l’offre nouvelle que constitue la mise en place d’un programme sur la « migration circulaire » géré de manière équilibrée entre les Etats et la Diaspora. L’inversion du nombre de migrants illégaux se déplaçant de l’Afrique vers l’Occident est à ce prix. Aussi, la participation de la Diaspora dans les gouvernements africains – togolais en particulier –  devient une des conditions incontournables pour la réussite des médiations, des transitions politiques, et en définitive, de l’émergence sur le continent.
 
La Diaspora togolaise plurielle et indépendante ne peut être exclue du processus de médiation, surtout si certains chefs d’Etat africains et autres envoyés de l’ONU, de l’OIF et de la CEDEAO décrédibilisée ne semblent vouloir soutenir que les propositions du pouvoir togolais, notamment de procéder à un référendum pour reconfirmer le référendum d’adoption de la Constitution originelle de 1992 sans effets rétroactifs.
 
Le Peuple togolais n’a pas choisi de vivre sous le règne de l’arbitraire et des préceptes archaïques d’une gouvernance de sécurocrates de Faure Gnassingbé dont certains, importés d’ailleurs, se sont recyclés en milices anti-autodétermination pour terroriser et massacrer le Peuple togolais dans son propre pays.
 
Au Togo, la capacité du système de Faure Gnassingbé d’empêcher le vivre ensemble et en paix doit être stoppée. Cette capacité de nuisance et de violence fondée sur l’arbitraire bloque les opportunités d’amélioration du mieux-être pour chaque citoyen.
 
Le Peuple togolais ne se laissera pas abuser, une énième fois, par un dialogue légitimant le statu quo. Il faut de véritables négociations avec des médiateurs neutres acceptés par toutes les parties prenantes. A défaut, Faure doit démissionner et partir ! Ceux des forces militaires ayant commis des fautes, des infractions, des délits, des violations diverses, des abus de droit et des crimes contre les citoyens togolais devront être jugés et condamnés au cours de la période de transition. En attendant la démission officielle de Faure Gnassingbé, ce dernier devrait s’atteler à libérer tous les prisonniers politiques et proposer de financer les soins médicaux et autres dommages collatéraux avec l’argent de l’Etat, – « momentanément encore » – sur son compte personnel ou celui de ses proches. La libération des deux leaders religieux de Sokodè, l’Imam Alassani Mohamed Djobo (dit Alpha Hassan Mollar) et Alpha Abdou Wahidou demeure une priorité.
 
Le Gouvernement de transition gagnerait à ne pas oublier la Diaspora, la 6e région du Togo et la société civile togolaise dans la constitution du Gouvernement de transition.
 
Dans cette attente, le droit de manifester pacifiquement, -sans violence et sans intimidation-, avec la protection des forces de sécurité togolaises doit être respecté par Faure Gnassingbé. Les coupures intempestives des réseaux de communication téléphones et Internet) doivent cesser.
 
25 octobre 2017.
 
Les Organisations de la Diaspora togolaise signataires (par ordre alphabétique)

LES ORGANISATIONS DE LA DIASPORA TOGOLAISE SIGNATAIRES OK
 1. Collectif pour la Vérité des Urnes – Diaspora Togo CVU-TOGO-DIASPORA OK
 2. Diaspora Togolaise au Canada pour la Démocratie DIASTOCADE Montréal, Canada OK
 3. ETIAME (Mouvement Y-en-a marre) Bruxelles, Belgique OK
 4. Fédération de la Diaspora Togolaise (FDT) au Canada Montréal, Canada OK
 5. Mouvement Mobilisons-Nous MMN, Etat de New-York, Etats-Unis OK
 6. Renaissance Togo (plusieurs Etats aux Etats-Unis, dont) Washington D.C., Etat de l’Illinois, Etats-Unis OK
 7. Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis DTI – Etat d’Arizona OK
 8. Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis DTI – Etat d’Iowa-Nebraska OK
 9. Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis DTI – Etat du Tennessee-Georgia OK
 10. Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante, Etats-Unis DTI – Etat de l’Illinois OK
 11. TOGOLAIS DEBOUT Etat de Washington OK
 12. United States Diaspora Council of Togo – USDCT Etat de l’Illinois, Etats-Unis OK

25 octobre 2017.
 
Pour la Direction du Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante
 
Le Secrétariat général provisoire de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante
 
Jean-Pierre Akoété Balikpo
 
Contact : [email protected] (qui transmettra)
 

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