Education: Bawara, attention à ne pas dépasser les bornes !

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Après leur mise à pied privative de rémunération, à l’exception des allocations familiales, les enseignants togolais accusés d’avoir diffusé de fausses informations sur les médias et les réseaux sociaux, six des douze mis en cause devront comparaître, incessamment, devant une commission de discipline mise en place à cet effet.

C’est ce qu’a annoncé, au travers d’un arrêté pris le 4 mars dernier par Gilbert Bawara, le Ministre de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Social. Une procédure qui fait craindre le pire pour les mis en cause.

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On se rappelle qu’en mi-février, le Gouvernement, par décision du Ministre de la Fonction Publique a mis à pied, avec privation de rémunération, douze enseignants. A l’origine, Gilbert Bawara reproche notamment à ces agents de l’Administration Publique d’avoir, entre autres, appelé à la cessation de travail aux primaire et secondaire.

Ceci, en violation des règles d’éthique et de déontologie de la Fonction Publique au Togo. « A l’avenir, chaque infraction aux règles, principes et valeurs de la Fonction Publique fera l’objet d’une mesure disciplinaire appropriée… », a martelé, en guise d’avertissement, le Ministre de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Social.

Cette sommation, aux yeux de l’opinion, suffisait pour contraindre tous les enseignants à la discipline, car sachant sur quelle piste glissante ils s’aventureraient en cas de récidive. Mais non. Gilbert Bawara n’entend point s’arrêter là. Par un arrêté pris fin semaine dernière, ce dernier informe du déferrement de six de ces enseignants mis en cause, relevant du ministère des enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, devant le conseil de discipline.

Composé de cinq membres, ce conseil écoutera chacun des enseignants et appliquera, en retour, une sanction en rapport à la gravité des faits et au degré d’implication de chacun. Et ces sanctions, en cas d’application, vont d’un simple avertissement à un blâme, avec ou sans inscription au dossier de déplacement d’office, en passant par une mise à pied ne pouvant pas excéder un mois, la suspension de fonctions, avec suspension de traitement ou encore de radiation d’avancement d’échelon ou du tableau d’avancement.

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Mais ce n’est pas tout. Les mis en cause sont également passibles d’une exclusion temporaire de fonctions, avec suspension de traitement, d’abaissement d’échelon, de rétrogradation ou d’abaissement de classe, et pire, de révocation soit, sans suspension des droits à pension, soit avec suspension des droits à pension. Et c’est là le hic !

Ne pas trop tirer sur la corde

En effet, il est du ressort de l’autorité d’asseoir la discipline au sein du secteur de l’éducation. Dans ce sens, la sanction annoncée le 16 février paraît largement une mesure dissuasive pour amener ces derniers à prendre toute la mesure de la gravité des actes posés. Mais vouloir corser la mise ou faire comparaître vaille que vaille ces derniers devant un conseil de discipline semble trop tirer sur la corde. Encore le contexte est déjà fragile. Cette dernière démarche, à l’analyse, n’est pas de nature à faire revenir l’accalmie dans le monde de l’éducation, par la force de la bâillonnette.

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A vouloir trop compresser la bouteille, elle finit par s’exploser, dit-on, souvent. Seul le dialogue et le consensus paraîssent l’approche la plus idoine pour éviter le remake des mouvements d’humeur que le monde de l’éducation a connus au Togo, ces dernières années. Il n’est donc pas encore tard, si la volonté y est. Cela va dans tiraillements entre gouvernement et enseignants, ne demandent que l’instauration de meilleures conditions pour étudier.

Flambeau No 676

Source : Togoweb.net