Le chef de l’État togolais a été reçu ce lundi par son homologue ivoirien à Abidjan, en amont du sommet Union africaine – Union européenne. Faure Gnassingbé en a profité pour aborder la question du dialogue politique au Togo, renvoyant la responsabilité de l’impasse actuelle à l’opposition.
Une « visite d’amitié et de travail », selon les termes des services de communication des deux hommes. Faure Gnassingbé est arrivé ce lundi à Abidjan le sourire aux lèvres. Accueillis à sa descente d’avion par Alassane Ouattara, le président togolais a même pris le temps de serrer quelques mains de supporteurs venus l’acclamer devant l’aéroport – ce que n’a pas manqué de relayer le compte Twitter de la présidence ivoirienne – avant de prendre la direction du palais présidentiel.
Objectif officiel de cette visite, à laquelle ont également participé Puis Agbetome, ministre togolais de la Justice, Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique, du travail et de la réforme administrative, et Djossou Semondji, conseiller spécial du président togolais : échanger sur les questions relatives à la sécurité dans le Sahel et préparer avec Alassane Ouattara le futur sommet Union Africaine – Union européenne prévus les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan.
Nouvel appel au dialogue
Quelles que soient les situations, les évolutions, tout va se terminer par un dialogue
Mais la situation politique au Togo a – évidemment – été abordée. Faure Gnassingbé a évoqué le dialogue politique, dont il avait annoncé l’ouverture le 6 novembre dernier. Il a redit son intention que ce dialogue se tienne effectivement dans les semaines à venir, mais sans dévoiler de calendrier précis.
A demi-mots, le chef de l’État togolais a accusé son opposition de traîner les pieds. « Quelles que soient les situations, les évolutions, tout va se terminer par un dialogue. Ce dialogue est en cours de préparation. Pour dialoguer, il faut être deux, ma seule voix ne suffit pas », a lancé Faure Gnassingbé.
De fait, les réactions des ténors de l’opposition togolaise, aux lendemains de l’annonce de Faure Gnassingbé, début novembre, avaient été pour le moins sèches. Jean-Pierre Fabre se disant par exemple favorable au dialogue, mais uniquement « pour discuter des conditions du départ du chef de l’État ».
Ouattara mise sur Buhari pour sortir de la crise
« Nous sommes confiants, nous souhaitons la paix au Togo. Nous sommes engagés dans cette voix », a pour sa part assuré Alassane Ouattara. Le chef de l’État ivoirien – qui préconise par ailleurs de laisser Faure Gnassingbé mettre en œuvre les réformes institutionnelles engagées – a également insisté sur l’importance que revêt à ses yeux le prochain rendez-vous à l’agenda du président togolais, ce mardi 21 novembre : « Le Nigeria est notre leader dans la sous-région. Le président Faure s’entretiendra demain [Mardi] avec le président Buhari au Nigeria. »
Les principaux chefs d’État africains impliqués dans les tentatives de règlement de la crise qui secoue le Togo depuis plusieurs mois – le guinéen Alpha Condé, le ghanéen Nana Addo Akuffo, le nigérian Muhammadu Buhari et Alassane Ouattara – doivent se consulter fin novembre. Ils débattront également sur le sujet le 16 décembre prochain, à l’occasion du sommet des Chefs d’État de la CEDEAO.
Jeune Afrique