Enquête/CEET : Fraudes aux compteurs : qui protège les faussaires libanais ? Plus de 20 milliards FCFA de perte annuelle

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Enquête/CEET : Fraudes aux compteurs : qui protège les faussaires libanais ? Plus de 20 milliards FCFA de perte annuelle

Le départ précipité du Président du Conseil d’Administration de la CEET, Jonas Daou, plus d’un an après sa prise de fonction en janvier 2016, relance le débat sur la gestion calamiteuse de cette société d’Etat. La CEET, à l’instar des autres sociétés d’Etat dont la faillite est déjà prononcée, est une vache à lait du système. Une véritable caverne d’Ali Baba aux mains des prévaricateurs assermentés, confortés dans l’impunité qui se servent à cœur joie dans les caisses pour leurs prodigalités.

Népotisme, magouilles, fraudes, recrutements fantaisistes, marchés gré à gré souvent non exécutés, corruption, tels sont les maux qui gangrènent cette boîte dont le tableau de bord est au rouge depuis des années. Dans le rapport de l’étude au fond du projet de Loi de Finances, gestion 2016, la fragile situation de cette société est décrite comme suit. Le projet de budget de l’exercice 2016 ressort une perte de plus de 7 milliards de FCFA. Les emprunts s’élèvent à 65 milliards de F CFA, le niveau de la dette de l’administration générale envers la CEET s’élève à 16, 9 milliards de FCFA dont 16,1 milliards de F CFA de factures impayées ; les pertes techniques et commerciales du réseau électrique évaluées à 20 milliards de FCFA chaque année.

Cette situation alarmante ne dissuade en rien les voleurs de la République de continuer leur pillage. Ainsi les différentes directions qui se succèdent à la tête de la société sont mises à rude épreuve, balancées entre les réseaux obscurs et les forces occultes dont il faut nécessairement préserver les intérêts et avantages. Le mandat du Directeur général Djétéli, sous la bienveillance du Conseil d’Administration présidé par Katari Foly-Bazi, a été un feuilleton de scandales à rebondissement abondamment relayés par la presse.

En janvier 2016, le DG Gnandé Djétéli et son adjoint Amoussou-Kpéto qui ne s’accordaient pas les violons, ont été poussés à la sortie. Le Conseil d’Administration aussi a fait sa toilette. Jonas Daou a pris la tête du nouveau Conseil d’Administration pendant qu’un cadre connaissant bien la maison en la personne de Kakatsi prend la Direction générale. La mission est de sauver les meubles et relancer une société au bord du gouffre.

Plusieurs dossiers étaient sur la table des nouveaux responsables qui devaient donner une suite, notamment les recrutements fantaisistes, mais aussi les fraudes aux compteurs par les Libanais et certains particuliers qui font perdre à la société plus de 20 milliards de FCFA par an. Parmi les dossiers à scandales transmis à la nouvelle direction, se trouve la fraude au compteur avec le cas précis de la société Indusplast prise la main dans le sac. C’est donc le sort réservé à cette fraude à grande échelle par les responsables de la CEET, du ministère de l’Energie et des Mines et celui de la Justice avec des rebondissements sur fonds de complicité, de trafic d’influence et de tentative de corruption qui constitue le fil rouge de cette enquête.

Elle vise aussi à mettre en exergue, outre la fraude au compteur généralisée qui va des sociétés aux privés, surtout les barons, l’impunité dont bénéficient les auteurs.

La fraude au compteur, le sport favori des Libanais en toute impunité

La corruption est devenue depuis plusieurs décennies le mode de gouvernance du système RPT-Unir. Autant les décideurs s’en mettent plein les poches et compromettent de grands projets d’investissements, comme c’est le cas actuellement du scandale de la route Lome-Vogan-Anfoin, autant les cadres et fonctionnaires de l’administration et des sociétés d’Etat s’en donnent à cœur-joie. Le cancer de la corruption est le grand tueur de la plupart des sociétés d’Etat au Togo et l’impunité dont bénéficient les auteurs n’est qu’une prime à l’encouragement.

