Les liqueurs et autres vins frelatés… Dans le milieu, on les appelle «raccourcis». Avec des taux d’alcool fortement élevés, on n’a pas besoin de beaucoup d’argent pour avoir sa « dose ». 200 FCFA suffisent largement pour ne pas envier celui qui aura dépensé des milliers de francs CFA au bar pour des bouteilles de bière.
A LIRE AUSSI: [Info TogoWeb] : accusé d’abus sexuels, Pascal Agboyibo s’offre une nouvelle vie en RDC
En plus, le client a un éventail de choix : « Don carlos », « Don Garcias », « Eperon », « Pastis », « Vieux Menthos », « Gin Harpon », « Dry Gin », « Venus », « whisky café », « café rhum » etc. En sachet, en bouteille ou en carton, peu importe. L’essentiel, c’est de pouvoir se saouler à moindre coût. Pourtant, l’origine de ces produits pose problème. Dans un passé récent, ce genre de boissons était exclusivement importé.
Mais voilà que depuis quelques temps, certains hommes d’affaires évoluant dans le domaine et voulant maximiser leurs gains, ont décidé de les produire localement. Désormais, seuls les ingrédients sont importés. Tout le processus de distillation se passe sur place à Lomé. L’activité est très luxuriante. Le nombre sans cesse croissant de consommateurs de ces liqueurs en dit long sur l’étendue du marché. La menace est de taille.
A LIRE AUSSI: Secret de Palais: le jour où Talon a snobé Faure à l’aéroport de Lomé
Avec un pouvoir d’achat faible, de nombreuses personnes n’ont plus que ce genre de boissons comme recours, pour étancher leur soif d’alcool. Les unités de production prolifèrent comme des champignons dans les quartiers. Impossible d’avoir un œil sur leurs activités.
La plupart d’entre elles fonctionnent dans la clandestinité et leurs produits échappent à tout contrôle. Au ministère en charge du commerce, difficile d’avoir la moindre information claire sur ces usines d’un genre nouveau. Avant de lancer leurs activités, certains promoteurs se soumettent aux démarches administratives prévues à cet effet. Ils fournissent un dossier en bonne et due forme pour l’obtention de l’autorisation d’implantation de leurs unités. Mais dès qu’ils ont ce document, ils disparaissent dans la nature.
L’adresse fournie à l’autorité devient caduque. Impossible de les repérer. Conscients de la mauvaise qualité de leurs produits, ils deviennent des fugitifs, se déplaçant de quartier en quartier pour éviter les contrôles et autres taxes. D’autres n’ont même pas la moindre trace dans les registres du ministère. Le répertoire de ces unités disponible à l’Office Togolaise des Recettes est très squelettique. Mais les responsables ne se font pas d’illusion.
A LIRE AUSSI: Pétrolegate: enfin, les langues se délient ! [REVELATIONS]
Le plus gros lot est dans la clandestinité et il est pratiquement impossible de se faire une idée de ce qui se passe en réalité sur le terrain. Disséminées même dans les quartiers d’habitation, la plupart de ces unités travaillent la nuit. Par le passé, certains faisaient l’objet de dénonciation auprès du Laboratoire. Mais depuis un certain temps, ces dénonciations se font de plus en plus rares.
Insalubrité, équipements de production précaire et non-conformité du processus de fabrication sont autant de défaillances qui caractérisent ces unités. Conséquence, le marché est inondé de ces produits de contrebande, très toxiques et dangereux pour la santé. Ainsi, il est très fréquent de rencontrer ces liqueurs avec des suspensions surprenantes à l’intérieur. De la même manière, l’on rencontre des
« Pastis » qui refusent de se troubler au frais ou au contact de l’eau. Or, la particularité de cette liqueur, en temps normal, c’est de se troubler dès le moindre contact avec l’eau ou après quelques temps au frais. Une autre façon de reconnaître ces fausses liqueurs, consiste à regarder de près ce qui est écrit sur les étiquettes d’emballages.
A LIRE AUSSI: Alerte: abus des aphrodisiaques, les dangers qui vous guettent [Enquête]
Il s’agit, le plus souvent, d’emballages précaires fabriqués au Nigeria, sur lesquels on peut lire un français approximatif du genre « Produit du London » ou « Produit du France ». Conservées pendant une certaine durée, certaines de ces liqueurs peuvent s’évaporer et laisser leurs emballages vides.
Les conséquences de ces alcools sur la santé sont désastreuses, explique un spécialiste de la santé. Lorsque le processus de distillation n’est pas bien mené, ils peuvent contenir des substances très nocives comme le méthanol qui peut causer le cancer du pancréas, des attaques du système nerveux et, à terme la cécité.
L’Union No 1443
Source : Togoweb.net