De la nécessité d’une stratégie qui prenne en compte l’étape d’après

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«Les vices de la cour ont commencé la Révolution, les vices du peuple l’achèveront» disait Rivarol… Comment rendre cela possible dans le contexte togolais ?

Des faits, les abords de l’hôtel Santa marina, les villes de l’intérieur et même dans la diaspora sont remplis de monde. Très bien, la première étape est remplie. Mais doit-on s’en contenter ?

Les manifestations depuis le 19 août 2017 sont une belle réussite, largement couvertes par la presse nationale, régionale et internationale. Toutefois, attention à ne pas se trouver si beaux en ce miroir médiatique.

Attention à ne pas s’applaudir sur le chemin parcouru, sans voir tout celui qu’il nous reste à faire. Attention à ne pas croire que « l’alternance politique » voire « la révolution » vont advenir, parce qu’on les évoque de manière incantatoire dans les manifestations ou lors des meetings et sittings, et à défaut sur les réseaux sociaux. Attention à ne pas s’aveugler sur l’océan de résignation, encore, dont est fait le peuple togolais, parce qu’on a bâti notre mini-îlot de révolte.

Ces risques, déjà présents dans le mouvement, nous ne les énumérons pas pour décourager, mais au contraire : pour les surmonter.

Nous avons les ressources, l’énergie, la volonté pour donner une nouvelle impulsion, pour aller plus loin, pour offrir à notre postérité, la chance de vivre dans un pays où l’alternance politique peut faire jaillir la lumière d’une équité sociale.

Mais, vers où, justement ?

Réussir à sensibiliser, mobiliser et envahir la place de Deckon ou tout le Togo, et maintenant regarder le ciel, n’est pas une finalité : seulement un moyen. Mais pour faire quoi ?

Face à la police, aux milices, aux coupures de courant ou d’internet, est-on condamnés à une semi-improvisation, à des décisions au jour le jour, ou peut-on relever le nez du guidon, décider d’une orientation pour les semaines à venir ?

On parle sous d’autres cieux de « convergence des luttes ». En notre cas, il s’agit de faire en sorte que les grèves sectorielles ou des syndicats puissent conduire à un réveil général des consciences dans tout le pays. Mais comment faire fructifier cette convergence? En nouant quelles alliances ?

En un mot : quelle est l’étape d’après ?

Ces questions, nous proposons de nous, vous les poser, et d’y apporter des esquisses de solution ENSEMBLE à travers des rencontres de proximité, des débats, en famille, entre amis…car «si les révolutions traînent en longueur, c’est parce qu’on ne prend jamais que des demi-mesures» disait Billaud-Varenne.

A chaque conscience, sa réflexion… pour une réponse collective, une liberté collective puisque « ce n’est pas avec des idées poétiques qu’on fait une révolution » !!

Koffi NYAZOZO

PS : Ces lignes peuvent vous servir à inviter à des soirées d’échanges ou de discussions autour de la cause commune…faites en donc une large diffusion…

Source : www.icilome.com