Les responsables de la CEET, tout comme les simples agents de cette société, ne sont pas en marge de cette tendance qui permet de s’enrichir en un temps record. Le scandale dont nous faisons échos dans cette parution remonte en 2014. Le 23 juin 2014, une équipe du DCCO (Département Contrôle Comptages) de la CEET visite les équipements du comptage d’énergie électrique Moyenne Tension de la Société INDUPLAST.

Au cours de cette visite inopinée, l’équipe a constaté, au regard des valeurs des mesures effectuées ; une incompatibilité entre le rapport du transformateur de courant ( TC) programmé au compteur et de celui installé. Cette anomalie a pour effet un enregistrement erroné de l’énergie consommée au compteur. Lorsqu’une énergie de 100 est injectée, le TC programmé au compteur n’enregistre que 40. Ce contrôle s’est déroulé en présence du client, et l’équipe de la CEET était accompagnée d’un huissier de Justice qui a dressé un procès-verbal de constat.

Nous sommes en présence d’un cas de fraude au compteur préjudiciable à la société, mais aussi au Trésor public. Dans ce cas précis, le fraudeur tombe sous le coup de la loi. Ainsi sur la base du manque à gagner correspondant à 60% d’énergie non enregistrée de 2010 à 2014, une facture de redressement d’énergie de 3 642 239 901 FCFA (trois milliards six cent quarante-deux millions deux cent trente-neuf mille neuf cent un) a été adressée aux responsables de la société frauduleuse INDUPLAST, avec une invitation à une négociation. Le 5 octobre 2015, s’est tenue dans la salle de réunion de la CEET, une réunion d’échanges entre une délégation de la société INDUPLAST et celle de la Direction de la CEET assistée de Me Tchitchao Tchalim, Conseil Juridique du Gouvernement. Le Procès-verbal dont la rédaction s’est procuré une copie renseigne sur l’ampleur de la fraude, mais aussi les tentatives des fraudeurs de réfuter tantôt les faits, ou dans une certaine mesure le montant du redressement.

On y découvre aussi la légèreté avec laquelle la Direction de la CEET y compris le Conseil d’Administration, a conduit les discussions au point de revoir presque de moitié sans aucune justification le montant de l’amende que les responsables d’INDUPLAST ont vite fait de contester. Quel a été le deal entre les responsables de la société et le Directeur général de la CEET que les fraudeurs ont voulu voir en personne au point que ce dernier revoie l’amende à la baisse de moitié ? On ne le saura jamais mais toujours est-il que la suite réservée à cette fraude à grande échelle renseigne plus d’un.

Tentative de corruption

Le dossier a été enterré par la Direction générale de la CEET et le Conseil d’Administration. Mais à son arrivée au ministère des Mines et de l’Energie, Ably Bidamon le ressuscite et le confie à Amoussou-Kpeto qui était à l’époque le DG adjoint de la CEET. De nouvelles négociations s’ouvrent aves les responsables de la Société Induplast qui contestent toujours le montant réduit de l’amende Non seulement ils refusaient de payer l’amende, mais aussi pour étouffer le dossier, ils tentent de corrompre les responsables de la CEET à coût de millions.

Cette tentative de corruption fut constatée par un procès-verbal d’huissier. L’information sur les fraudes aux compteurs et la tentative de corruption de monsieur Amoussou-Kpeto par le Président du Conseil d’Administration de la société Induplast a été portée à la connaissance du ministre de la Justice Pius Agbetomey le 12 janvier, en une réunion au cabinet par le DG adjoint de la CEET en personne. Cette saisine informelle est suivie d’un courrier formel au ministère de la Justice le 19 janvier dont la Rédaction s’est procuré une copie. « Nous venons par la présente vous remercier très sincèrement d’avoir bien voulu nous recevoir dans votre cabinet le 12 janvier dernier malgré vos multiples occupations. Au cours de nos entretiens, nous avons évoqué les cas de fraudes aux compteurs et l’opportunité d’une loi de pénalisation de la fraude aux compteurs.

