Développer le Togo par l’ornithologie

0
436

Certains d’entre vous découvrent sans doute pour la première fois ce mot. C’est quoi l’ornithologie ?

L’ornithologie est la branche de la zoologie qui a pour objet l’étude des oiseaux. Il s’agit d’une des rares sciences encore pratiquées par une large majorité d’amateurs. En effet, l’observation des oiseaux et la collecte d’informations relèvent toujours d’une technique accessible et ne demandent guère de matériel spécialisé. Une paire de jumelle suffit parfois. .

Un peu partout dans le monde, l’observation des oiseaux est de plus en plus populaire. Un sondage mené en 2006 aux États-Unis évalue à 48 millions le nombre d’observateurs d’oiseaux de 16 ans et plus, soit 21% de la population. Ces statistiques sont presque identiques dans beaucoup de pays occidentaux, voire asiatiques.

Toujours aux États-Unis, les ornithologues ont le profil suivant.  Ils ont 50 ans et plus en moyenne; leur niveau d’éducation est élevé: (28% sont diplômés de l’université). Leur revenu personnel est également important: (29% gagnent 75 000$ US) et plus la proportion de femmes est de 54%. Et le plus important, c’est qu’ils sont tous des passionnés qui sont prêts à traverser les continents juste pour observer les oiseaux.

De ce fait, l’ornithologie est un tourisme de niche, représentant pour l’Afrique un marché de plus de 120 millions de personnes. Sur le continent, des pays comme l’Afrique du Sud  la Tanzanie, le Sénégal, le Ghana… se sont spécialisés en tourisme ornithologique. Le Cameroun et le Bénin ont flairé la niche et investissent activement dans ce domaine. Mais dans la sous-région, c’est le Ghana qui a développé une industrie touristique tournant autour de l’ornithologie. Disposant de 799 espèces d’oiseaux répertoriés, le Ghana a su développer une série de parcs et de réserves naturelles qui ont fait du pays la première destination de tourisme ornithologique en Afrique de l’ouest. Les amateurs américains, anglais et presque tout le Commonwealth arrivent en masse au Ghana pour observer les oiseaux, surtout l’emblématique Picatharte de Guinée. Le Ghana a surtout misé sur la formation de centaines de guides ornithologues locaux, qui maîtrisent le terrain et les oiseaux.

Au Togo, 711 espèces d’oiseaux ont été officiellement répertoriés, nous avons d’ailleurs les mêmes espèces qu’au Ghana mais tout s’arrête là. Pas d’ornithologue connus, pas d’agence offrant de circuits d’écotourisme et d’ornithologie, aucune politique nationale de promotion de l’ornithologie. Rien, nada.

Voici donc une opportunité que nous perdons de créer des emplois, développer les zones rurales car les oiseaux s’observent dans la campagne, et surtout, de faire des entrées de devises étrangères. Le potentiel sur nous gâchons dans ce pays est énorme.

Il faut aussi que les Togolais cessent de manger n’importe quel oiseau. Même petit colibri qui est joli là, il mange ça. C’est de l’or que nous détruisons ainsi.

Connaissez-vous des ornithologues au Togo (je connais quelques passionnés)? Y a-t-il des circuits ou des spots pour les parcours d’ornithologie dans le pays ? Que pensez du développement de cette niche ? Vos avis m’intéressent.

Développons l’ornithologie vivants.

Gerry Taama

Source : icilome.com