« Désormais, il n’y aura plus des frais d’inscription pour les examens » avait lancé à Elevagnon dans l’Est-Mono le candidat au 4ème mandat lors de la campagne pour la présidentielle du 22 février dernier. Pour une rare fois, Gnassingbé Faure tient en partie une promesse de campagne. Par arrêté interministériel N°837/MEPSTA/MESR/META en date du 19 novembre 2020 « les frais d’inscription aux divers examens scolaires et universitaires sont supprimés pour compter de la rentrée 2020-2021 ». Les examens concernés sont :
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- Pour les enseignements primaire et secondaire général : le Certificat d’Etudes du Premier Degré (CEPD), le Brevet d’Etudes du premier cycle secondaire (BEPC) et le Baccalauréat première partie (BAC1).
- Pour l’enseignement technique : le Certificat de fin d’apprentissage (CFA), le Brevet de technicien supérieur (BTS), le Brevet de technicien agricole (BTA), le Brevet Professionnel (BP), le Brevet de qualification professionnelle (BQP), le Brevet d’études professionnelles (BEP), le Certificat d’aptitude professionnel (CAP), le Baccalauréat première partie (BAC1). Pour l’enseignement supérieur : le Baccalauréat deuxième partie (BAC2), le Brevet de technicien Supérieur (BTS) et le Diplôme de technicien supérieur agricole (DTSA).
Pour le ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, Prof Dodzi kokoroko, « cette disposition salutaire et progressive participe de l’égalité de chances devant les charges scolaires et constitue une promotion de l’école comme le meilleur ascenseur social ».
Décision salutaire mais…
Au-delà de tout, cette mesure du gouvernement devra considérablement soulager les parents et élèves. Mais à voir l’expérience avec l’école primaire gratuite décrétée en 2008, il faut davantage de dispositions pratiques pour l’effectivité de cette disposition. On a souvenance en mars 2008, le gouvernement avait décrété la gratuité de l’école au préscolaire et au primaire. Jusqu’à ce jour, son application est fortement décriée du fait du manque de mesures d’accompagnement. A l’annonce de la suppression des frais d’inscription aux différents examens, cela fait tic dans la tête de beaucoup de Togolais. A cela, il faut ajouter le contexte de la prise de cette décision.
Quelle couleur de l’année avant les examens ?
Après des rencontres infructueuses entre le gouvernement et les syndicats des enseignants, une grève de 72 heures (16 au 18 novembre) a paralysé les activités la semaine dernière. Porté par la Fédération des Syndicats de l’Education Nationale (FESEN), le mouvement de débrayage a été largement suivi sur toute l’étendue du territoire avec des conséquences dramatiques surtout en cette période de la pandémie à coronavirus.
La FESEN dénonce le non respect du Protocole d’Accord signé en avril 2018. Au terme des trois jours de grève, la rencontre à laquelle le gouvernement a convié les syndicats s’est transformée en une séance des invectives. Rien n’a été décidé de concret pour la suite.
De quoi les semaines et mois à venir seront faits ? De quelle couleur sera l’année académique 2020-2021 ? Les élèves vont-ils passer les examens à la maison?
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Toutes ces interrogations doivent avoir leurs réponses adéquates pour que finalement la suppression des frais d’inscription aux examens puisse avoir un sens. Généralement, le pouvoir de Gnassingbé Faure est un habitué du dilatoire et des contradictions insoupçonnables. Le bon sens aurait voulu qu’une solution soit trouvée aux revendications des enseignants. En clair, l’urgence était la situation des enseignants.
Il importe que Gnassingbé cesse la roublardise et l’impertinence dans ses actions. La gouvernance sur fond d’aveuglement volontaire n’a fait que détruire ce pays.
Kokou Agbemebio
Source : Le Correcteur
Source : Togoweb.net