Sur le deuxième point, vous nous avez donné l’évidence que le nouveau code pénal a adressé le problème globalement pour les services publics concédés tels l’eau, le téléphone et l’électricité. S’agissant du premier volet de nos discussions, nous avons noté vos bons conseils sur les cas évoqués. Nous profitons de l’occasion pour vous rappeler le cas spécifique de la société INDUPLAST. Cette société a été contrôlée en juin 2014 et nos constats ont relevé que si nous injectons une énergie de 100, son compteur n’enregistre que 40 avec des évidences de manipulation du système de comptage de 2012 à 2014. Le redressement initial de 3,6 milliards de FCFA a été réduit à 1,5 milliards de F CFA par notre Directeur Général quand le client a contesté la période suspecte au motif que son activité a été progressive de 2012 à 2014.

Mais l’analyse de la tendance des consommations du client sur la période en cause relève une constance annuelle de la consommation d’énergie électrique sur cette période. En décembre dernier, lorsque nous avons demandé au client de nous produire son plan de paiement du montant redressé, en lieu et place, il nous a apporté une enveloppe d’argent que nous avons fait constater par voie d’huissier. Nous joignons à la présente, le compte rendu de réunion de négociations avec le client ainsi que l’acte d’huissier. Nous tenons à vous informer de tout ceci parce que nous voulons amorcer, à l’encontre du client, les procédures forcées de recouvrement du montant initial de redressement, estimant que les infrastructures publiques que l’Etat réalise à coups de milliards de nos francs ne doivent pas être indûment utilisées par des sociétés qui sapent notre économie et qui ne sont mues que par l’appât du gain facile », écrit le DG Adjoint d’alors au ministre de la Justice.

Le 29 janvier 2016 le ministre de la Justice envoie un courrier réponse à la Direction de la CEET dans lequel il assure de la disponibilité de son département à accompagner la société pour la manifestation de la vérité (Courrier réponse en fac-similé). La suite sera un silence radio, même de la part de la Justice saisie d’un cas de fraude et de corruption avérée. On en était là lorsque le Conseil d’administration de la CEET et les deux responsables de la Direction générale ont été débarqués au profit d’une nouvelle équipe qui a pris fonction en janvier 2016.

Où en est-on avec le cas INDUSPLAST et les autres?

Le sulfureux et fumant dossier de fraude au compteur de la société INDUPLAST que certains ont voulu étouffer s’est retrouvé sur la table des nouveaux dirigeants, particulièrement le Président du Conseil d’Administration Jonas Daou. Ce dernier s’est emparé de ce dossier à rebondissements sur fond de tentative de corruption et de trafic d’influence. Il fait venir de la France un expert du fabricant des compteurs.

La seconde expertise du compteur de la société INDUSPLAST révèle une fraude plus grande que prévue. L’expert a relevé que le compteur a été manipulé 4 fois sur une période de trois ans ( 3 ans) pour un moins perçu de 4, 2 milliards FCFA pour la CEET. Un préjudice loin des 3, 1 milliards de F CFA que le Directeur Général d’alors Gnandé Djetélia cru revoir à la baisse à 1, 5 milliard FCFA, une somme contestée par le fraudeur. Cette nouvelle expertise qui révèle une fraude à grande échelle n’a pas été rendue publique, même si le PCA avait prévu de faire venir de nouveau le fabricant du compteur pour un audit de tous les compteurs des sociétés clientes. Il n’aura pas le temps de le faire.

Le jeune PCA démissionnaire, malgré son esprit d’ouverture et sa rigueur, selon ses proches, n’a pas rendu publics les rapports de gestion à polémique du duo Gnandé Djételi et Amoussou-Kpeto. On imagine que ce rapport a été au moins transmis au Conseil de surveillance présidé par le ministre des Mines et de l’Energie.Quid de la Commission anti-corruption qui doit nécessaire s’inviter à la CEET pour mettre fin à ce vaste réseau de fraudeurs aux compteurs qui pullulent dans cette boîte et font perdre à l’Etat plus de 20 milliards de F CFA par an ?

