Cour d’assises : accusé d’un crime rituel, il est acquitté

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Jugé pour avoir commis un crime rituel, Yao est relaxé à la surprise générale. Les faits se déroulent en 2004 à Djéta dans la préfecture des Lacs. Sollicité par un tradi thérapeute nommé Jean, Yao se donne à la basse besogne qui consiste à lui fournir un organe humain (une bosse) pour les rituels d’un certain Komlan Pierre, poussé par un désir fou de s’enrichir.

Une idée effleure alors l’esprit de Yao qui se rend à Djéta dans la préfecture des Lacs, son village natal, où il profane une tombe où gisait le corps d’un bossu avec l’aide de l’un de ses amis. Le corps déjà en décomposition, ils ne trouvent pas l’organe.

Mais il ne désarme pas. Aidé par son frère Fofo, il cible à nouveau Aklobessi, une bossue de la localité. Un soir, alors que dame Aklobessi cherchait du bois, ils s’approchèrent d’elle et sollicitèrent sa marchette, arme qu’ils utiliseront pour l’assommer et dissimuler sa dépouille sous des branches.

Les agents enquêteurs une fois sur la piste de ce meurtre mettent la main sur Fofo, Pierre et Yao à Lomé puis découvrent la bosse prélevée. Ils sont alors poursuivis d’assassinat et de complicité d’assassinat.

Cependant à la grande surprise du public, Yao seul dans le box des accusés est relaxé lors du jugement. Pour l’avocat de la défense, Me Samuel Kanloke, un délai minimum est requis pour renvoyer un dossier en jugement.

« Le juge d’instruction dispose d’un délai de 10 ans pour renvoyer en jugement et lorsqu’il n’a pas pu clôturer en 10 ans, la loi lui accorde un délai supplémentaire d’un an. Or jusqu’au jour du jugement, il s’était écoulé un délai de 11 ans et 10 mois ce qui fait que la loi demeurant ce qu’elle est, la cour était obligée de prononcer l’acquittement des accusés et principalement de Yao », a-t-il expliqué au micro de Radio Lomé.

Comment cela a été possible, l’avocat lui-même n’en revient pas.

« Difficile de comprendre que des gens soient arrêtés et qu’entre temps, quatre aient bénéficié d’une liberté provisoire mais qu’on n’a pas pu déférer ce dossier devant la Cour, c’est qu’il y a eu un dysfonctionnement grave de l’appareil judiciaire. Est-ce un oubli ? Une corruption ? », s’est –il interrogé.

M E

Lomechrono.com