Après l’élection des conseillers municipaux sanctionnée par les résultats définitifs donnés par la Cour suprême, place à l’élection des maires. Au regard de la configuration de ces résultats, pour que l’opposition espère contrôler quelques mairies, elle n’a pas le choix. Une seule voie de salut s’offre à elle : nouer des alliances politiques. Mais des alliances de raison ! Au centre de ce jeu délicat mais somme toute salutaire, les projecteurs sont braqués sur l’Union des forces de changement (UFC). De quel côté le parti « Détia » va-t-il basculer ?
A l’issue des municipales du 30 juin et des partielles tenues le 15 août 2019, le RPT-UNIR s’est taillé la part du lion avec la majorité des neuf cent vingt (920) conseillers devant les forces démocratiques, notamment l’ANC, la C14 et l’UFC qui se retrouve respectivement avec 136, 130 et 44 conseillers. Face à cette situation, le jeu des alliances entre les partis se pose comme la solution plus ou moins adéquate pour l’opposition pour espérer gagner quelques mairies. Les concertations se multiplient entre les partis politiques. Au cœur de ce jeu, l’on retrouve bien évidemment l’Union des Forces de Changement (UFC) de Gilchrist Olympio, « propulsé » chef de file de l’opposition au lendemain des fameuses législatives du 20 décembre 2018. Indéniablement, c’est le moment pour l’opposant « préhistorique » et son parti de défendre ce titre.
Il est de notoriété publique que l’appartenance de ce parti à la véritable opposition a toujours suscité débat. L’opinion n’a jamais compris l’obsession de Gilchirst Olympio et ses « adeptes » à maintenir leur parti dans l’opposition alors que dans un passé très récent, ils participaient à la gestion du pays. Le leader de l’opposition togolaise, qui se trouve être Gilchrist Olympio, saura-t-il e faire preuve du choix judicieux de la lutte démocratique en scellant des alliances contre le pouvoir cinquantenaire afin de ne pas perdre ce titre du chef de file de l’opposition, les droits et les avantages afférents ?
L’exemple de l’ex-chef de file de l’opposition burkinabè à la fin du régime de Blaise Compaoré, Zephirin Diabre, président de l’Union pour le Progrès et de Changement (UPC), qui a renoncé librement à son titre de chef de file de l’opposition au lendemain de la chute de Blaise Compaoré, ne s’invite-t-il pas inévitablement dans la vie politique togolaise actuelle pour inspirer le chef de file actuel ou les ténors de l’opposition togolaise ?
L’autre paire de manches des interrogations est que le vote des élus municipaux de la seconde force politique parlementaire, l’UFC, en faveur d’UNIR ne risque-t-il pas de relancer et clore définitivement le grand débat public notamment auprès des chancelleries, de la CEDEAO et autres sur l’appartenance de ce parti à l’opposition togolaise et remettre publiquement en cause le statut, les droits et les avantages de l’UFC comme le patron de l’opposition ? Si l’UFC prend position dans ce fameux jeu d’alliance pour le RPT-UNIR, cela ne risque-t-il pas aussi de l’isoler davantage des autres partis politiques de l’opposition togolaise qui vont définitivement se désolidariser du parti de Gilchrist Olympio, revendiquant toujours la lutte pour l’alternance politique, mais continuant à soutenir publiquement et officiellement le statu quo de 53 ans de dictature ?
En attendant de connaître donc le rôle que jouera le parti du « chef de file de l’opposition » aux côté des autres forces démocratiques pour l’élection des maires, l’avenir politique de l’UFC se joue dans ce jeu d’alliance et de concertation qui se poursuit.
S.A
Liberté Hebdo
Source : telegramme228.com