La fraude au compteurs un business très juteux pour les cadres et agents de la CEET

Le cas de la société INDUPLAST, leader de la production des emballages plastiques au Togo toujours en activité, malgré le décret d’interdiction de la production des emballages plastiques, n’est que l’arbre qui cache la forêt. Les industriels véreux, surtout libanais, et depuis un certain temps chinois, se font manipuler les compteurs par les agents de la CEET. Ces industriels minorent leurs factures d’électricité, parfois de 200 millions ou 150 millions par mois de moitié et les agents complices de la CEET passent à chaque fin du mois aux caisses de ces sociétés pour prendre des contreparties de 1 à 3 millions.

Les montants en jeu étant énormes, les dessous de table aussi, cette fraude est devenue une pratique courante qui permet à certains agents ou cadres de la CEET de s’enrichir tels des Crésus. On évoque le cas d’un releveur de cette boîte qui a réussi, grâce à cette pratique, à se faire construire plusieurs maisons à Lomé et envoyer ses enfants de ses propres moyens pour les études en Occident. Les mêmes individus sont sollicités par les pontes du régime pour le trucage de leurs compteurs à domicile.

Les Libanais de la société INDUPLAST se la coulent douce avec les milliards de la CEET en poche; peut-être même ont-ils déjà arrosé les officiels de pots de vin. Pendant ce temps, le Togolais ordinaire se voit couper le courant pour des impayés de 10 000 F, 5000F, parfois moins. Selon l’indice mondial de la performance énergétique « Global Energy Architecture Performance Index Rapport 2017 » publié le 22 mars par le Forum économique mondial ( WEF) et le Cabinet de Conseil en Stratégie Accenture Strategy, le taux d’électrification au Togo est d’à peine 31,49%, loin derrière ses voisins le Bénin ( 38,40%), le Ghana (64,06%), le Nigeria (55,60%), la Côte d’Ivoire ( 55,80%). En Afrique, même les pays comme le Congo, l’Erythrée, le Sénégal, le Cameroun sont loin du Togo. Autant dire que sur ce plan, au-delà des discours pompeux, le régime de Faure Gnassingbé a du chemin à se faire.

Une lutte anti-corruption et contre l’enrichissement illicite à la CEET pourrait circonscrire les déperditions financières et les fonds récupérés pourraient servir à l’extension du réseau électrique dans les villages et hameaux qui sont plongés dans l’obscurité après 57 ans d’indépendance. Mieux, la récupération de ces 20 milliards F CFA de pertes chaque année ainsi que la maîtrise de certaines dépenses fantaisistes (commande de 150 millions de champagne Ruinart par an pour cadeaux à la Présidence et aux institutions de la République) pourraient entraîner une baisse du tarif d’électricité ce qui peut impacter considérablement l’ensemble de l’économie générale et le pouvoir d’achat des ménages en particulier. Mais visiblement, les préoccupations des dirigeants, en commençant par Faure Gnassingbé, semblent bien ailleurs. En attendant, la ronde des charognards se poursuit au-dessus de la CEET, dans l’indifférence totale.

Enquête/CEET : Fraudes aux compteurs : qui protège les faussaires libanais ? Plus de 20 milliards FCFA de perte annuelle

Compte rendu de réunion du 5 octobre 2015 entre la société Induplast et la CEET

Le lundi 5 octobre 2015, s’est tenue dans la salle de réunion de la Direction Générale de la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET), une réunion d’échanges entre une délégation de la Société INDUPLAST et celle de la Direction Générale de la CEET assistée de Maître Tchitchao TCHALIM, Conseil Juridique du Gouvernement.

