Crise au Togo/ Bassabi Kagbara brise enfin le silence et exprime ses craintes

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Le président du Parti Démocratique Panafricain s’est exprimé au cours d’une interview publiée sur le site 228news ce mardi 15 mai 2018. La crise politique togolaise était une fois de plus au centre de cette séance de questions-réponses. Exercice au cours du quel Bassabi Kagbara a donné sa vision des choses sur les positions respectives des deux principaux  protagonistes de la crise.

Selon M.Kagbara, la situation socio-politique togolaise est difficile à décortiquer; « il est difficile de prévoir ce qui va se passer dans les prochains jours parce que nous sommes dans une situation de blocage et des deux côtés, nous voyons des positions extrêmes qui ne nous permettent pas d’avancer », se plaint –il.

« Pour notre part au niveau du Parti Démocratique Panafricain  puis au niveau du Centre, nous pensons qu’il faut voir la chose autrement et si possible faire de ce dialogue, un dialogue inclusif, car beaucoup de gens qui animent la vie politique de ce pays ont des choses à dire; cela fait des années qu’ils participent à la vie de la nation, qu’ils participent à des élections législatives, présidentielles, il n’est pas normal que deux acteurs, deux blocs antagonistes puissent se retrouver pour parler des affaires de tout un peuple en excluant d’autres, sachant très bien que seuls ces acteurs ne peuvent s’entendre. Ils nous l’ont prouvé par tout ce qu’ils ont fait comme discussions, qui n’ont jamais abouti. Nous nous pensons qu’il faut qu’ils mettent de l’eau dans leur vin et qu’ils reviennent à des positions beaucoup plus réalistes des deux côtés pour que nous puissions aboutir à des résultats probants », a dénoncé  ce membre du regroupement  des centristes togolais.

Selon lui, penser à un probable départ de Faure Gnassingbé avant le terme de son mandat est un leurre. « Au niveau du Centre, nous sommes dans le réalisme et le rapport de force ne nous permet pas de demander le départ immédiat de Faure Gnassingbé. Il faut qu’on le dise aux gens; c’est vrai que c’est un peu dur à entendre et accepter, mais c’est la réalité.  Ceux qui demandent son départ n’ont aucun moyen de pression sur lui. Il a été élu démocratiquement et même si on peut se poser des questions sur la façon dont on organise les élections au Togo, personne parmi ceux qui critiquent, n’a contesté ces élections de 2015 », a-t-il expliqué avant de faire un petit rappel de l’histoire politique togolaise :

« Nous étions l’un des partis membres fondateurs de CAP 2015 (Combat pour l’Alternance Politique, ndlr) à l’époque; à voir là où nous amenait le processus et comment il était conduit, nous avions dit non, que dans ces conditions, on ne pouvait pas battre M. Faure Gnassingbé parce qu’il y avait un problème par rapport au fichier électoral, un problème sur le terrain, mais nos amis de l’opposition dans le temps ne nous ont pas écouté. Ils nous avaient plutôt traités « d‘achetés », ce qui n’est évidemment pas le cas parce que nous savions que les conditions ne permettaient pas de battre Faure Gnassingbé dans les urnes ».

« La candidature de Faure Gnassingbé ne doit pas pour le moment être le débat à mon sens et sa candidature ou non doit être négociée à travers un accord politique qui doit être séparé des réformes politiques, constitutionnelles, institutionnelles et électorales. Vous ne pouvez pas sur une table mettre la non candidature de Faure Gnassingbé et ses lieutenants vont s’asseoir pour discuter avec vous. Nous voulons qu’on sépare les deux débats. 98% du peuple togolais veut ces réformes. Faisons les réformes, puis posons la question à M. Faure Gnassingbé à travers les institutions », a til ajouté sur le sujet.

Évoquant les entreprises du  parti au pouvoir, Bassabi Kagbara reste certain qu’un nième passage de force ne sera en aucun cas perpétré. « Je pense qu’ils sont conscients qu’ils ne pourront pas faire un passage en force. Ils en sont conscients. C’est vrai que la constitution leur permet d’organiser un référendum, ce qu’on ne leur conteste pas. Mais en l’état actuel des choses, est-ce-qu’on peut organiser des élections? Je pense qu’il faut réunisse tous les acteurs et c’est là où la C14 nous met en difficulté. Ils ne sont pas les seuls à participer aux élections. Quel est donc le principe qui le permet d’aller discuter au nom de tout le monde? Citez-moi un seul principe de la constitution qui leur permet d’aller parler au nom des autres? C’est çà qui amène la division qui fait en sorte que nous n’arrivons pas à battre ce qu’il y a en face, alors que nous avons un baobab en face. Nous leur avons dit dès le début du mois d’octobre: « Ecoutez, nous pouvons marcher une fois, deux fois, mais la rue est un moyen de pression sur le régime, elle ne pourra pas faire partir le régime ». On nous a dit d’attendre et de voir en janvier, puis en février, on ouvre un dialogue qui est censé durer dix jours, mais où est-ce qu’on en est maintenant trois mois après? » s’est il interrogé.

Pour Bassagbi Kagbara, il est impératif de trouver des solutions idoines au cycle infernal « élections-violences-morts-dialogue » pour l’avenir du pays. «  Un Mort de plus pour les élections à venir sera un mort de trop. Il faut qu’on fasse tout pour éviter cette situation. Il faut qu’on en sorte définitivement… ».

TogoTopInfos.com

1 COMMENT

  1. VOILA UNE ANALYSE REALISTE DE LA SITUATION SOCIO POLITIQUE DE NOTRE CHER TOGO. AVEC TOUT LE
    RESPECT JE LEUR DOIS ATCHADAM ,FABRE ET CIE DOIVENT CESSER D’ETRE DES MENEURS ET JOUER LEUR ROLE DE LEADERS.A MON SENS EN TANT QUE LEADER IL LEUR APPARTIENT DE FAIRE PREUVE DE PRAGMATISME ET DISCERNEMENT SANS PASSION DE LA SITUATION,DES ENJEUX ET DONC DES PROCEDURES ADEQUATES D’UNE LUTTE CONSEQUENTE.IL EST IMPORTANT VOIR PRIMORDIAL DE FAIRE BON USAGE DE LA MOBILISATION POPULAIRE EN COURS.AU LIEU DE SE FOCALISER OU D’INSISTER SUR UNE OPTION QUI S’AVERE HONNETEMENT DIFFICILE SINON IMPOSSIBLE EN L’ETAT DES CHOSES POURQUOI NE PAS PROFITER DE LA PRESSION ASSUREE DE LA MOBILISATION POPULAIRE POUR OBTENIR DES INSTITUTIONS FORTES ET CREDIBLES QUI NOUS PERMETTRONT DE METTRE HORS D’ETAT DE NUIRE TOUT INDIVIDU ANTI-DEMOCRATIQUE D’ACCEDER A LA MAGISTRATURE SUPREME.
    MRS ATCHADAM,FABRE ET CIE, JE NE VOUS APPRENDRAI RIEN CERTAINEMENT A DIRE QUE LA FOULE EST PASSIOONEE AU GRE DE LEUR RANCOEUR ET SOUFFRANCES SOCIALES.LA FOULE DANS SES CONDITIONS N’EST EN MESURE DE FAIRE USAGE DE LEUR DISCERNEMENT ET IL APPARTIENT AUX LEADERS QUE VOUS DEVEZ ETRES DE LES GUIDER,DE LES ORIENTER TOUT EN CANALISANT LEUR COLERES ET RANCOEURS AFIN DE NE PAS LES VOIR SE RETOURNER CONTRE VOUS.

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