Derniers bastions de dictature en Afrique : Depuis Abidjan, la campagne Tournons la page soutien la lutte de la jeunesse togolaise et africaine

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Présents depuis le 23 novembre 2017 à Abidjan, une quarantaine de membre de la campagne « Tournons la page » arrivent à terme de leur séjour ce 30 novembre. Pendant une semaine, les différents activistes venus de plusieurs pays africains et européens ont mené des réflexions autour de la question de la protection des acteurs de la société civile. Ces travaux ont été sanctionnés par une déclaration liminaire dans laquelle ce regroupement de plusieurs organisations de la société civile, soutient les luttes des jeunes africains qui veulent la réalisation de l’alternance dans leur différents pays.

Déclaration finale de la campagne Tournons la page : « L’avenir de la jeunesse africaine, c’est l’alternance démocratique »

Du 23 au 30 novembre 2017, plus de trente citoyens d’Afrique et d’Europe, membres de la campagne « Tournons la page » sont réunis à Abidjan pour une rencontre sur la question de la protection des acteurs de la société civile. Le choix de cette thématique s’impose aux militants de par la répression féroce qui s’abat sur toutes les voix dissidentes et notamment les citoyens les plus jeunes. Notre réunion, organisée en marge du sommet officiel Union Africaine – Union Européenne, est une réponse citoyenne à la rencontre des dirigeants politiques qui souhaitent s’adresser à la jeunesse.

« Tournons la page » a participé au forum citoyen Afrique-Europe qui a été interrompu par la police. Nous condamnons fermement cette décision arbitraire et apportons notre soutien aux organisateurs. Ensemble, nous voulions porter la voix des sans voix et montrer que traiter de la jeunesse en Afrique implique une vision globale à propos de l‘alternance, de l’emploi, de l’éducation ou encore de la protection sociale.

« Tournons la page » et ses membres estiment que le sommet Union Européenne-Union Africaine s’oriente vers une réponse technocratique et concentrée sur les volets économique et sécuritaire. Plus qu’investir dans la jeunesse, les Etats doivent permettre aux jeunes de s’investir. Autonomes, leurs droits fondamentaux reconnus et respectés, confiants dans l’avenir de leurs pays, les jeunes seront en mesure de construire un avenir durable. Toute la jeunesse africaine, du Togo au Burkina Faso, de la RDC au Niger, scande son envie de devenir acteur de son propre destin.

Alors que les images de jeunes fuyant un avenir bouché au péril de leur vie indignent le plus grand nombre, il nous faut regarder en face les causes de ces départs forcés. L’absence de démocratie et la violence d’Etat conduisent les populations à l’exil, d’abord vers les pays voisins, puis vers une Europe lointaine et hostile. Il est nécessaire et primordial de comprendre pourquoi une partie de la jeunesse ne voit pas l’Afrique comme une terre d’avenir et préfère quitter le continent pour espérer une vie plus digne ailleurs.

Nous, citoyens d’Afrique et d’Europe, membres de Tournons la page exigeons :

Que l’Union Européenne et ses Etats membres appuient davantage les mouvements engagés en faveur du respect des droits fondamentaux et de la démocratie, qu’elle se mobilise pour combattre les causes profondes du mal être d’une partie de la jeunesse qui ne voit pas son avenir durable en Afrique ;

Que les dirigeants africains respectent, en toutes circonstances, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance et érigent en principes intangibles la limitation des mandats présidentiels, le refus des modifications illégitimes des Constitutions et le respect du verdict des urnes ;

Que l’Union européenne, l’Union africaine et leurs Etats membres mettent fin à toute coopération avec les Etats qui ne respectent pas le principe d’alternance démocratique ;

Nous, citoyens d’Afrique et d’Europe, membres de Tournons la page adressons notre plus profond soutien à tous les peuples africains en lutte pour un avenir meilleur. Notre regard se porte en particulier sur les crises politiques actuelles au Togo et au Burundi mais aussi sur les situations en RD Congo et au Cameroun où des élections décisives sont prévues en 2018. Notre pensée va à tous les activistes qui ont perdu la vie ou qui sont maintenus en détention pour avoir simplement exercé leur droit à la parole.

Ensemble, nous disons en Afrique comme ailleurs, l’avenir de la jeunesse, c’est l’alternance démocratique !

Fait à Abidjan, le 28 novembre 2017

Contact presse :
Laurent DUARTE
Coordinateur international
Mail : [email protected]
Tél : +336 38 83 13 31 / + 225 57 20 99 87

Source : www.icilome.com