Le Petrolegate aura révélé le togolais à lui-même. Un citoyen perdu, mesquin, méchant.
Il ne s’agit pas du sujet voulu polémique du braquage électoral du 22 février 2020 opéré de façon scandaleuse avec le chantre du 4em mandat et ses complices.
Le Petrolegate n’a pas de coloration politique ou religieuse. Il est social et concerne les millions d’âmes qui partagent ce rectangle de pays.
Il concerne le richissime qui roule carrosse comme le pauvre qui fait usage d’une lampe à pétrole dans un coin perdu du pays.
Ce scandale est un miroir qui nous renvoie l’image du citoyen sans âme que chacun de nous est devenu ; se contentant du peu ou d’assez, cautionnant l’ami, le frère, l’époux, l’épouse des adjakly ou un quelconque membre du club. Ou à la limite, nous avons vite fait de rétorquer ‘’ça ne nous concerne pas, c’est entre eux’’. MANONTONGNEVIADJI. (chacun pour soi).
Le principe voudrait pourtant que si le sieur Adjakly est un proche que nous puissions le dénoncer et prendre le parti du Togo même si le lanceur d’alerte est un ennemi juré.
Si par extraordianire et sans scrupule, un membre du club Adjakly nous sollicite pour quelque service, que nous puissions dire un niet sans ambages. Mais hélas. Nous volons au secours des Adjakly et comparses quitte à se fendre en des justifications qui ne répondent à rien. Et dans le lot nous y trouvons quelques togolais qui nous cautionnent et nous rassurent que ce n’est pas bien grave l’acte posé. La vie continue.
Comment des citoyens trouvent la force de soutenir ce détournement grandeur nature, confirmé par un rapport d’audit qui a fuité par les soins des incriminés et de ceux qui régentent ce pays par leurs presses maisons et qui évalue les dégâts à près de 700 milliards ?
Un scandale qui met mal à l’aise le clan qui régente ce pays que des citoyens et structures dites organisées devraient clouer au pilori. Ne serait-ce que par une protestation unanime.
Si le Petrolegate arrive à diviser les citoyens du Togo que nous sommes, nous qui soutenons subir les affres de la dictature nous devons nous demander quel type de togolais nous sommes ? Et quel est ce sujet qui nous mettra d’avis ?
Comment des griefs qu’on nourrit envers un journaliste peuvent prévaloir sur le bon sens ?
Comment les liens de parentés, d’amitiés ou ésotériques peuvent prévaloir sur l’intérêt général ?
Les retours de ces dernières semaines font froid au dos et nous imposent réflexions.
Pour certains,’’ le Petrolegate n’est pas un si grand scandale, pour nous autres, il nous faut trouver une offre politique bancable’’. Les maliens qui ont mis dehors un IBK à cause de la corruption et de la mal gouvernance doivent nous trouver ‘’spéciaux’’.
Pour d’autres, ‘’Adjakly c’est la famille, ce sont des amis, nous ne pouvons les dénoncer, ils nous ont beaucoup aidé’’.
Pour d’autres encore, ‘’le juge Gnon a dit le droit, Ferdinand Ayite ne dispose d’aucune preuve. J’ai discuté avec le juge et il a bien fait son travail’’.
Tous ces propos rapportés par des sources de premières mains n’émanent pas des représentants du régime, ni de journalistes maisons ou d’activistes surexcités payés pour traiter de tous les noms Ferdinand Ayité et ses collaborateurs mais de nous qui rêvons d’un Togo de justice.
Voilà le genre de spécimens que nous sommes devenus. Des citoyens dangereux, qui refusons délibérément toute objectivité, des citoyens minés par toutes les infirmités et c’est la dictature qui se frotte les mains.
Tant que ceux qui ont fait le choix de maintenir la dictature ne seront mis hors d’état de nuire le combat pour la dignité sera un perpétuel travail de Sisyphe.
Aussi longtemps que nous aurons peur de nous dire des vérités, de feinter les sujets qui fâchent et qui nous mettent mal à l’aise à cause de nos pseudos liens avec les acteurs de l’obscurantisme, les races de togolais comme les Adjakly et compagnie vont prospérer et la dictature aux pieds d’argile va subsister à l’étonnement de tous.
Aucun peuple n’est grand s’il refuse un examen de conscience, une remise en cause.
Aucune nation n’avance avec des faux semblants, en soutenant le mal, en banalisant des postures contre nature.
Aucun citoyen ne mérite égard si l’amour de son pays ne prévaut sur toute autre considération.
La tolérance, le pardon n’ont sens qu’en présence de la vérité et de la justice.
Que la Providence veille sur le peuple du Togo.
Fabbi Kouassi
Source : 27Avril.com