La CAN 2017 se poursuit au Gabon désormais sans les Eperviers, contraints de faire leurs cartons, tout juste après leur dernière sortie de poule contre les Léopards. Cette élimination précoce est due à plusieurs facteurs sur fond d’errements du staff technique. Retour sur une symphonie inachevée.
Les Eperviers, éliminés après leurs trois matches de poule, sont rentrés au bercail ce mercredi nuit à bord d’un avion spécial. Un nul (0-0) contre les Eléphants de la Côte d’Ivoire et deux défaites respectivement contre les Lions de l’Atlas et les Léopards de la République démocratique du Congo sur le même score de 1-3 constituent le bilan du Togo. Un fiasco donc.
En dehors de la RDC qui est restée constante pendant ses trois rendez-vous de poule, l’on peut dire qu’il avait de la place pour les Eperviers pour peu qu’ils aient élevé leur niveau de jeu. Même si certains trouvent qu’ils ont atteint le summum de ce qu’ils pouvaient donner.
Maintenant que la sélection nationale et son staff sont rentrés au pays, il va falloir crever l’abcès, situer les responsabilités pour mieux entrevoir l’avenir.
L’effectif
Dans l’ensemble, on a senti chez les internationaux togolais, l’envie de mieux faire, de mouiller le maillot, de faire plaisir aux supporters et aux téléspectateurs. Les déclarations des uns et des autres le confirment. Mais dans les rencontres de haut niveau, l’envie seule ne suffit pas. Tout se prépare en amont – le stage de Saly au Sénégal semble carboniser les joueurs. En dehors des «sans clubs», la plupart des Eperviers sont en méforme pour la simple raison qu’ils ne jouent presque pas dans leur club.
La configuration tactique mise en place par le sélectionneur national sur le terrain n’est pas de nature à aider les joueurs. Les observateurs ont noté aussi des erreurs individuelles et un manque de patron au milieu de terrain. Bref, le Togo est parti à la CAN 2017 en terre gabonaise avec un effectif pas au mieux de sa forme.
Emmanuel Adébayor, le capitaine, lui, a fait ce qu’il a pu. Franck Simon de France Football s’en enflamme : « Avant le tournoi, on s’interrogeait à juste titre sur sa forme et son manque de rythme puisque Sheyi est toujours sans club. Dès le début, il a démontré qu’il était dans le rythme, et a confirmé lors de chaque sortie. Contre la RDC, il a tantôt joué les remiseurs, tantôt les pointes offensives et a toujours cherché la passe vers l’avant. Il est d’ailleurs impliqué sur la réduction du score à 2-1. Adebayor n’a pas triché et mérite certainement les éloges qui lui ont été tressées ».
Le staff technique
Le technicien français a dit qu’il continuera l’aventure avec le Togo jusqu’à la CAN 2019 au Cameroun, le pays dans lequel il avait débuté son périple sur le continent africain en 1985. Soit. Il faut donc avoir le courage de relever ses erreurs afin d’entrevoir l’avenir avec beaucoup plus d’assurance.
Au Gabon, Claude Le Roy n’a pas été le sorcier blanc que les Togolais espéraient. Son nul, arraché contre la Côte d’Ivoire est dû au hasard. La preuve, il est vite dépassé par les évènements avec des compositions expérimentales par la suite. Hervé Renard et Florent Ibenge, ces anciens adjoints, lui ont damé les pions. Il est resté impassible devant les dispositifs tactiques de ses anciens disciples. Il s’est mélangé les pinceaux. Steven Lavon d’africatopsports parle « des errements tactiques » sur sa page facebook.
Loin de nous toute idée de remettre en cause son passé. Mais il va falloir que ses lacunes soient identifiées afin que les mêmes erreurs ne se reproduisent dans le futur.
L’instance faîtière
La Fédération togolaise de football (FTF) a tout mis en œuvre pour que tout se passe bien à la phase finale. Et c’est à son honneur. Mais elle s’est tellement effacée de peur d’offusquer le sélectionneur principal que ce dernier a vu son influence s’agrandir au fil du temps dans le nid des Eperviers. Ce qui n’est pas sans risque.
L’autre chantier important qui attend Guy Kossi Akpovy, président du Comité exécutif de la FTF, est de trouver, le plus rapidement possible, une formule pour recadrer les joueurs dans leur exigence financière. Les contribuables ne peuvent pas continuer à graisser la patte aux internationaux sans résultats sur le terrain. A titre d’exemple, pourquoi ne pas supprimer les primes de campement, de participation à une phase finale et ne payer que les efforts de qualification pour la CAN, pour les ¼ de finale ainsi de suite ?
Pour ce faire, il faut nécessairement que l’instance faîtière en charge de football fasse signer une charte en ce sens aux joueurs désireux de porter la tunique jaune et donne l’exemple à travers une gestion rigoureuse et transparente de ses avoirs.
Les comptes
Comme le ministre en charge des Sports, Guy Madjé Lorenzo, l’a promis, les Togolais attendent que le délai de six mois pour faire les comptes de la gestion des fonds mobilisés pour la participation des Eperviers à la CAN Gabon 2017 soit respecté. Et que cette fois-ci, les rapports financiers se fassent dans les règles de l’art. Il y va de la crédibilité du ministre qui a presque juré que rien ne sera plus comme avant.
Ce n’est qu’en tirant les conséquences de ce qui n’a pas bien fonctionné au pays d’Ali Bongo que la sélection peut espérer repartir sur de nouvelles bases saines, pour les joutes futures.
En effet, les éliminatoires de l’édition 2019 débutent en juin prochain. Le Togo est logé dans la poule D en compagnie de l’Algérie, du Bénin et de Gambie. Il fait son entame contre les Fennecs probablement à Alger avant de recevoir à Lomé en mars 2018 les Ecureuils lors de la seconde journée….. Pour se qualifier pour la prochaine compétition panafricaine, le Togo doit sortir premier de son groupe ou terminer parmi les trois meilleurs deuxièmes.
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