Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé s’est rendu jeudi 24 mai dernier à Libreville au Gabon. Des sources officielles évoquent des discussions portant sur la coopération bilatérale, les stratégies de renforcement des relations entre la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dirigée jusqu’en juin prochain par Faure Gnassingbé et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) pilotée par Ali Bongo.
Mais derrière cette ritournelle, il s’agit de la rencontre de deux héritiers de pouvoir d’Etat de leurs défunts pères présidents dictateurs pour peaufiner leurs stratégies du pouvoir à vie. Le Togo avec Faure Gnassingbé depuis 2005 et le Gabon avec Ali Bongo depuis 2009 sont gérés comme une épicerie familiale.
La plus éloquente démonstration est l’interpellation de plusieurs Togolais à Libreville à la descente d’avion de Faure Gnassingbé. Leur tort est d’avoir montré des pancartes sur lesquelles il est mentionné qu’il n’est pas le bienvenu au Gabon. Des sources crédibles parlent de six personnes arrêtées dont Mama Yassine, OuroSama Amelik, Atakoura Rachidou, Tchatchibara Moutalabi qui seraient rapatriés au Togo.
Les chefs d’Etat des pays en crise font souvent face à des manifestations à l’intérieur comme à l’extérieur pour dénoncer leur incapacité à sortir de l’impasse. Ces manifestations sont fréquentes surtout en Europe et aux Etats Unis d’Amérique. Faure ne le sait que trop bien, raison pour laquelle, depuis l’exacerbation de la crise le 19 août 2017, il est très rare en Occident. Mais pourquoi arrête-t-on ces Togolais vivant au Gabon qui n’ont fait qu’exprimer leur ras-le-bol face aux dérives du pouvoir des Gnassingbé ?
Visiblement, droit dans ses bottes de répression de toute manifestation tout comme son acolyte Ali Bongo, Faure Gnassingbé n’a pas sourcillé pour priver ces pauvres Togolais de leur liberté. Décidément, après avoir fait emprisonner plus d’une centaine de manifestants pour la démocratie et la liberté au Togo, Faure s’en prend à la diaspora.
Kokou AGBEMEBIO
Source : www.icilome.com