Après environ trois mois de crise, le gouvernement togolais a annoncé le 6 novembre 2017 l’ouverture d’un dialogue avec l’ensemble de la classe politique. Une semaine après cette annonce, petit tour d’horizon des réactions de quelques leaders politiques du pays.
La réaction de Jean-Pierre Fabre était – avec celle de Tikpi Atchadam, leader du Parti national panafricain – la plus attendue au lendemain de l’annonce d’un dialogue politique. Le président du principal parti d’opposition, l’Alliance nationale pour le changement, dont le contrôle judiciaire dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara en janvier 2013 a été levé en guise de mesure d’apaisement, s’est montré ouvert mais très prudent à l’idée de dialoguer avec le pouvoir pour trouver une issue pacifique à la crise que traverse le pays depuis le 19 août.
Interrogé dès le lendemain de la proposition gouvernementale, Jean-Pierre Fabre a estimé avoir toujours été en faveur d’un dialogue. Mais « pour discuter des conditions du départ du chef de l’État ». Il a également demandé la libération de toutes les personnes détenues « injustement » depuis plusieurs années dans le cadre, notamment, de l’affaire des incendies des marchés dans laquelle il reste inculpé.
Donner au peuple ce qu’il attend
Jusqu’ici, le leader du Parti national panafricain (PNP) ne s’est pas officiellement prononcé sur la main tendue du gouvernement. Tikpi Atchadam avait néanmoins laissé, fin septembre, la porte ouverte à des discussions. « Ce serait illogique que les pacifistes que nous sommes rejettent une idée de dialogue pacifique », avait-il indiqué, réfutant toute idée de discussions permettant « au dictateur de gagner du temps ».
Brigitte Adjamagbo-Johnson, présidente du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP2015), espère, quant à elle, que le dialogue annoncé par le gouvernement ne sera pas similaire aux 25 autres que le Togo a connus. « Il ne faut pas que ce soit un dialogue sans effets mais un dialogue qui donnera au peuple ce qu’il attend », a-t-elle indiqué.
Le plus dur est devant
L’ancien candidat à la présidentielle de 2015, Gerry Taama, s’est, pour sa part, montré favorable à l’ouverture de discussions. « Nous sommes l’un des tous premiers partis à avoir demandé directement au chef de l’État, l’ouverture d’un dialogue. C’est donc une première étape qui vient d’être franchie. Et nous nous en réjouissons, mais le plus dur est devant », a indiqué le patron du Nouvel engagement togolais (NET) qui estime que « nul n’a intérêt à ce que les violences se poursuivent ».
Dans un communiqué, le parti Union pour la République (Unir), au pouvoir, a salué les « courageuses mesures » prises par le gouvernement. Unir espère que « l’opposition saisira cette nouvelle offre de dialogue comme l’opportunité unique pour sauvegarder la cohésion et la paix sociale ».
Jeune Afrique