Après la diffusion d’un reportage de la chaîne américaine CNN sur une vente aux enchères de migrants, l’Union africaine a dépêché sa commissaire aux Affaires sociales en Libye. C’était lundi dernier, le 27 novembre. Amira El Fadil a rencontré les autorités, et visité un des centres de détention de migrants de Tripoli.
« Quand j’ai visité le centre de détention de Tariq al-Matar qui est un des centres sous le contrôle des autorités il y avait beaucoup de détenus, plus de 3000 migrants, dans un même lieu. L’endroit était bondé. Il y avait une section pour les femmes et les enfants, certains avaient la gale, il y avait aussi des nourrissons… Je peux dire que les conditions humanitaires ne sont pas bonnes.
Le rapatriement pourrait prendre six mois
C’est pour ça que nous avons besoin de soutenir le gouvernement libyen, d’identifier avec les pays d’origine la nationalité des migrants et leur fournir des documents de voyage… On doit travailler vite pour accélérer notre opération de rapatriement. Notre priorité, c’est vraiment le rapatriement. On doit évacuer ces migrants de Libye.
On va d’ailleurs se réunir lundi pour mettre en place notre cellule opérationnelle. Si nos Etats membres sont suffisamment coopératifs, on prévoit de rapatrier 15 000 migrants d’ici la fin de cette année».
Ce rapatriement volontaire de tous les migrants bloqués en Libye pourrait prendre au total six mois, estime Amira El Fadil.
Comment l’Union africaine entend accélérer le processus ? En mobilisant ses Etats membres qui ont déjà fait des offres concrètes, poursuit la responsable de l’Union africaine.
Des offres concrètes
«Le Royaume du Maroc a offert son aide. Les autorités marocaines ont proposé de contribuer au transport des migrants. Vous savez que ces voyages coutent très cher. Nous attendons encore les détails de leur proposition via leur ambassade à Addis Abeba mais ils ont déjà fait leur annonce durant le sommet qui a eu lieu à Abidjan.
Le Rwanda a dit qu’ils étaient prêt à aider mais aussi à accueillir des migrants qui ne voudraient pas rentrer dans leur pays d’origine.
Nous attendons encore l’aide pays membres qui pourraient envoyer des missions en Libye pour vérifier la nationalité des migrants. C’est un des défis car ces migrants n’ont pas de papiers, pas de passeports. On a besoin que nos Etats membres africains envoient des diplomates en Libye, pour identifier ces migrants. C’est un point majeur sur lequel la commission de l’union africaine doit jouer tout son rôle.
Les Etats membres ont fait part de leur volonté lors du sommet d’Abidjan. Tous ceux qui ont reçu des informations de l’OIM sur leurs ressortissants, ont dit qu’ils étaient prêts, qu’ils voulaient que ces gens rentrent chez eux».
Source : www.cameroonweb.com