Dossier Kodjo: ces menaces que Faure ignore

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Lever l’immunité parlementaire de Gabriel Agbéyomé Kodjo pour quelle fin ? C’est la question qu’il convient aujourd’hui de se poser, si tant est que le but visé par la requête du Procureur est de mettre derrière les barreaux, Agbéyomé Messan Kodjo. Ceci, au regard des nombreux chantiers qui attendent sur le terrain du développement.

Même si, officiellement, aucune procédure n’est, pour l’heure, enclenchée par la Justice, la majorité des Togolais ne se méprend, tout de même, pas sur l’évidence. La célérité ayant caractérisé la procédure, débouchant sur sa levée de l’immunité parlementaire, prouve à suffisance que la finalité de la démarche serait, à n’en point douter, l’incarcération de M. Agbéyomé Kodjo. Mais alors à quelle fin ? Est-on en droit de se demander.

En effet, tous les Togolais ont encore en mémoire, les conséquences fâcheuses des nombreuses crises sociopolitiques qui ont secoué le pays depuis les années 90, 1993, 1998, 2005, 2017… Elles sont nombreuses, ces crises qui ont fait morts, blessés, réfugiés et arrestations.

Que dire des nombreux dégâts matériels aux graves préjudices qui hantent, à ce jour, le quotidien des Togolais dont la prière est de s’épargner toutes crises dont ils restent les principales victimes.

A l’heure où le Plan National de Développement (PND) est mis sur les rails, de même que plusieurs autres programmes de développement, l’incarcération d’un acteur politique, fût-il gênant ou non, a toute l’allure d’une démarche contre-productive pour le gouvernement qui a besoin de la sérénité pour dérouler tous ces ambitieux programmes pour aboutir à des résultats plus probants.

Parvenir à jeter M. Agbéyomé en prison, par le vouloir de certains acteurs plus royalistes que le roi écorchera, à coup sûr, l’image de Faure à l’international où les regards seront tournés vers le Togo, déjà épinglé par plusieurs rapports sur les Droits de l’Homme dont le dernier en date est celui produit le 11 mars dernier par le Secrétariat d’Etat américain.

 L’un mis dans l’autre, tous dénoncent une violation flagrante des Droits humains au Togo, notamment la restriction des libertés individuelles, des arrestations arbitraires, des conditions de détention exécrables dans les prisons du Togo et des cas d’assassinats dont les enquêtes tardent toujours à situer l’opinion sur leurs auteurs.

Avec tous ces dossiers qui constituent une réelle menace pour le Togo qui, depuis un moment, s’engage dans la conquête des aides au développement auprès de plusieurs organisations partenaires.

Ce serait donc faire preuve de manque de sagesse que de vouloir rendre les monnaies et anéantir un homme politique en finissant, non seulement par rendre populaire ce dernier, mais aussi et surtout en sapant, sans le savoir, ses efforts consentis sur plusieurs années.

C’est en ce sens que Faure Gnassingbé et le Pouvoir de Lomé gagneraient mieux en écoutant la voix de la sagesse en privilégiant plutôt un règlement politique, comme le préconisent plusieurs acteurs politiques, notamment de l’Opposition.

Certes, le principe de séparation de Pouvoir est une évidence au Togo. Toutefois, il serait preuve de naïveté que de ne pas voir derrière cette procédure en cours, une main politique. Et c’est justement là, la solution toute faite.

Flambeau des Démocrates No 630

Source : Togoweb.net