Les agents peu scrupuleux des frontières Togo-Ghana, Togo-Benin et Togo-Burkina-Faso continuent leur racket, malgré les dispositions prises par la Cedeao sur la libre circulation dans cet espace communautaire. Le 8 juin dernier, Faure Gnassingbé, Président en exercice de la Cedeao, à la frontière de Kodjoviakopé, avait laissé entendre que les rackets sont « un problème constant ». « Nous savons ce que la réalité est exactement et nous connaissons les plaintes des populations », a-t-il déclaré.
Même si Faure Gnassingbé avait demandé à « tous les personnels de sécurité et des douanes qui y sont préposés à faire preuve de grande responsabilité en respectant scrupuleusement les prescriptions communautaires de la Cedeao sur la libre circulation des personnes et des biens », rien n’est traduit dans les faits.
C’est ce que confirment les rapports d’une étude diligentée par le Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement (GF2D).
« L’étude de référence sur les pratiques empêchant la mise en œuvre effective du protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens aux postes frontaliers Togo-Bénin, Togo-Ghana et Togo-Burkina-Faso » est l’intitulé de cette étude faite sur un échantillon de 288 personnes aux trois frontières du 25 juin au 15 juillet 2017.
Et le constat est là. Extorsions de fonds, barrages illicites, saisies de marchandises, prélèvements illicites, rackets, retards dans le transport des marchandises, harcèlements de tout genre et parfois des violences physiques sont les maitres-mots à ces frontières.
Sur cette période, 64,6% des personnes renseignent que les frontières ne sont pas sécurisées. 58,3% affirment avoir été victimes de violences aux frontières et les femmes en sont les plus vulnérables. Ce qui signifie que la libre circulation au sein de l’espace Cedeao n’est qu’un leurre.
Face à ce constat, le rapport révèle également que le passeport de la Cedeao qui était censé être le quitus de la libre circulation peine à être matérialisé. Alors ce défi doit être relevé. Pour concrétiser la libre circulation dans les espaces communautaires, il faudra, selon l’ONG, sensibiliser les populations.
Aussi, « les parties prenantes sont invitées à harmoniser la législation nationale conformément aux dispositions du protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens, à organiser des contrôles visant à sanctionner les fonctionnaires indélicats qui profitent de l’ignorance des populations pour organiser la corruption, les blocages et l’érection anarchique de barrières sur les routes », préconise le rapport de l’étude.
M E
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