Etaient présents :

• Maître Tchitchao TCHALIM, Avocat-Conseil du Gouvernement
• Côté CEET :

– M. AMOUSSOU-KPETO Ayao, Directeur Général Adjoint (DGA);
– M. AKAKPOVI-EBAH Gavo Kouassi, Chef Département Contrôle Comptages (DCCO);
– M. ATTIGNON Yaovi Mawulé, Chef Département Juridique de la CEET.

• Côté Société INDUPLAST :

– EL HADJ ROUFAYE Ali, Président du Conseil d’Administration (PCA);
– M. SAYEGH ALI, Directeur Général (DG).

La réunion a démarré à 10 h 02 min par le mot de bienvenue de M. AMOUSSOU-KPETO Ayao, Directeur Général Adjoint (DGA) de la CEET aux participants.

Situant l’objet de la réunion, le DGA de la CEET a annoncé que la rencontre a pour but de vider le contentieux né du contrôle du comptage effectué par la CEET le 23 juin 2014 chez le client «Société INDUPLAST», Référence 02 18 05 0900 01. Il a ajouté que la réunion est placée sous la présidence de Maître Tchitchao TCHALIM, Avocat-Conseil du Gouvernement.

Après que les participants à la réunion se soient présentés les uns aux autres, le DGA de la CEET a invité M. AKAKPOVI-EBAH Gavo Kouassi à relater succinctement les faits du litige.

Selon M. AKAKPOVI-EBAH Gavo Kouassi, une équipe de contrôle du DCCO a, dans le cadre des activités de contrôle, visité les équipements du comptage d’énergie électrique Moyenne Tension de la Société INDUPLAST le 23 juin 2014. Au cours de cette visite, l’équipe a constaté au regard des valeurs des mesures effectuées, une incompatibilité entre le rapport du transformateur de courant (TC) programmé au compteur et de celui installé. Le rapport du TC se présente ainsi qu’il suit :

programmé au compteur est de 40/5 ampères,
• installé est de 100/5.

Cette anomalie sus exposée a pour effet d’engendrer un enregistrement erroné de l’énergie consommée au compteur. Lorsqu’une énergie de 100 est injectée, le TC programmé au compteur n’enregistre que 40.

Le contrôle s’est déroulé en présence du client ou de son représentant. L’anomalie détectée a été notifiée au client. Lors du contrôle, les contrôleurs de la CEET étaient accompagnés d’un Huissier de Justice qui a dressé un procès-verbal de constat. Puis, le client a été invité à la CEET pour engager une négociation à l’amiable.

La facture initiale de redressement d’énergie en se basant sur le manque à gagner correspondant à 60 % d’énergie non enregistrée de 2010 à 2014 s’élevait à 3.642 239 901 FCFA. Les négociations durant plusieurs jours entre la délégation de la Société INDUPLAST, accompagnée de deux représentants de la Société d’Administration de la Zone Franche (SAZOF), avec le Chef DCCO ont duré plusieurs jours. L’Adjoint au DG de la Société INDUPLAST a plaidé devant le DCCO leur incompréhension des factures de redressement.

Les négociations n’ayant pas abouti sur le montant de la facture à payer, le DCCO a, par correspondance en date du 27 juin 2015, demandé à la Directrice Commerciale et de la Clientèle (DCC) de la CEET l’application d’un coefficient de lecture de 2,5 sur les consommations du Client INDUPLAST à compter de la facturation de juin 2014. Cette mesure conservatoire a permis à la CEET de ne plus perdre la consommation d’énergie de 60% jusqu’à la date d’aujourd’hui.

Pour leur part, les représentants de la Société INDUPLAST ont décidé d’aller rencontrer le Directeur Général de la CEET. En réponse à leur demande d’audience, Dr. Gnandé DJETELI a reçu le DG SAYEH, accompagné de son Directeur Général Adjoint. Au cours des échanges, la délégation de la Société INDUPLAST a admis l’existence de l’anomalie, mais s’interroge sur la date de sa survenance. Car, elle estime que les installations électriques de la Société ont été contrôlées six (6) mois plus tôt. Ils ont demandé une révision de la facture à la baisse. Aussi, dans le cadre d’un règlement à l’amiable, le DG de la CEET a transigé et la facture de redressement initiale a été ramenée à 1 500 000 000 FCFA. Cette facture a été transmise par courrier au client le 25 août 2015. Mais la Société INDUPLAST a, dans une lettre en date du 25 août 2015, contesté cette facture de 1 500 000 000 FCFA en relevant le caractère unilatéral de son établissement.

