Invité ce jeudi de l’émission « Taxi presse » de la radioTaxi FM, le président du Parti de la rédemption et du renouveau (PRR), Nicolas Lawson n’a pas été du dos de la cuillère pour vilipender le processus de décentralisation en cours au Togo et le débat qui a suivi l’adoption du projet de loi portant création des communes au Togo.
Pour cet acteur politique qui se dit « humaniste » et qui massacre verbalement à chaque fois qu’il a la parole, aussi bien le pouvoir que l’opposition, ce qui se fait aujourd’hui au Togo en matière de décentralisation n’est rien d’autre que du « folklore » et du « désordre ». L’initiative est sans aucune fondation, a-t-il ajouté.
« Cette histoire de décentralisation qu’on essaie de nous vendre et autour duquel nous voyons des politiciens désœuvrés, sans imagination crier à tue-tête pour faire croire que quelque chose se passe, je voudrais dire qu’avant de construire une maison, on fait une fondation. Quand on bricole quelque chose, dès qu’il y a un petit vent ou une petite inondation, tout part », a-t-il indiqué.
Et cette fondation, selon M. Lawson, doit commencer par une dotation financière de 3 milliards à chacune des 39 préfectures en lieu et place des 100 millions qu’on leur donne, et la garantie de l’Etat afin que les préfectures puissent contracter un prêt à hauteur de 6 à 9 milliards de francs pour engager des projets d’initiative et de développement locaux, sous l’autorité de l’Etat.
« Une fois que les préfectures vont réaliser ces projets sur une période de 2 à 3 ans, les élections locales peuvent suivre et les maires peuvent partir sur quelque chose de stable », a-t-il proposé avant de signaler qu’il ne faut pas plus de 39 communes au Togo.
Et pourtant, la loi portant création des communes au Togo, adoptée le 23 juin par l’Assemblée nationale, en a créé jusqu’à 116, soit à peu près le triple de ce que le président du PRR propose.
Nicolas Lawson doute de la capacité de l’Etat à mettre à la disposition de toutes ces communes des infrastructures. La preuve, a-t-il noté, c’est que dans la capitale Lomé, le pouvoir n’est pas capable de construire un commissariat central ou une mairie digne de ce nom.
Les vrais problèmes du Togo, a-t-il par ailleurs relevé, sont économiques et sociaux, et non autre chose d’autre. Nicolas Lawson dit voir en face du pouvoir, « des gens qui s’agitent parce qu’ils veulent être maires et qui font croire aux Togolais que quelque chose se passe ».
Pour terminer, il estime que seul le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a les câbles pour sortir le Togo de l’ornière. S’il ne fait rien, a-t-il continué, « il sera seul à porter les responsabilités».
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