La procureur de la Cour pénale international, Fatou Bensouda, demande le maintien en prison de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, le temps qu’elle reçoive et examine les motivations détaillées des juges concernant l’acquittement.
Mardi, les juges avaient en effet prononcé l’acquittement sans donner l’intégralité de leurs arguments. Car cela risque de prendre encore plusieurs mois. Mais en attendant, Fatou Bensouda craint que l’ancien président ivoirien et l’ex-leader des Jeunes Patriotes ne prennent la fuite avant une éventuelle poursuite du procès.
Les avocats de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ont jusqu’à la mi-journée pour faire parvenir leurs arguments. Ensuite les cinq juges de la Chambre d’appel vont examiner l’ensemble de ce dossier. Comme il s’agit d’une procédure d’urgence, il est fort probable que leur décision soit connue assez rapidement. S’ils suivent sa requête, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé resteront en détention dans le centre de Scheveningen.
A l’inverse, si les cinq juges rejettent cet appel et confirment la remise en liberté, le greffe pourra reprendre son travail pour préparer la logistique de la libération des deux responsables politiques ivoiriens. Dans tous les cas, cet appel ne remet pas en question l’acquittement de ces deux personnes.
En cas de remise en liberté…
Le greffe doit notamment doit discuter avec des pays qui acceptent de recevoir Laurent Gbgbo et Charles Blé Goudé, comme l’explique à RFI Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI.
« Il y a des mesures d’ordre logistique, organisationnel et diplomatique qui doivent être mises en place afin de permettre la mise en liberté, si cela devient définitif, sur le territoire d’un Etat correspondant aux souhaits de messieurs Gbagbo et Blé Goudé ; et également un ou des Etats qui accepteraient de les recevoir. »
D’après le porte-parole adjoint du gouvernement ivoirien, la Belgique a accepté d’accueillir Laurent Gbagbo. L’ancien président ivoirien a déjà sur place, certains membres de sa famille, contrairement à Charles Blé Goudé, qui -jusque là- a laissé entendre qu’il voudrait rentrer en Côte d’Ivoire.
Plus tôt dans la journée, mercredi, la Chambre de première instance de la Cour avait estimé que rien ne s’opposait à ces libérations après l’acquittement prononcé mardi pour les deux hommes poursuivis pour crimes contre l’humanité en relation avec les violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d’Ivoire. Des acquittements sur lesquels la procureur de la CPI pourrait également faire appel lorsque les juges auront fourni leur argumentaire de décision.
Source : www.cameroonweb.com