La semaine dernière, trois leaders de la Coalition des 14 partis politiques ont séjourné à Paris et se sont entretenus avec le président en exercice de l’Union Africaine, Alpha Condé. A en croire des sources bien informées, l’opposition est toujours déterminée au sujet de la satisfaction des préalables qui sont entre autres la libération de l’ensemble des détenus politiques, la libération des détenus dans l’affaire des incendies des marchés du Togo, la levée des contrôles judiciaires sur tous les acteurs politiques et de la société civile, entre autres, Me Zeus Ajavon, Jean Eklou et la levée du siège des villes de Sokodé, Bafilo et Mango au nord du pays. Toutefois, une autre situation taraude l’esprit des leaders de l’opposition.
En effet, la communauté internationale demanderait à l’opposition de faire partie d’un gouvernement de transition pour préparer les élections locales et les législatives prévues pour 2018. Mais les leaders de l’opposition exigent toujours le départ du Chef de l’Etat togolais avant la fin de son mandat actuel, c’est-à-d ire 2020. Dans l’autre camp, on voudrait que Faure Gnassingbé puisse se présenter en 2020 et 2025 en cas de victoire en 2020.
Un choix et les risques
De toute évidence, un choix s’impose à l’opposition. Dans un premier temps, si les leaders de l’opposition choisissent de continuer par exiger le départ de Faure Gnassingbé avant 2020 en toile de fond, la multiplication des manifestations, ce sera sans le soutien de la communauté internationale. En effet, dans le contexte actuel la communauté internationale ne peut soutenir officiellement cette revend ication. Et Alpha Condé l’a bien souligné. « Pour le départ du président, c’est une question interne du pays. Je ne peux pas m’en mêler », a déclaré récemment le président en exercice de l’Union Africaine. En fait, la communauté internationale sachant l’appui de l’armée au régime cinquantenaire, craint une déstabilisation du pays si le régime tombe subitement. De ce fait, il faut préparer en douleur ce régime à laisser les rênes du pays. Mais connaissant, les manœuvres dilatoires de l’exécutif, togolais l’opposition redoute de se faire rouler dans la farine une nouvelle fois.
En outre, il serait difficile pour l’opposition d’expliquer ce revirement à leurs partisans. Selon Nathaniel Olympio, président par Intérim du Parti des Togolais, il sera très difficile aujourd’hui de revenir dire au peuple togolais que le chef de l’Etat ne pourra pas partir. « Ce ne serait pas acceptable », a-t-il prévenu. Un parti politique comme l’Union des forces du changement (Ufc), même s’il ne veut pas le concéder, a déjà fait les frais d’une union avec le pouvoir sans le consentement de sa base électorale. Entrer donc, dans un gouvernement de transition sans un accord écrit de Faure Gnassingbé de ne plus se présenter en 2020, se présente comme un coteau à double tranchant. Mais quel qu’en soit le cas, les leaders de l’opposition doivent faire un choix. Un choix qui doit faire abstraction des calculs politiques au risque de noyer encore une fois le mouvement populaire. En attendant, les manifestations continuent.
Source : www.icilome.com