Par Marcelle Apévi
Les saisons pluvieuses constituent une période de prolifération féconde des moustiques. En cette période reconnue de risque pour les ménages, en ce qui concerne le paludisme surtout, les populations conscientes multiplient les mesures de lutte contre cette maladie mortelle pour surtout la mère et l’enfant. Au lot de ces moyens, dormir sous une moustiquaire imprégnée est devenu une pratique qui implique des sensibilisations. A ces sensibilisations destinées à assurer un changement de comportement au sein des foyers, les autorités togolaises et leurs partenaires associent depuis quelques années, un projet annuel de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées pour permettre aux différents bénéficiaires de se mettre à l’abri des moustiques.
Si à travers ce projet, des foyers bénéficient de moustiquaires imprégnées, la problématique reste leur utilisation à bon escient. Normalement, le baromètre qui doit permettre de constater la bonne utilisation de ces moustiquaires doit être la diminution des malades de paludisme. Malheureusement, ce nombre connait chaque année une augmentation vertigineuse. Nombreuses sont des femmes enceintes qui voient leur vie ainsi que celle de leur enfant en passer. Contrairement à la logique qui demande à ce que les initiateurs interrogent ce projet, ils intensifient la distribution et en ont finalement fait un business annuel qui ne tient même plus compte des périodes propices à l’utilisation de ces moustiquaires. Cette année, les recensements d’éventuels bénéficiaires de ce projet ont été faits en plain cœur de la saison pluvieuse qui ont connu une fin et plonger le temps dans la mousson. Malgré les attentes des populations, ces moustiquaires ne sont malheureusement pas distribués jusqu’à ce jour. Chose incompréhensible.
Il ressort alors de toute analyse qu’il s’agit d’un business annuel qui permet à certains de se mettre plein la poche. Pour preuve, il fut une année où les partenaires ont acculé le Togo, arguant clairement que les moustiquaires avaient été détournées. A l’époque, curieux constat, ces moustiquaires avaient été commercialisées sur le marché togolais. Lors de cette affaire qui a en fin de compte couté des centaines de millions aux contribuables togolais, le ministre Charles Condi Agba, alors en charge de la santé, non seulement avait rejeté la responsabilité mais aussi avait parlé de « DETOURNEMENT D’OBJECTIF » sans être inquiéter.
Certains observateurs affichent clairement leur désolidarisation de ce projet de distribution de moustiquaires imprégnées aux populations. Selon eux, la mesure idoine pour mettre les populations à l’abri des moustiques n’est pas la distribution de moustiquaires, mais plutôt la destruction des foyers de fécondation et de prolifération des moustiques. Ce qui malheureusement ne s’entend pas par ces hommes en costards qui s’attachent à la distribution de moustiquaires imprégnées MILDA qui leur permet de s’enrichir au dos des pauvres populations encore et toujours sacrifiées aux profits d’une minorité.
Il convient donc de revoir le cadre de ce projet afin qu’il soit en adéquation avec les besoins réels des populations togolaises.
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