Crise au Togo: séduit par Atchadam, Bolloré lâche Faure Gnassingbé

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Les Togolais vomissent plus de deux mois déjà Faure Gnassingbé et son régime dictatorial, le plus vieux et le dernier existant encore en Afrique de l’Ouest ; même le régime des Bongos n’est pas aussi enraciné au Gabon.

Les pôles autrefois immuables sont en plein mouvement dans le sérail. Comme un animal traqué, les caciques qui s’agrippent au pouvoir usent de tous les moyens pour offrir plus de 4 mandats à Faure Gnassingbé dans un pays où l’économie est maquillée par des chiffres fantômes.

Le groupe Bolloré, une représentation de la politique française en Afrique a surpris plus d’uns avec la diffusion sur sa chaîne Canal+ d’une émission à charge contre le régime des Gnassingbé au Togo. Le groupe français en a aussi visiblement marre du régime. On peut dire sans façon, ces récurrentes manifestations dans le pays ne sont pas du goût à favoriser l’économie à la traîne. Les coupures de la connexion et du courant lors des manifestations étant pour le pouvoir des mesures dissuasives du pouvoir.

L’émission produite par CAPA traite de la contestation sans précédent malgré les répressions, un ras-le-bol criard des Togolais contre le régime Gnassingbé depuis le 19 août dernier. En clair, à travers l’émission titrée « Togo : lâche le trône » de « L’Effet Papillon », Bolloré demande à Faure Gnassingbé et à sa clique de quitter le pouvoir.

Bien avant la diffusion, l’émission qui a bénéficié d’une bonne dose d’annonces des jours durant sur la chaîne Canal+, n’a traité que le phénomène Tikpi Atchadam, cet homme sorti de nulle part qui a chamboulé la politique togolaise en un clic.

Le groupe Bolloré sous le charme de Tikpi Atchadam ? A qui profite réellement la diffusion de cette émission sur la chaine canal à plus d’une centaine de millions d’abonnés dans le monde ? Le groupe Bolloré s’est-il retourné contre le régime Gnassingbé, son partenaire financier depuis des années ?

Qui parle de la politique de la France en Afrique inclut celle des grandes entreprises françaises. Et le groupe Bolloré est implanté dans tous les pays dans lesquels la France a des intérêts politiques. On se rappelle en 2010, année de la réélection de Faure Gnassingbé, le groupe Bolloré remportait la concession du terminal à conteneurs du port de Lomé pour une durée de 35 ans. En politique, il n’y a pas de hasard, dit-on. Ce revirement du groupe Bolloré n’est pas non plus fortuit.

Depuis son élection en mars dernier, le président français Emmanuel Macron n’a pas reçu en audience le Togolais Faure Gnassingbé comme ce fût le cas aussi du Camerounais Paul Biya à l’Élysée malgré les multiples demandes ; ces dirigeants dont les régimes sont décriés par leur population.
Et si Macron ne s’est pas prononcé sur la crise togolaise, cette frappe du groupe Bolloré contre le régime togolais révèle en clair, le choix, la position de la France.

« Faure doit partir », le slogan des manifestants, serait aussi le désir du groupe Bolloré, qui règne en maître absolu sur le port de Lomé, la fourniture du réseau internet et de la construction du réseau ferroviaire au Togo.

Retour à la Constitution de 1992 ou départ pur et simple du pouvoir, Faure Gnassingbé a donc le choix entre ces deux propositions de l’opposition aujourd’hui influencée par le phénomène Tikpi.

Si le président togolais ne s’est pas prononcé depuis le début de la crise, sa clique dans la course contre la montre, s’active dans l’organisation du référendum sur le retour de la Constitution de 1992, la nouvelle trouvaille du régime pour contrecarrer la demande de l’opposition.

CamerounWeb.com