Par lettre en date du 9 octobre2014, la CEET a mis en demeure sa cliente à se rapprocher du DCCO pour conclure les modalités de paiement de la facture, sous peine de se voir suspendre la fourniture du courant dans les 72 heures.

Le 27 janvier 2015, le PCA de la CEET a présidé une réunion regroupant les différents acteurs des deux sociétés à la Direction Générale de la CEET afin d’écouter la version des représentants des deux parties, INDUPLAST et la CEET. Depuis, le règlement du contentieux n’a pas évolué jusqu’à ce jour.

Invité à prendre la parole, EL HADJ ROUFAYE Ali, le PCA de la Société INDUPLAST, a remercié la CEET pour son initiative de les convier à la rencontre et salué la présence de Me Tchitchao TCHALIM. Sur les faits de l’espèce, il a adhéré à la présentation des faits tels que relatés par le Chef DCCO. Mais il a ajouté que lors du passage d’un Expert français ensemble avec l’équipe de contrôle de la CEET, l’Expert a déclaré qu’il n’y avait aucun problème sur le comptage.

Cette intervention du PCA ROUFAYE Ali a suscité la mise au point du Chef DCCO qui a levé l’équivoque en indiquant qu’il ne s’agit pas d’un contrôle de comptage, mais d’une visite organisée par le Fournisseur ITRON dans le cadre d’une formation des agents de la CEET.

Pour M. SAYEGH ALI, Directeur Général de la Société INDUPLAST, il a repris la même version des faits en soulignant qu’il était préoccupé de chercher à connaître l’origine du problème concernant son comptage. En effet, les agents de la CEET sont passés effectuer un contrôle du comptage alimentant le point de livraison de la société INDUPLAST 6 mois avant le contrôle accusateur. Pour finir, il se déclare fatigué, épuisé par le problème du comptage et a estimé que l’histoire de sa société constitue un sabotage. Enfin, il souhaite une solution définitive et juste pour ce litige.

Prenant la parole, Me Tchitchao TCHALIM a déclaré que le contentieux qui nous réunit met en présence deux grands opérateurs économiques du pays qui ont besoin l’un de l’autre. En effet, la CEET produit et distribue de l’énergie électrique tandis qu’INDUPLAST consomme l’énergie électrique pour faire tourner ses outils de production.

Lorsque M. SAYEGH ALI déclare qu’il est fatigué, épuisé par le problème du comptage électrique, il exprime bien comment un problème non résolu absorbe mentalement, physiquement, matériellement et financièrement. Aussi, quand on fait face à un problème, il vaut mieux que le problème soit résolu par les protagonistes que par une tierce personne. Sinon, si c’est l’instance judiciaire qui va trancher le litige, ce sont des solutions qui vont s’imposer aux parties.

En regardant de plus près les faits de l’espèce, c’est la répétition de l’indû qui engendre un enrichissement sans cause. Si par exemple, explique Me Tchitchao TCHALIM, je vous donne des choses, mais je vous en donne en trop, le trop perçu doit être remboursé. Aujourd’hui, il est évident que le nouveau compteur mis en parallèle de l’ancien enregistre la vraie consommation de la société INDUPLAST.

