« Faure Gnassingbé sera réélu parce qu’il est candidat et parce qu’il a été toujours réélu quel que soit ce que ses concitoyens ont décidé dans les urnes », affirmait Jean-Baptiste Placca à la veille de la présidentielle du 22 février 2020. Il a vu juste. Faure Gnassingbé a été déclaré « vainqueur » du scrutin par les institutions à ses bottes avec un large score de 70,78%.
Ça a toujours été ainsi. Au Togo, les populations ont beau exprimer leur rejet massif du clan, faire barrage à la dynastisation du pays, à la fin, c’est toujours les Gnassingbé qui gagnent. Les braquages électoraux sont les choses les mieux partagées sous les Gnassingbé.
Le père a toujours usé de la perversion des votes des Togolais pour s’imposer à eux durant 38 ans. Avec la bénédiction de la communauté internationale, surtout des dirigeants français qui ont été toujours prompts à le reconnaître et le féliciter chaudement pour sa brillante victoire après chaque mascarade électorale.
Gnassingbé Eyadema qui avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant quatre décennies et dont le régime s’est toujours illustré par des violations massives des droits de l’Homme, a même été présenté comme « un ami personnel de la France ». Oui la France des libertés, de l’Etat de droit, de démocratie, de justice, etc. est grande amie des dictateurs africains, au grand désespoir de leurs peuples qui aspirent au changement.
Le fils, Faure Gnassingbé, est sur les traces de son père. Il s’est approprié les méthodes et stratagèmes de son père, à savoir les fraudes électorales appuyées de lobbying intense sur le plan international sur fond de corruption.
Depuis 2005 que le fils a fait effraction dans la vie des Togolais, dans la ruine, le flot de sang, les pleurs, la désolation, il est soutenu curieusement avec force par l’occident, par les dirigeants ouest-africains, les institutions régionales, etc. Comme son père, il multiplie les mandats présidentiels, est aujourd’hui le seul chef d’Etat à se singulariser dans une sous-région en proie à des mutations démocratiques ; il a l’onction des pays et dirigeants africains et occidentaux.
L’ancien ministre du gouvernement français, Kofi Yamgnane croit savoir le secret du règne au long cours de la famille Gnassingbé. « Faure Gnassingbé, comme son père, dit-il, le pouvoir au Togo ».
En clair, Faure Gnassingbé et sa minorité pilleuse qui disposent de façon abusive et illimitée des ressources et richesses qui devraient revenir au peuple togolais dans son ensemble, se servent de ces richesses pour corrompre chefs d’Etat, diplomates, hauts fonctionnaires des institutions africaines et internationales afin que ces derniers les aident à garder illégitimement et illégalement le pouvoir au Togo.
D’après Régis Marzin, journaliste spécialiste des élections en Afrique, Faure Gnassingbé a « développé son réseau de soutien international en utilisant adroitement sa fortune qui continuait de grandir (…) Cette fortune lui sert aussi à de la distribution quotidienne, corruption régulière, au Togo, souvent plusieurs centaines de milliers d’Euros par jour distribués en cartons ou sacs plastiques. »
En 2017 et 2018, lors de la grave crise sociopolitique qui avait ébranlé son règne, Faure Gnassingbé et son régime ont réussi à coût de corruption à retourner la situation en leur faveur. Le pouvoir a de nouveau activé son réseau de soutien international après la comédie électorale du 22 février dernier. Faure Gnassingbé a fait dépêcher ses émissaires dans les capitales européennes pour les raisons qu’on connaît tous. Il a attend le retour de l’ascenseur après la nouvelle forfaiture de la Cour Constitutionnelle…
Liberté
Source : Togoweb.net