Les méthodes de gangster continuent avec le processus électoral qui conduit progressivement vers les élections locales prévues pour le 30 juin prochain. Le régime cinquantenaire qui a la mainmise sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les autres institutions impliquées dans le processus, s’accommode des adversaires dociles, ceux qu’il est habitué à manœuvrer dans le seul but de garder le pouvoir, pendant que les adversaires sérieux et redoutés sont tout simplement écartés.
Après le compte rendu de la CENI sur le nombre de dossiers de candidature enregistrés samedi dernier, c’est à la Cour suprême de rendre publique la liste définitive des candidats à même de participer à ces élections. Et sans surprise, les listes des adversaires de taille, redoutés par le régime de Faure Gnassingbé, n’y figurent pas. Même pour de simples élections locales, le RPT/UNIR n’est pas capable d’ouvrir le jeu électoral, afin que chaque citoyen puisse faire ses preuves. La peur de la perte du pouvoir fait ressurgir des vieux démons qui faussent le jeu démocratique et plongent le Togo davantage dans les méandres de la dictature à la nord-coréenne.
Jusqu’alors, on se demande sur quelle base la Cour suprême a rejeté ou invalidé la liste « Ensemble pour le Togo » de l’ancien ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Pascal Bodjona. Et pourtant, quelques heures plus tôt, elle avait débouté une double plainte sur la dénomination de cette liste. La plaignante, présidente de l’association « Ensemble pour le Togo » a cependant insisté qu’elle n’a jamais porté plainte contre Bodjona. Personne, même les proches de l’ancien Directeur du Cabinet de la Présidence de la République ne comprennent pas ce qui motive cette décision de la Cour suprême.
Toutes ces machinations n’ont qu’un seul but. Ecarter un adversaire de taille. Pour cela, on a mis à contribution les institutions de la République qui, elles aussi, se plient aux desiderata du régime cinquantenaire au moindre claquement de doigt. Faure Gnassingbé et son clan connaissent bien les « opposants » dociles avec qui ils peuvent continuer la comédie politique au Togo. Ceux-là sont bien connus pour leur accompagnement. Eh bien, visiblement, il ne faut pas permettre à ceux dont on ne maîtrise pas l’agenda de s’immiscer dans le jeu. Ne dit-on d’ailleurs pas que vaut mieux coopérer avec le sorcier qu’on connaît plutôt que de vouloir être ami avec le voleur qu’on ne connaît pas ?
Pascal Bodjona est arrêté dans sa course vers la Mairie d’Agoè-Nyivé. Ainsi en a décidé le régime cinquantenaire, après la mise à l’écart ou le maintien en exil d’autres potentiels candidats. Ce sont les nouvelles méthodes de fraude sous les tropiques. Des frappes préventives qui consistent à neutraliser certains adversaires de taille avant même le début de la compétition.
Source : www.icilome.com