On fait soi-même sa décision, même si vu de l’extérieur, on peut s’étonner qu’on quitte une facture de redressement initiale de 3.642 239 901 FCFA pour une facture transigée de 1 500 000 000 FCFA. Au regard du fait que la Société INDUPLAST emploie près de 2500 travailleurs, paie des impôts à l’OTR, Me Tchitchao TCHALIM demande à la CEET d’accorder des conditions souples de paiement à son client pour régler définitivement ce problème. La Société INDUPLAST indiquera le montant de l’acompte à payer sur la base du montant de la facture transigée de 1 500 000 000 FCFA et le solde sera transféré en un échéancier à convenir avec la CEET tout en prenant en compte les contraintes d’INDUPLAST.

Le PCA de la Société INDUPLAST a pris la parole pour dire que la direction de son entreprise s’en remettait entre les mains de la CEET et attend une convocation d’elle pour discuter des modalités de règlement de la facture.

Le DGA Ayao AMOUSSOU-KPETO de la CEET, pour sa part, a exprimé ses vifs remerciements à MeTchitchao TCHALIM pour son doigté dans la conduite des discussions. Il a, par ailleurs, insisté sur les points saillants de son intervention, à savoir :

– Quand quelqu’un intervient en votre faveur, il faut faire en sorte qu’il ne soit montré avec l’index de la main gauche ;

– Il vaut mieux régler soi-même les problèmes plutôt que de se voir imposer les solutions de l’extérieur ;

– Sur le montant en jeu, il n’y aura plus de négociation à faire, le règlement amiable se fera sur la base de la facture transigée de 1 500 000 000 FCFA ;

– Que INDUPLAST propose le règlement d’un acompte et le solde sera versé sur la durée à convenir d’accords parties ;

– Se rappeler que de l’équilibre financier de la CEET dépend l’équilibre de l’économie du Togo.

Le DGA a terminé en remerciant la Société INDUPLAST d’avoir accepté l’invitation de la CEET et Me TCHALIM pour le compromis proposé.

Pour terminer, Me Tchitchao TCHALIM a souhaité le meilleur pour les deux sociétés et a invité la CEET d’être à l’écoute de ses clients.

La réunion a pris fin à 11H 40 min.

Yaovi Mawule ATTIGNON

Selon le world economic forum, Le taux d’électrification dans 24 pays

Cinq pays africains arrivent ex-aequo en tête du classement des pays africains ayant les meilleurs taux d’électrification, selon l’indice mondial de la performance de l’architecture énergétique «Global Energy Architecture Performance Index Report 2017 » publié le 22 mars par le Forum économique mondial (WEF) et le cabinet de conseil en stratégie AccentureStrategy.

Cinq pays situés en Afrique du nord (Algérie, Egypte, Libye, Maroc et Tunisie) font partie des 69 pays sur les 127 étudiés, où le taux d’électrification a atteint 100%.

L’Afrique du Sud (99è rang à l’échelle mondiale) arrive juste derrière ces cinq pays avec un taux d’électrification de 85,40%.

Viennent ensuite le Ghana (taux d’électrification de 64,06%), le Sénégal (56,50%), la Côte d’Ivoire (55,80%) et le Nigeria (55,60%).

L’Ethiopie, le Kenya, la Zambie, le Mozambique et la Tanzanie arrivent en bas du tableau, aussi bien à l’échelle africaine qu’au plan mondial, avec des taux d’électrification inférieurs à 27%.

Classement complet des 24 pays africains sur les 127 étudiés :

1-Algérie (100%)
2-Egypte (100%)
3-Libye (100%)
4-Maroc (100%)
5-Tunisie (100%)
6-Afrique du Sud (85,40%)
7-Ghana (64,06%)
8-Sénégal (56,50%)
9-Côte d’Ivoire (55,80%)
10-Nigeria (55,60%)
11-Cameroun (53,70%)
12-Botswana (53,24%)
13-Namibie (47,26%)
14-Congo (41,60%)
15-Zimbabwé (40,46%)
16-Bénin (38,40%)
17-Erythrée (36,08%)
18-Soudan (32,56%)
19-Togo (31,46%)
20-Ethiopie (26,46%)
21-Kenya (23,00%)
22-Zambie (22,06%)
23-Mozambique (20,20%)
24-Tanzanie (15,30%)

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