Des propos de Essohana Wiyao qui encouragent la corruption

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Samedi était la journée mondiale de lutte contre la corruption. Au Togo, le premier responsable de la Haute Autorité de Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) estime que «La situation n’est pas aussi alarmante que ça, du point de vue corruption».

Essohana Wiyao, premier responsable de l’institution en charge de la lutte contre la corruption au Togo, corrobore ses propos par plusieurs exemples dont le denier indice de corruption dans le monde, un classement qui mettrait le Togo au milieu de 170 pays étudiés. Donc, le Togo n’est ni le premier, ni le dernier en termes de corruption dans le monde.

«Nous avons pu passer la maîtrise de la corruption, les efforts faits ont été reconnus suffisants. Le Togo a réalisé 12 sur les 20 indicateurs, y compris la maîtrise de la corruption qui est comme une question éliminatoire. Les Etats-Unis ne sont pas n’importe qui, quand ils disent que vous avez fait des efforts, tout le monde accepte », se réconforte-t-il.

Une réaction qui, peut-être, justifie pourquoi le chef de l’Etat et son gouvernement refuse de déclarer leurs biens en violation à l’article 145 de la constitution.

Depuis 2015, 26 milliards de F CFA ont disparu dans le financement de la construction de la route Lomé-Vogan-Anfoin. Le gouvernement a tacitement débloqué 30 autres milliards pour refinancer la même route sans engager des poursuites.

Les récents audits faits des comptes mobilisés pour la participation des Eperviers à la CAN Gabon 2017, ont fait découvrir un trou de 600 millions de F CFA. Ce fonds a disparu sans qu’on ne trouve les auteurs de ces malversations.

Avant d’être admis au programme de Facilité élargie de crédit (FEC) de la Banque Mondiale, le Togo a dû prendre l’engagement d’auditer les deux banques nationales (UTB et BTCI) avant leur fusion. En effet, la gestion calamiteuse au sein de ces institutions financières les a conduites inévitablement à la faillite. Le gouvernement voulait, comme dans son habitude, les fusionner sans audit préalable.

Les déclarations de M. Essohana Wiyao sonnent comme une illustration et une confirmation de l’impunité qui règne au Togo depuis quelques années.

«Le gouvernement doit poursuivre les efforts pour rendre opérationnel l’ensemble de ces réformes et surtout poursuivre ceux qui sont coupables des actes de corruption en les traduisant en justice pour qu’ils soient jugés, afin qu’ils soient des exemples pour que d’autres ne leur emboîtent pas le pas », une exhortation de Fabrice Ebeh, Directeur exécutif l’Alliance nationale des consommateurs et de l’environnement (ANCE-Togo).

A. Lemou

Source : www.icilome.com